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  • : Le blog de luc athimon
  • : Au cours des années, mon activité apostolique en Afrique et en France, m'a amené à travailler un certain nombre de documents. Le désir de partager avec vous et de connaître vos réactions m'a poussé à créer ce blog. Très belles photos d'Afrique ! Amitiés Luc.
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Qui Est Le Père Luc Athimon?

16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 19:05

cameroun                         D E     R E T O U R     D U     C A M E R O U N            Kapsikis

 

Le pays, la société :

Ce qui m’a frappé en arrivant ce fut « le contraste » avec la France. Ainsi à l’aviation, pas de stress, ni d’empressement comme à Paris, mais malgré le retard des bagages les gens restaient « cool », discutant entre eux. Puis la circulation à Yaoundé, en une première impression, est affolante, mais, comme me le disait mon confrère venu m’accueillir, il s’agit de renoncer à notre code droite-gauche ; celui qui a priorité c’est celui dont le nez de la voiture dépasse les autres. On ne force pas, on glisse … ce qui donne une certaine « fluidité », mais aussi pas mal de cabosses.  ! Le nombre de motos-taxis est impressionnant. On les reconnaît au gilet orange que leurs chauffeurs portent. Eux sont les rois pour passer entre les voitures dans tous les sens.

Ainsi c’est à la fois une impression de « décontracté », mais aussi malheureusement la croissance est peu visible ! Par la suite je verrai qu’en ville les constructions en dur ont augmenté, le commerce s’est développé. Incroyable est l’augmentation de gens possédant un téléphone portable et l’utilisant.  Toutefois je me rends compte que ma vision sur le Pays est superficielle …

 

Les confrères OMI

L’accueil par les confrères fut très fraternel : je me suis tout de suite senti en famille.

Les Français restent en petits nombre ; les Polonais sont un peu plus nombreux (18 ?) . Donc la majorité du groupe Oblat est composée de Camerounais (53 ?), les plus nombreux, de Nigérians (42 ?) , de Tchadiens et quelques-uns d’ailleurs.

On peut constater dès en arrivant que tous les confrères ayant des postes de responsabilité « tiennent la route » comme on dit. Des gens solides et compétents ! J’avais la chance de tous les connaître ; et même avec le nouveau Provincial nous avons un lien particulier, puisqu’il est issu de la Mission que j’ai fondée ! Oui la succession est bien réussie !

 

Une Eglise en pleine croissance, partout :

D’autres signes de croissance m’ont attiré l’attention. Le séminaire (scolasticat) d’abord, loge quelques 40 jeunes en formation, vivants dans une ambiance de paix, de joie, de sérieux, bien encadrés par de bons responsables.  J’y suis juste passé, avant de prendre l’avion pour Garoua (une ville de 400.000 habitants).

Dès le dimanche qui a suivi mon arrivée, à la Paroisse St Pierre de GAROUA, le curé, le Père Joachim, un ami, m’avait prévu un programme, consistant à présider la messe du dimanche matin, avec sermon à l’appui et la même chose le dimanche soir. J’appréciai cette délicatesse. Pourtant pour la messe du matin j’avais un peu d’appréhension, car il s’agissait de prêcher en Français, mais aussi en langue Foulfouldé. Pourtant à la grande surprise des gens et de moi-même d’ailleurs, après une ou 2 phrases à l’arrachée, la langue s’est mise à revenir en bloc. La messe avait lieu dehors dans une aire sacrée, à cause du grand nombre : environ 500 personnes. Avec joie j’ai reconnu de nombreux visages …

Les confrères m’avaient prêté une voiture, si bien que je pus me rendre à environ 200 kilomètres à LOULOU, pour célébrer NOËL. Loulou, à l’origine était un Secteur dépendant de la Mission de Salak que j’ai fondée. Par la suite, l’Evêque, voyant l’extension de cette partie a décidé de le détacher de Salak, pour être géré par un Responsable local bien formé. Et, en dernier, c’est devenu une nouvelle Paroisse, avec deux prêtres Italiens. Ce sont eux qui m’ont accueilli fraternellement au centre de Zamala. Dans cette zone même si beaucoup comprennent le Foulfouldé devenu langue véhiculaire,  on parle le Guiziga, autre langue que j’ai apprise. Heureuse surprise encore : je n’avais pas oublié la langue ! Le dimanche matin, jour de Noël, les gens venus de tous les villages environnants affluèrent vers un sous-bois où un lieu de culte a été aménagé, c’était une vraie foule de gens heureux avec leurs habits de fête, hauts en couleur. Et on a chanté, on s’est remué, on a prié, on a écouté la Parole de Dieu, on a célébré l’Eucharistie. Pas question de regarder sa montre ou de dormir !

La fête a duré trois jours, avec visites, déplacements dans les différents villages où attendaient d’autres chrétiens offrant nourriture et boissons, le tout dans la joie, l’amitié ! Noël est une période pendant laquelle les chrétiens se visitent entre eux, surtout en groupes. Il fallait voir les enfants heureux, dans leurs beaux habits neufs.

Cette Mission a connu une grande croissance : il n’y a plus de village sans une communauté chrétienne. Et les anciennes communautés ont des membres de plus en plus nombreux.

Vint le moment de reprendre la route en direction de MAROUA (une ville de 400.000 habitants). Le jeudi soir, j’étais à Maroua, à la maison des Oblats. Le dimanche 1° janvier, je devais présider l’Eucharistie et prêcher. Je profitai donc des deux jours précédents pour visiter quelques familles  Le Père curé, lui aussi, m’accueillit chaleureusement. C’est encore dehors que la célébration eut lieu. Une grande foule ! Parmi les chrétiens le ¼ ou le 1/3 m’étaient connus. Une célébration de 2h.45 ! très intense, Impressionnante ! revitalisante pour toutes ces personnes dont nous n’oublions pas la vie quotidienne  où quelquefois le manque de raison de se réjouir, les soucis peuvent décourager.

Le curé dynamique avait prévu 6 rencontres de groupes, étalées sur 3 jours. Pourquoi pas ! allons-y ! Ce fut une très bonne idée. Pendant près de deux heures dans chaque groupe, nous avons pu échanger et j’ai essayé avec eux de réfléchir sur ce qu’ils vivaient en communauté. Il faut dire qu’avec 2 autres Oblats, j’avais été à l’origine d’un changement important dans la Paroisse : le passage de communautés ethniques à des communautés de quartier (interethniques). Et ils me dirent combien ce changement les avait ouverts aux autres, les avait aidés à mieux vivre l’amour fraternel demandé par Jésus. Cependant la régularité aux réunions reste toujours un problème et demande toujours autant d’efforts. Ensemble nous avons aussi constaté combien foi et amitié se stimulent l’une l’autre ! Il y eut aussi des questions sur la France, auxquelles je ne me suis pas dérobé. Ils m’ont dit leur inquiétude à propos de la situation chrétienne en France. Je leur ai dit que c’était réel : autrefois majoritaires, les chrétiens sont maintenant en minorité et c’est dur à vivre, provoque ceux qui restent à approfondir leur foi. A la télévision, par exemple, le Père Noël et ses cadeaux a pris la place de la fête de la Naissance de Jésus. Je leur ai dit que les mamies « pleurent » de voir leurs enfants et petits enfants ne pas suivre le même chemin de foi qu’elles. Elles prient et vous invitent à prier avec elles pour cela. Au fond ici au Nord Cameroun, on vit les mystères joyeux, comme au temps où de grandes foules suivaient Jésus, alors qu’en France on suit Jésus dans son mystère pascal. C’est l’épreuve, mais vécue dans la foi et l’espérance, par des chrétiens courageux (car il y en a), nous savons qu’elle débouche sur la vie.

Au milieu de la semaine, je pris la route vers SALAK à 16 kilomètres, cette mission que j’ai fondée. De nombreux amis m’y attendaient .

Deux abbés ont maintenant la charge de cette Paroisse. J’y retrouvai la sœur Gabriella, la plus ancienne de l’équipe apostolique, une Italienne très active et très proche des gens. Le vendredi et le samedi, des visites en d’autres villages me permirent de revoir bien des amis. La qualité de l’accueil ne s’est jamais démentie, signifiée par le cadeau d’un poulet. Le dimanche 8 janvier, ce fut la fête du Père Raymond Pierre Nani, nouveau Provincial des Oblats, un enfant du village. Les Guizigas étaient très fiers de la « promotion » de leur frère. De nombreux amis de l’extérieur avaient été invités, dont le vicaire général et le Délégué du Gouvernement à Maroua, Robert Bakari, un Guiziga, connu depuis l’enfance et devenu une autorité. Ce qui réjouissait tous ses frères chrétiens c’était de le voir avec simplicité au milieu d’eux, resté bon chrétien pratiquant, malgré le milieu musulman dans lequel il vit. Les chrétiens venus des villages environnants manifestaient leur joie de me voir et de nous voir ensemble. La communauté locale s’était montrée à la hauteur pour le repas de tous ; et la quantité de bière de mil était suffisante grâce à l’activité « besogneuse » des femmes.

Mais la durée de mon séjour se réduisait sérieusement. Je dus reprendre la route vers GAROUA. Déjà les Guizigas là-bas m’avaient fait un petit programme : repas ici, réunion là. Jusqu’au bout, je fus très occupé et n’eut pas le temps de m’ennuyer. Je pris soin de visiter plusieurs fois la famille de Ndakay, lui qui tout au long de mes 8 ans en France m’a téléphoné ou à qui j’ai téléphoné pour échanger des nouvelles. Nous nous sommes embrassés avec joie et, pour souligner l’évènement, nous avons bu une bonne bière, une Castel , avec les autres amis aussi, comme autrefois.

Tous ces responsables que j’ai connus ont quelques cheveux blancs maintenant ; leurs enfants ont grandi, certains sont mariés et ont des enfants. Ainsi va la vie …

Il me fallut enfin prendre l’avion pour Yaoundé, puis Paris. Tout un groupe m’accompagnait : certains avaient même mis leurs beaux costards. Ce furent les adieux : a quand ? Dieu seul le sait !

le 7.02.12          Luc

 

Nota : Evidemment, certains m’on présenté des projets avec demande de crédit !

Malgré tout, je vous les présente, pour le cas où vous voudriez y participer :

·         il s’agit des 2 prêtres diocésains, à Salak, qui désirent lancer un petit élevage pour les aider à vivre (il est vrai qu’ils reçoivent très peu de leur Evêque).

·         Une veuve, ayant de grands enfants et désirant les envoyer au collège demande une aide également.

·         Un père de famille avec de nombreux enfants souhaitent  se lancer dans un petit élevage.

·         Un autre, allant en moto acheter du poisson à  80 kms chaque jour pour le revendre au marché et voyant qu’il n’y a plus de poissons, est obligé de chercher quelque chose d’autre.  Il aimerait qu’on l’aide à acheter un moulin à mil.

 

 

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