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  • : Le blog de luc athimon
  • : Au cours des années, mon activité apostolique en Afrique et en France, m'a amené à travailler un certain nombre de documents. Le désir de partager avec vous et de connaître vos réactions m'a poussé à créer ce blog. Très belles photos d'Afrique ! Amitiés Luc.
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Qui Est Le Père Luc Athimon?

3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 17:49

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14 décembre 2016 3 14 /12 /décembre /2016 17:30
Photos Cameroun 2
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14 décembre 2016 3 14 /12 /décembre /2016 12:07
Photos Cameroun 1
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14 décembre 2016 3 14 /12 /décembre /2016 11:19
Photos Nord Cameroun mission Salak et Comipar(1987 à 2000)
Photos Nord Cameroun mission Salak et Comipar(1987 à 2000)
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13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 22:04

Photos de Mission SALAK  (Cameroun) 1967 à 1980
Photos de Mission SALAK  (Cameroun) 1967 à 1980
Photos de Mission SALAK  (Cameroun) 1967 à 1980
Photos de Mission SALAK  (Cameroun) 1967 à 1980
Photos de Mission SALAK  (Cameroun) 1967 à 1980
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Photos de Mission SALAK  (Cameroun) 1967 à 1980
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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 16:57

H I S T O I R E S   P I T T O R E S Q U E S   A U   N O R D   C A M E R O U N

Lorsque quelqu'un va en Afrique pour la première fois et qu'il prend le temps de se mêler à la vie locale, de rencontrer des gens, il est touché par la joie de vivre des gens, alors qu'ils vivent dans des conditions matérielles difficiles. Cette constatation amène souvent à faire le rapprochement avec la France et à s'interroger, se remettre en cause même. Comment ces gens peuvent-ils paradoxalement être plus heureux que nous ? Quelle est la source de leur bonheur ? En fait ce sont des joies toutes simples venant probablement de leur vivre-ensemble !

Nous, missionnaires, qui avons vécu bien des années parmi eux, nous avons peut-être subi leur influence, car ce sont souvent des choses simples qui sont à l'origine de nos rires, de notre bonne humeur. Il y a suffisamment de situations comiques, d'histoires drôles pour que nos rencontres entre nous soient très animées et conviviales. C'est pour vous faire goûter à cette ambiance que j'ai décidé de relater quelques unes de ces histoires, vécues au Nord Cameroun. La vie pendant la saison des pluies, puis pendant la saison sèche est l'occasion de bien des péripéties. Parfois les coutumes des gens nous étonnent. Nous ajoutons les mésaventures des missionnaires eux-mêmes, sans oublier la manière « pimentée » dont se fait la rencontre des gens avec le monde moderne.

LES DEPLACEMENTS

Saison des pluies au Nord Cameroun : boues, ornières et traversées à la nage

S'il existe quelques routes bitumées, les pistes en terre sont les plus répandues et posent de graves problèmes car leur état peut se détériorer rapidement. Rouler sur la boue, c'est un peu comme rouler sur le verglas, cela nécessite beaucoup de doigté. Insensiblement, mais inexorablement, votre véhicule peut glisser vers le fossé et, malgré vos manoeuvres, vous aurez du mal à reprendre le "droit chemin".

Près des bourbiers, vous trouvez parfois des enfants qui, au lieu d'aller à l'école et dans un élan de gentillesse, c'est du moins ce que vous croyez, vous proposent leur service. Un peu de méfiance ne vous ferait pas de mal. Ils vont vous proposer de passer, par exemple, sur la droite, et c'est justement là que vous avez toute chance de rester planté. Vous leur faites alors un signe de remerciement et c'est en fonçant que vous vous enfoncez ! Les garçons accourent et se proposent de pousser, tout en ayant soin de négocier le montant du coup de main. Vous sachant pris au piège, ils n'hésitent pas à mettre la barre assez haute. Vous n'avez d'autre choix que de passer par leurs exigences, et, une fois sorti, de tenir parole, sinon au prochain passage, vous ne trouverez personne pour vous aider. De telles mésaventures sont monnaie courante !

Autre écueil, l'approche d'un passage inondé. Premier geste, évaluer la profondeur. Ne vous fiez pas à votre jugement, mais descendez de voiture pour aller vous y tremper les pieds. Bien des gens qui se croyaient malins ont eu des déconvenues !

Plus grave, il arrive d'entendre un grondement. Vous pouvez déjà vous dire que vous n'irez pas plus loin. En effet, une rivière d'ordinaire bien calme se met à rouler de grandes eaux impressionnantes. Le radier (*) est submergé depuis longtemps. Les voitures sont à l'arrêt, des gens observent, impressionnés. Si la rivière commence à gonfler, certains vont se presser à traverser, relevant leurs vêtements pour ne pas les tremper. Mais bientôt la montée des eaux est telle qu'arrive le moment où vous avez de l'eau jusqu'à la ceinture ... et là, il y a moins de téméraires pour tenter la traversée, surtout si le courant est fort.

Un jour pourtant , j'ai vu un colosse traverser une rivière. Avec de l'eau jusqu'à la poitrine, il portait une mobylette à bout de bras, devant des spectateurs admiratifs. Mais cet exploit n'est pas à la portée du premier venu !

Il m'est arrivé pour rejoindre un village, de laisser ma voiture sur la riveet de traverser une rivière assez large. Il y avait alors peu d'eau. En cours de cathéchèse avec les villageois, deux d'entre eux m'avertirent que les eaux étaient en train de monter. Mais les femmes préparaient le repas du soir et tenaient absolument à ce que je partage le dîner avant de repartir. On entendait déjà le grondement des eaux de la rivière. La nuit tombait. On s'approcha pour constater rapidement que la traversée allait poser quelques problèmes. "Ne crains rien, nous allons t'aider à passer, nous avons l'habitude", me dirent mes deux acolytes. Je leur fis confiance mais nous avions de l'eau jusqu'à la poitrine, et le courant était violent. Sans leur soutien - ils me tenaient par les bras - j'aurais renoncé. Sentir que les pieds vous abandonnent, poussés par le flot, ne met pas forcément à l'aise ! Avec patience, nous avancions. Enfin arrivés mees compagnons me saluèrent rapidement pour faire demi-tour et regagner leur village. Moi, j'avais retrouvé ma voiture, j'étais sauvé.

Un autre soir, à la fin d'une visite dans un village, on entendit le tonnerre, puis très vite la pluie se mit à tomber. Je savais que je trouverais en rentrant un endroit marécageux infranchissable par temps pluvieux . "Tu as le temps" me disaient les amis qui insistaient pour que j'attende que le repas soit prêt. J'aurais du faire confiance à ma première intuition car c'est sous une pluie battante que j'atteignis le marécage. Mon appréhension était justifiée. Je m'y embourbai bien profondément. Dans ce coin isolé, personne pour m'aider. Il n'y avait plus qu'une solution, fermer la voiture et la laisser sur place. Je partis à pied vers un village, un peu plus éloigné. En arrivant, tous les habitants étaient déjà enfermés chez eux et sans doute endormis. Je me dirigeai vers la case d'un ami, qui se trouvait être le frère de la femme qui 3 m'avait fait attendre pour partager le dîner. A mon appel, il ouvrit; j'étais grelottant. Symbole de son hospitalité, il m'offrit son propre lit et sa couverture, pour aller s'allonger sur sa natte. Beau souvenir d'une nuit blanche !

Une autre fois, j'étais parti célébrer la messe dans un village à quelques 25 kms de la mission, la route n'était pas très engageante. La pluie était tombée la nuit précédente et le "potopot" (*) me ralentissait sérieusement. Arrivé à proximité du village, la rivière était en crue. Les premières cases étaient juste de l'autre côté. Des nageurs avaient traversé, dont le catéchiste ravi de m'accueillir. Il était d'autant plus désolé de voir mon hésitation que les chrétiens s'étaient réunis nombreux. A tout hasard, il me demanda :

- "Tu ne sais pas nager ?"

- "Si ! Mais la traversée me paraît bien dangereuse !"

- "Ne t'inquiète pas, arbres et branchages ne circulent plus. Bien sûr il y a un fort courant, on est déporté, mais ça va" !

Dans une grande calebasse il mit la valise chapelle et ma chemise. Et nous voilà partis, l'eau boueuse était tiède et le courant nous rendait un peu euphorique. Je n'avais pas peur et j'étais tellement fier de cette performance ! La communauté qui m'attendait sur la rive m'accueillit avec joie, s'exprimant dans des youyous. Le retour fut plus facile, car la décrue était bien avancée.

Il arrive parfois que des gens trop téméraires soient victimes de ces eaux bouillonnantes. Ainsi, à Kouyapé, un sous-préfet arrivait par la route. A l'approche d'une rivière en crue, le chauffeur s'arrêta. Irrité, le sous-préfet lui dit :

- "Qu'est-ce que tu attends pour traverser ? Tu as peur ?"

- "Regardez le fort courant, la voiture ne tiendra pas !

- " Donne-moi le volant, tu vas voir !"

Décidé, il engagea la voiture ... mais à peine arrivé à mi-chemin de l'autre rive, la Land-Rover se renversa dans la rivière. Par chance, un tronc d'arbre arrêta le véhicule, ce qui évita une noyade assurée. Ce sous-préfet fut la risée de tout le monde, y compris de ses collègues qui l'appréciaient peu, car il se croyait plus malin que les autres. Tous se frappaient les cuisses, en rigolant !

Autre escapade pour rejoindre un village, j'avais quitté la piste, pris un sentier assez large, en voiture, et j'étais passé par une plateforme assez grande. En gardant le cap, c'était un raccourci intéressant. Le temps était couvert, mais, rien d'inhabituel à cette saison. Pendant la discussion avec les villageois , le vent se leva puis s'amplifia très vite. Une vraie tornade montait avec une forte pluie. Il me fallut saluer tout le monde et partir précipitament car le tonnerre grondait. J'étais en R4 et m'approchais de la piste. L'eau coulait déjà à flots dans le fossé. Allais-je pouvoir passer? A une cinquantaine de mètres, le niveau de l'eau montait dangereusement, ce qui renforçait mon inquiétude. Alors que le ciel s'était assombri, sur la 4 plateforme, je fus soudain exposé à une lumière intense, fruit d'éclairs successifs, des vrais flashes, le tout sous un grondement continu. Impressionnant ! Allais-je être électrocuté ? "N'aie pas peur, ta voiture est bien fermée, elle fait cage de Faraday" me dis-je en me remémorant des souvenirs lointains de cours de physique. Je donnai un grand élan à ma voiture qui traversa le fossé en provoquant une belle gerbe d'eau. Puis je franchis la rivière dans la foulée et poussai un grand ouf de soulagement en regagnant la terre ferme.

Plus ancienne, l'histoire survenue tout au début en 1946 lorsque les premiers missionnaires étaient remontés de Douala jusque dans le Nord. On était en fin de saison sèche, mais il y avait encore pas mal d'eau dans les rivières. Sur la piste, Monseigneur Plumey, le chef de la délégation suivait dans une petite voiture une file de camions. Arrivés à une rivière étroite et encastrée, le dernier camion passe dans l'eau sans problème. Et le Père Plumey -il n'était pas encore évêque-, s'engage à sa suite sans hésiter, très décidé, mais un peu naïf. Au bout de quelques mètres, teuf...teuf... teuf... moteur noyé! Ses compagnons se chargèrent, en rigolant, de le sortir de cette mauvaise passe , puis de démonter le nécessaire pour tout nettoyer... et enfin pouvoir repartir. L'homme en fut tout penaud et continua la route avec plus de sagesse. (*) Radier : plate-forme maçonnée qui permet de franchir une rivière sur un support stable. (*) Potopot ou poto-poto : synonyme de boue ou de gadoue; ce nom, d'origine Lingala - une des langues de l'actuel Zaïre-est utilisé dans de nombreux pays d'Afrique.

Saison sèche : crevaisons, sorties de route et rencontres insolites

Les coups de vent fréquents soulèvent la poussière qui envahit tout le paysage, et pénètre jusque dans les cases. Autre méfait du vent, il ramène des buissons d'épines sur la route, des épines bien solides et acérées qui viennent des clôtures des champs ou de la brousse. L'aventure arrivée à François en est l'illustration. On le vit un jour rentrer à la Mission totalement effondré. Il avait eu 7 crevaisons successives. 7 fois il avait dû sortir le treuil, démonter les roues, chercher les démonte-pneus, sortir la chambre à air, trouver les trous, coller les rustines, gonfler et remonter la roue... pour enfin repartir. 7 fois de suite, autant dire qu'à l'arrivée, il n'y avait plus de bonhomme. Une bonne bière fraîche réparatrice et l'écoute attentive de ses collègues lui remonta le moral !

En début de saison sèche, à la tombée de la nuit, je revenais d'un village. Un moment d'inattention suffit pour que les roues se plantent dans des ornières durcies. Même à l'allure modeste d'une R4, cela fait un drôle d'effet de se sentir téléguidé. La voiture fit une brusque sortie de route et termina sa course dans la brousse voisine après quelques tonneaux. Elle finit par s'immobiliser sur le toît, 5 moteur arrêté. Immédiatement je repérai le voyant rouge du contact et l'éteignit pour éviter l'incendie. Il fallait sortir au plus vite. Exercice pas trop difficile, car la vitre avant était brisée et je sentais l'air frais. Après m'être relevé, un bref inventaire me permit de constater que je n'avais rien de cassé, juste une égratignure à l'arcade sourcillière. J'étais à proximité d'un village et j'entendis un homme visiblement imprégné d'une bonne dose de bière venir vers moi en chantant. Je l'appelai dans sa langue mais son temps de réaction fut naturellement un peu long. Lorqu'il vit me vit près de la voiture renversée, il finit par comprendre la situation et s'approcha pour me palper et me demander si je n'avais pas mal. Dégrisé, il appela des villageois qui accoururent et remirent la voiture sur pied. Evidemment elle avait du mal et je procédai à une remise en état sommaire. Le moteur fonctionnait ainsi que les phares, mais avec toutefois des orientations fantaisistes. Les portières tenaient fermées tant bien que mal, mais il fallut tenir celle du côté chauffeur pour éviter qu'elle ne s'ouvre en grand. On remit la voiture sur la piste et je réussis à rentrer lentement à la maison. A mon retour, mes compagnons de la mission jouaient aux cartes. "Tu arrives bien tard !" , me dirent-ils en choeur. Mais en me regardant, ils comprirent assez vite qu'il y avait eu quelque chose d'anormal. Le groupe fit alors une inspection détaillée de l'état de la pauvre R4 et, une nouvelle fois, le partage d'une bonne bière bien fraîche remonta le moral des troupes !

La tôle ondulée sur les routes occasionne bien des mésaventures. Au début de mon séjour, circulant en 2 CV, je connus une belle frayeur. On l'apprend très vite, lorsque se forme de la tôle ondulée, il faut trouver le bon rythme, 80 km/h environ. Au dessous, vous êtes secoués comme un prunier. Au dessus, la sortie de piste vous menace. Roulant à la bonne vitesse, j'aperçus au loin un âne qui commençait à traverser la route. Je m'efforçai de ne pas ralentir, pensant que l'animal avait tout le temps de passer. Mais, fidèle à sa réputation, l'âne avait décidé de se planter au milieu de la route et de n'en pas bouger. Coup de frein un peu brusque, mais sur la tôle ondulée cette manoeuvre eut un effet désastreux. Ralentissant un peu, j' arrivai sur l'âne. Ma voiture l'enfourcha, il vint jusqu'à heurter le pare-brise. De lui-même, il se déroula pour retomber sur ses pieds et se mit sur le côté me jetant un regard mauvais avant de reprendre son chemin ! C'est dans ce type de situation qu'on apprécie la 2 CV dont on peut redresser la tôle tordue assez facilement et remettre bien des pièces en place. Une nouvelle fois, mais au ralenti bien entendu, je pus rentrer à la maison.

Plus cocasse encore, l'histoire de Jean Colson. Il roulait le soir sur une piste de latérite et aperçut, assez loin devant lui, un nuage de poussière. "Encore un camion qu'il va falloir doubler", pensa t'il sur l'instant. Le fait qu'il n'avait pas de feu rouge à l'arrière n'étonna pas Jean tellement c'était fréquent . En s'approchant, il alluma ses 6 phares au cas où quelqu'un viendrait en face. La route était assez large pour doubler, il accéléra. Mais ce fut ...le postérieur d'un éléphant qu'il rencontra. Le pachyderme s'assit sur son capot puis continua tranquillement son chemin. Incroyable mais vrai, il n'avait rien. Jean Colson,plutôt petit de taille s'était frotté a beaucoup plus gros que lui ! La visite de la voiture endommagée au garage de Pala attisa la curiosité de nombreux habitants et on peut imaginer qu'elle nourrit par la suite de nombreux récits dans la région.

LA VIE DES TROUPEAUX

J'ai toujours impressionné par le spectacle de la traversée des rivières par des troupeaux de vaches. Guidé par leur meuglement, je vois les vaches s'approcher du bord, un peu nerveuses. Pour la plupart d'entre elles, ce n'est pourtant pas la première traversée. Mais de petits veaux montrent des signes d'inquiétude. Leurs mères les encouragent, les poussent en avant, aidées par les compagnes, si bien qu'ils arrivent dans l'eau quasiment portés. Très excités, ils se débattent, mais voyant qu'ils ne sombrent pas et qu'en agitant les pattes, ils peuvent avancer, leur peur s'atténue... une vraie découverte ! Le troupeau avance à la suite des plus anciennes.... les têtes relevées. Il faut dire que ces vaches sont munies de grandes cornes. Pour certaines espèces se sont même de véritables flotteurs.

Ces troupeaux de vaches "se baladent" à travers la nature. A la saison des pluies, il y a des conflits permanents entre les éleveurs et les agriculteurs. Normalement elles trouvent de quoi se nourrir en brousse. Mais malheureusement, il n'est pas rare que, sur leur parcours, les vaches sortent de la route pour aller dévaster les champs cultivés, même si les éleveurs font tout pour l'éviter et si les agriculteurs entourent souvent leurs cultures de haies d'épines ! C'est la période où les vaches "se remplument" et la bosse qu'elles portent sur le dos reprend consistance.

La longue saison sèche les a épuisées et leur maigreur, à ce moment-la, fait pitié à voir. Certaines bêtes tombent malades ou meurent. A cette période, on voit de très grands troupeaux précédés et suivis par plusieurs bergers (pas des enfants, mais des hommes). Les animaux ont des problèmes non seulement de nourriture, mais également d'eau. A la fin de l'après-midi, les bergers les dirigent vers une rivière. Un jour je vis des vaches humer l'air et partir au galop, dans un nuage de poussière, suivies avec retard par leurs bergers. Elles couraient en direction d'une rivière asséchée depuis plusieurs mois, mais où subsistait une mare d'eau suffisante. Oubliant leur fatigue, leur soif et la perspective de trouver de l'eau les avaient soudain "propulsées" en avant !

 

Us et coutumes : une source permanente d'étonnement

Les veillées mortuaires : une leçon de sagesse

C'est au début de mon séjour que je participai à une veillée mortuaire. Le premier soir, les femmes étaient d'un côté entourant la femme etles enfants en deuil, tandis que dans un autre coin de la cour les hommes étaient assis autour celui qui venait de perdre son père. Amis et connaissances venaient saluer la famille en deuil, les uns après les autres. Les femmesarrivaient en pleurant bruyamment, déclanchant les pleurs de toutes les autres. Puis le silence revenait. Des calebasses de bière étaient à la disposition des visiteurs. Jusque-là, pas de surprise pour moi. Mais le deuxième jour, je fus intrigué et même scandalisé par l'attitude d'un homme. Il avait entrepris de raconter une histoire avec l'objectif évident d'amuser la galerie. "Quelle maladresse me disai-je! Ma surprise fut d'autant plus grande que, dans la foulée, j'entendis un deuxième, puis un troisième lui emboîter le pas. C'est un responsable que je connaissais bien, qui me permit de surmonter cette incompréhension en me révélant le sens de cette démarche qui m'avait complètement échappé. « Ne crois pas que ces gens soient des gens maladroits. C'est notre coutume. Ces histoires sont connues de l'homme en deuil, et même il était impliqué dedans. Il y a danger, quand on vient de perdre un proche. On risque de se renfermer sur son chagrin, et cela peut avoir de graves conséquences. Alors ces histoires sont notre manière de faire diversion, de l'aider à penser à autre chose, à reprendre goût à la vie." Cette première expérience m'a appris à reconnaître qu'il y avait entre nous un écart culturel, et qu'il ne fallait surtout pas juger les gens selon l'apparence. Il y avait un sens à leur conduite et je devais avoir l'humilité de leur demander de me l'enseigner. N'étaient-ils pas plus sages que je le pensais au premier abord ?

Mariage : une femme,ça se mérite...

Lors d'un mariage, je fus dérouté par l'attitude de la fiancée. Je connaissais bien les futurs époux et le garçon m'avait même demandé de l'accompagner plusieurs fois chez la jeune fille, dans sa famille. Je savais qu'ils s'aimaient. C'est pourquoi je fus très surpris, le soir où, accompagnée par des amies, elle devait aller habiter chez son nouveau mari. En cours de route et à plusieurs reprises, elle s'assit par terre, refusant d'avancer. Je les vis discuter avant qu'elle ne se décide à se lever et reprendre la route. M'étais-je trompé ? La forçait-on? L'explication me fut donnée : elle ne refusait pas d'aller chez son mari, mais il était de coutume de marquer une certaine résistance « pour que le mari la mérite » et le prouve en faisant des cadeaux …

Vie de famille : comment montrer qu'on s'aime

A la Mission, nous avons organisé de nombreuses réunions sur la vie de famille. A la 8 question : « Que peut-on faire en famille pour montrer qu'on s'aime ? », voici les réponses les plus fréquentes :

1- L'homme doit faire son travail … et la femme le sien. Et ils doivent s'entr'aider.

2- La femme « accueille » bien son mari, ses enfants, les hôtes. Le mari, lui, « apporte » quelque chose en revenant du marché ou de voyage.

3- Ils prennent soin ensemble des enfants.

4- Normalement, ils passent du temps à parler ensemble. Le mari évite de sortir tous les soirs et la femme ne s'endort pas trop vite.

5- En cas de fatigue, de maladie, on prend soin les uns des autres.

6- On fait la prière le soir en famille.

7- Pour les problèmes d'argent, nous essayons de ne pas avoir la mauvaise habitude de nous cacher les choses, mais de tout partager

8- Pour les sorties, mari et femme doivent normalement se dire où ils vont. Et ils rentrent tôt du marché en évitant de trop boire.

9- Comme il nous arrive de nous "échauffer" entre nous, nous prévoyons des moments de réconciliation.

10- Enfin, le mari veille à accueillir les parents de sa femme aussi bien que les siens. La femme, de son côté a la même attitude.

On ne peut pas dire qu'en famille ces préceptes soient toujours respectés, mais il était important pour les gens de se donner ces lignes de conduite..

 

Le marché : un lieu d'échanges haut en couleurs

Chaque semaine, tout village qui se respecte a un marché. Quel jour ? Cela dépend mais le principe est que les villages voisins évitent de faire le marché le même jour, pour permettre à ceux qui le souhaitent de prendre le temps de « faire le tour des marchés ». Ce jour-là, on ne prend pas les habits de tous les jours, mais on en prend de plus beaux, C'est toujours un lieu attrayant. On y trouve beaucoup de choses : vêtements, chaussures, articles de toilette, bijoux, outils, nécessaire pour vélo, torches, piles, cordes, nattes, parapluies mais aussi denrées de toutes sortes. On y échange les habits de tous les jours pour en prendre de plus beaux. Un espace est dédié à la vente d'animaux : poulets, chèvres, moutons et même vaches dans les plus gros marchés. En chemin vers le marché, qui n'a pas rencontré des cyclistes avec des grappes de poulets attachés guidon? Si la plupart des commerçants sont d'ethnie Peule qui se déplacent de marché en marché, les acheteurs sont souvent des paysans de toute ethnie.

Autre coin très fréquenté, celui où on trouve les femmes avec leurs bourmas (*) de bière. Personnellement, je ne m'interdis pas d'y aller, tout en restant vigilant, car tout le monde n'est pas raisonnable. On y rencontre de francs soulards qui vous collent aux baskets. Au fil des ans, j'ai fini par être très connu. Normalement la 9 consommation n'est pas gratuite. La première gorgée, c'est pour goûter, mais là s'arrête la générosité. Les femmes n'ont pas beaucoup d'argent personnel et c'est pour elles un moyen d'en gagner un peu. Si je voulais, je rentrerais à la maison bien saoûl, car toutes désirent que je fasse honneur à leur fabrication. C'est probablement par gentillesse, mais c'est dangereux de répondre à toutes les sollicitations. Je fréquente ce coin, quitte me faire traiter de soulard, car là je suis sûr de trouver des gens que je cherche à rencontrer. Le marché est aussi et surtout, un lieu de rencontres. On y croise les parents et les amis , à l'improviste ou en ayant fixé le rendez-vous. On y entend bien des langues, car c'est vrai mélange ethnique.

Aller au marché le matin ou y aller l'après-midi, ce n'est pas la même chose. Il y a une forme de progression. A mesure que le temps passe, les esprits s'échauffent en raison d'une consommation excessive de bière, les voix et les rires s'amplifient. Il arrive parfois qu'il y ait des bagarres … sans que cela aille trop loin, car l'entourage se charge de calmer les esprits. Mais il s'agit de ne pas trop traîner le soir ! (*) Bourma

La danse, le jour de fête ou de Funérailles

C'est toujours en saison sèche, car le temps des gros travaux est fini et le beau temps est assuré.Le jeu de tam tam n'est pas banal et certains joueurs sont de vrais artistes. Il y en a deux que je me régale à écouter. Leur souplesse du poignet et de la main me frappe chaque fois que je les salue. Il leur arrive parfois de se droguer et ils ont une tendance à forcer sur l'alcool.

Avant de commencer à jouer, on approche la tête du tam-tam d'un brasier pour chauffer la peau qui doit être bien tendue pour avoir une bonne sonorité. Le joueur monte sur un petit tabouret, pour maitriser le tamtam qui, mis debout, atteint une bonne taille . C'est utile également pour dominer les joueurs. Admirez le jeu de mains de l'artiste, c'est fascinant. Il joue sur le côté de son instrument, puis au centre, et encore dans d'autres positions A chaque fois, il en sort un son différent. Et surtout écoutez ! Non seulement le son mais les différents rythmes évoluent. Le répertoire entraîne des danses différentes. Un vrai régal ! On distingue les bons joueurs des amateurs mais, évidemment, il faut plusieurs années pour être sensible à la richesse du jeu.

J'ai participé plusieurs fois à la danse chez les Guizigas. Au centre, les hommes tournent autour du tam tam, tandis que les femmes forment un deuxième cercle. Certains rythmes sont faciles à prendre. Par contre, lorsque les danseurs s'arrêtent d'avancer pour se mettre à se trémousser sur place, d'une façon particulière, je me sens bien maladroit, amusant ceux qui m'entourent. Mais il ne faut pas avoir peur du ridicule !

Bien que connaissant la langue, je suis obligé de me faire traduire les paroles qui accompagnent la danse. Il arrive qu'elles soient différentes dans la bouche des hommes et des femmes. Parfois elles se répondent. Les hommes se moquent des 10 femmes ou les critiquent. Elles leur répondent par des moqueries . Et tout le monde est content et rit en coeur.

Mésaventures des missionnaires... et de l'évêque

Certains ont des prédispositions à fournir des thèmes d'histoires , soit en raison de leur taille , d'autres parce qu'ils sont très distraits, vifs d'esprit ou encore aptes à répondre du tac au tac à des moqueries ou à des critiques. D'autres histoires ne sont pas liées aux personnages eux-mêmes, mais des mésaventures qui leur sont arrivées.

Monseigneur Plumey, prêtait à la plaisanterie, parce qu'il avait un style « grand Seigneur » et qu'il était sensible aux marques de déférence qui lui étaient adressées. C'est pour cette raison que les autorités musulmanes l'appréciaient , car c'était bien en accord avec leur culture ! Mais comme c'était un homme très humble et simple, en définitive, et très proche de ses confrères, de nombreuses histoires circulent sur son compte.

Lors d'une prédication, et en l'absence d'interprète, ce fut le père de la mission qui donna la traduction. Il fit un sermon parallèle, au contenu complètement différent des propos de l'Evêque. Culotté, il se permettait de mettre dans sa bouche des remontrances aux paroissiens dont il déplorait le laiser-aller. Est-ce le ton de l'interprète ou la manière dont les gens réagissaient qui, un moment mit la puce à l'oreille de l'Evêque? « Vous traduisez vraiment ce que je dis ?». Et le père de répondre avec un grand aplomb : « Bien sûr ! Monseigneur ! » Quelques années plus tard, ce père devint Evêque auxiliaire de Monseigneur Plumey.

Un jour de Pentecôte, Monseigneur prêchant sur la venue de l'Esprit dit : « Il souffla comme un vent de tornade ! » Entendant ce mot, le Catéchiste traduisit : « Monseigneur dit que la tornade vient, mais je crois qu'il se trompe ! » Il faut dire qu'on était en pleine saison sèche.

Dans une autre homélie, Monseigneur dit : « Jésus nous dit qu'il faut s'aimer » ce que l'interprète traduisit par : « Jésus nous dit qu'il faut semer ! " Et il ajouta " Je ne comprends pas, ce n'est pas le moment ! »

A la fin d'un entretien, Monseigneur, voulant sans doute que les gens participent et réagissent à ses propos, posa la question : « Si quelqu'un a quelque chose à demander, qu'il n'hésite pas ! » Une femme se leva et dirigeant le doigt vers un régime de banane, fixé dans la salle derrière l'orateur, dit : « Je veux la banane. » Evidemment le pauvre Evêque ne s'attendait pas à cette réaction. Combien de fois, 11 entre nous, faisant allusion à cette histoire, n'avons-nous pas dit : « Je veux la banane ! »

Une autre fois, alors qu'il parlait à des fidèles, la fenêtre de la salle était ouverte et donnait sur un pré où un paysan avait mis son âne à paître. Voulant concurrencer le discours de l'Evêque, l'âne entreprit de se manifester et se mit à braire bruyamment et de manière prolongée… Monseigneur avec beaucoup d'autorité, mais aussi beaucoup d'esprit, lança à l'adresse de l'âne : « Je t'en prie, débrais ! »

Des Européens venaient d'achever la construction d'un restaurant, dans un gros village, au pays des Falis. Ils cherchaient en vain l'inspiration pour lui donner un nom attrayant.Monseigneur eut l'idée lumineuse de leur suggérer « Les Falis-Bergères » comme nom d'enseigne. Sa proposition fut ausitôt adoptée.

Dernière histoire un peu salée . Monseigneur cherchait un secrétaire, parmi les pères. Léon Cannelle apprit qu'il était pressenti pour cette fonction, mais il n'en voulait absolument pas. Sachant que Monseigneur était un homme distingué, il fit tout pour essayer de le dissuader de le choisir. Redoublant de grossièreté, il se mit à « péter » bruyamment en sa présence. Pensant que cela ne suffisait pas, il poursuivit sur le même registre. Alors qu'un jour, Monseigneur racontait des histoires qui amusaient son auditoire, Léon, restait de marbre, au point que l'Evêque le remarqua et lui demanda : « Père, vous ne trouvez pas ces histoires drôles. » Et Léon de répondre : « Non, Monseigneur, je ne trouve pas ce qu'il y a de dégueulasse là dedans ! » Ce fut terminé.

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