Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de luc athimon
  • : Au cours des années, mon activité apostolique en Afrique et en France, m'a amené à travailler un certain nombre de documents. Le désir de partager avec vous et de connaître vos réactions m'a poussé à créer ce blog. Très belles photos d'Afrique ! Amitiés Luc.
  • Contact

Recherche

Archives

Qui Est Le Père Luc Athimon?

18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 08:12

Le 2° volet « « LE MONDE D’AUJOURD’HUI »  me semble complémentaire

du 1° : « Evangélisation aujourd’hui ».

 

Comment pourrions-nous nous désintéresser de notre monde d’aujourd’hui, si nous cherchons à donner un plus grand impact au Message Chrétien ? Plus profondément, disons que ce monde a quelque chose à nous dire, et même Dieu nous parle, d’une certaine manière, par ce monde !

Vivre en entretenant la nostalgie du passé n’est pas tenable humainement ni chrétiennement.

Il s’agit d’aborder la question du Monde d’Aujourd’hui sans a-priori négatif ni positif, mais en pensant « avec justesse ». Ainsi nous vivrons sans tension !

 

N° 75/1 août 10     CARACTERISTIQUE DU MONDE MODERNE :  

R E C H E R C H E    D ’ A U T O N O M I E  !

 

Précédemment, dans la réflexion sur l’Evangélisation, nous avons vu surtout comment notre monde s’est éloigné de la Foi, de l’Eglise. Mais il faut dire aussi que l’attention de l’Eglise, notre attention au Monde Moderne doit  être développée, dans l’esprit du Christ Jésus, qui « voyant les foules en eut compassion, car elles étaient comme des brebis sans berger ».

Alors faisons l’effort de mieux connaître le monde dans lequel nous vivons pour mieux l’aimer.

Ce qui caractérise notre monde moderne c’est qu’il est en recherche d’AUTONOMIE (par rapport au monde « traditionnel », où l’obéissance à une autorité était valorisée).

Les concepts d’autonomie et d’hétéronomie relèvent du registre relationnel. L’autonomie caractérise une relation qui n’est pas faite de dépendance causale mais d’interdépendance réciproque. Elle caractérise le vécu d’une relation positive où chacun est chaque jour renvoyé davantage à sa propre puissance créatrice grâce à l’autre. …Un être autonome (dans une relation) est un être qui peut approcher l’autre à partir de son identité propre et y est renvoyé.  Une relation engagée sur la base de l’autonomie est une relation ou la décision responsable des partenaires est exigée. L’ordre de la foi se situe dans ce registre relationnel, dans l’ordre de l’alliance.

 

Il s’agit d’autonomie de l’agir humain par rapport à Dieu, mais aussi entre les 3 sphères d’activité humaine qui normalement ne se concurrencent pas, car n’empiètent pas l’une sur les autres : activité scientifique et technique - activité normative ou éthique - activité expressive. Pour être plus précis, disons que chaque sphère d’activité a ses lois, son langage, ses critères de validité :

  • Ainsi au niveau  de l’activité scientifique et technique fonctionne le critère de vérité vérifiable. Ce critère se prolonge dans celui d’efficacité.
  • Au niveau de l’activité normative, fonctionne le critère de valeur de la  justice universelle.
  • Au niveau de l’activité expressive fonctionne le critère de valeur de l’authenticité particulièr

 

N°76/8.08.10 QUE PENSER, COMME CHRETIEN, DE LA RECHERCHE D’AUTONOMIE DE NOTRE MONDE MODERNE

 

Voici ce qu’en dit le Concile Vatican II, dans le document « Gaudium et Spes » n°36

 

1. Un grand nombre de nos contemporains semblent redouter un lien étroit entre l’activité concrète et la religion : ils y voient un danger pour l’autonomie des hommes, des sociétés et des sciences.

 

2. Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, que l’homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser et à organiser, une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur. C’est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques. L’homme doit respecter tout cela et reconnaître les méthodes particulières à chacune des sciences et techniques. C’est pourquoi la recherche méthodique, dans tous les domaines du savoir, si elle est menée d’une manière vraiment scientifique et si elle suit les normes de la morale, ne sera jamais réellement opposée à la foi : les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu. Bien plus, celui qui s’efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s’il n’en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu’ils sont. À ce propos, qu’on nous permette de déplorer certaines attitudes qui ont existé parmi les chrétiens eux-mêmes, insuffisamment avertis de la légitime autonomie de la science. Sources de tensions et de conflits, elles ont conduit beaucoup d’esprits jusqu’à penser que science et foi s’opposaient.

 

3. Mais si, par « autonomie du temporel», on veut dire que les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur, la fausseté de tels propos ne peut échapper à quiconque reconnaît Dieu. En effet, la créature sans Créateur s’évanouit. Du reste, tous les croyants, à quelque religion qu’ils appartiennent, ont toujours entendu la voix de Dieu et sa manifestation, dans le langage des créatures. Et même, l’oubli de Dieu rend opaque la créature elle-même.

 

N° 77/15 août 10             ENTRE DIEU ET L’HOMME,

Y A-T-IL UNE CONCURRENCE FONDAMENTALE ?

 

(d’après André Wenin « L’homme biblique »)

André Wenin, exégète de renom, conteste la manière d’interpréter la lecture de la GENESE que nous avons habituellement. Pour lui cela vient d’une mauvaise connaissance de la Bible. On prend pour un récit historique ce qui est un écrit théologique utilisant un procédé « mythique » (sorte de conte, qui consiste à condenser dans un « commencement » imaginaire primordial ce qui et censé échapper aux avatars de l’histoire, ce que l’on considère comme universalisable.). Pour lui il y a risque d’avoir un présupposé qui, à ses yeux, ressemble à l’image que le serpent de l’Eden donne de Dieu et de l’être humain c.a.d. :

On admettrait ainsi un Dieu de toute manière supérieur à l’homme, qui entend bien le rester, mais condescend à faire alliance avec lui pour son salut. Réciproquement, on concevrait un homme qui aurait nécessairement besoin de Dieu pour s’en sortir, mais ne pourrait le faire qu’en lui étant obéissant. Bref, entre les 2, il y aurait une concurrence fondamentale qui, bien sûr, pourrait être dépassée dans une alliance, mais seulement au prix de la soumission de l’homme, une soumission dont on fait croire qu’elle est l’unique chemin de liberté possible.

A ce type de lecture, Wenin rappelle que, pour un chrétien, tout l’Ancien Testament (y compris la Création et la faute) doit être relu et interprété à la Lumière de ce qui est révélé de l’homme et de Dieu en Jésus Christ ! Et il dit : « Aussi, le chrétien préférera au schéma linéaire une autre représentation de l’histoire du salut où un Dieu amour crée l’être humain dans l’ardent désir de vivre avec lui une communion authentique, et non pour le maintenir à distance et sous sa dépendance par un interdit arbitraire dont la transgression mène à la mort, la vie étant la récompense de l’obéissance et de la soumission. »

Relisons le 1° récit de la Création dans Genèse 1,1 à 2,2 Le septième jour, Dieu achève son oeuvre de création (2,2), met une limite à sa propre puissance créatrice et se repose. Cela donne à réfléchir ! Dieu se montre ainsi « plus fort que sa force, ce qui est la définition de la douceur de Dieu ». La création culmine donc dans une image de douceur.

Cette image de douceur est déjà présente durant les 6 premiers jours, puisque c’est par sa parole que Dieu exerce sa maîtrise sur le créé. (le contraste est saisissant entre cette forme de maîtrise et la puissance violente déployée dans le combat par les divinités créatrices dans les religions du Proche-Orient ancien).

En mettant un terme à son intervention créatrice, Dieu ouvre pour l’homme et la femme « un espace de liberté » (d’autonomie) où agir en responsabilité, où être créateurs à leur tour en exerçant une réelle maîtrise, lui qui précédemment leur a confié la mission de dominer la terre en maîtrisant les animaux (1,29).

 

n°78/22 août 10                  En conclusion des 3 premières fiches, on peut ajouter ceci :

La 1° fiche est une réflexion sur « La caractéristique du monde moderne » : l’autonomie. Et la 2° fiche sur la Position de l’Eglise.   La 3° montre bien que Dieu lui-même veut cette « autonomie » pour les hommes (il n’y voit pas une concurrence)

Il est bon en effet de le rappeler, car la recherche d’autonomie est une clé qui nous ouvre à la compréhension de bien des choses.

Dans l’histoire de notre monde, il a fallu du temps pour arriver à cette Autonomie. Rappelez-vous comment le siècle des Lumières, les différentes découvertes de la science ont permis des avancées techniques. Et comment, après ces sciences positives, l’avènement des sciences humaines, comme la psychologie, la sociologie, l’anthropologie etc.. ont influencé les mentalités. On découvrait les lois de fonctionnement de réalités terrestres et humaines, sans faire appel à la religion. Alors que jusqu’ici, on cherchait exagérément l’explication de tout, par la religion. Il y a eu des conflits avec l’Eglise : l’affaire Galilée, par exemple.  Par la suite l’Eglise reconnaîtra ses erreurs de position. Il en est ressorti aussi des exagérations où des scientifiques sont aussi sortis de leur domaine, pour affirmer que la religion était une invention humaine due à l’ignorance. Maintenant les choses se sont apaisées et c’est clair. L’Eglise a reconnu et affirmé qu’on pouvait et devait comprendre que les réalités terrestres ont une certaine « autonomie ». C’est un progrès, à n’en pas douter.

1) Il s’agit maintenant de vérifier si nous ne mettons pas encore sous le mot « Dieu » de nombreuses réalités pour lesquelles nous n’avons pas encore d’explications ; par exemple distinguons bien le domaine de la Foi du psychologique.  La science ne nous aide-t-elle pas à une véritable « purification » ?

Que notre Foi fasse une place à l’autonomie des réalités, avec le souci de « rejeter les fausses images de Dieu et de la Foi (les idoles ») !

2) Et, positivement, travaillons à développer nos talents, à devenir plus compétents, dans les diverses réalités terrestres où nous sommes engagés !

Oui, nous pouvons tirer partie d’une plus grande attention à cette caractéristique de notre monde moderne qu’est LA RECHERCHE D’AUTONOMIE !

 

N° 79/29 août 10 :                                     AUTONOMIE  ET  PRIERE

 

Notre croissance humaine et le fait de vivre dans le monde moderne nous incitent à rechercher notre autonomie, à reconnaître nos capacités, et alors notre prière est appelée à évoluer !

Nous constatons des changements : lorsqu’une difficulté se présentait dans notre vie, autrefois, comme nous étions habités par des sentiments « religieux », nous avions recours à la prière pour trouver en Dieu une solution. Mais maintenant, nous essayons de résoudre par nous-mêmes nos difficultés, au lieu de nous adresser à Dieu. La prière nous semble inutile !

Ainsi la découverte de nos capacités risque de nous  éloigner de Dieu. Certains en auront mauvaise conscience, se sentiront coupables d’oublier Dieu.

Pourtant, dans notre recours fréquent à Dieu que nous appelions « confiance en Dieu » se cachait peut-être une ambiguïté. On peut douter de la qualité d’un type de confiance en Dieu construite sur le manque de confiance en soi. Et ce n’est pas Dieu, mais une certaine image de Dieu que nous abandonnons, une image qui a besoin d’être « purifiée ».

Dieu ne peut que se réjouir de nous voir découvrir les capacités qu’il nous a données et nous en servir. Le visage de Dieu qui ressort de la Bible est celle de quelqu’un qui ne désire rien d’autre que de nous voir grandir. Il nous fait confiance.

Alors notre prière ne doit pas disparaître, mais se transformer.

Cette reconnaissance de nos capacités, des dons que Dieu nous a faits, entraînant en nous une plus grande assurance, consistance n’est-ce pas source de joie et de remerciement ?

 Nous sommes plus que jamais appelés à développer l’offrande de nous-mêmes et de nos activités, à rendre grâce, sans cesse, au Seigneur de nous accompagner. Gardant un grand souci de cette communication avec le Seigneur, soyons généreux pour l’entretenir !

En définitive, le chemin vers l’autonomie n’est-il pas une chance pour notre croissance, y compris dans la qualité de notre relation avec Dieu ?

 

N° 80/ 5 sept.10                                         D  E  R  I  V  E S   dans  LA  MODERNITE

 

Rappelons ceci : Par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leur consistance, leurs lois internes et leurs valeurs propres, leurs méthodes d’étude propres. L’autonomie des personnes caractérise une relation qui n’est pas faite de dépendance causale mais d’interdépendance réciproque entre partenaires.

 

a) Mais on constate la domination des valeurs liées à l’activité scientifique et technique qui, à la recherche d’une autonomie « absolue », se ferment sur elles ou empiètent sur les autres.

Il y a survalorisation de l’attitude de maîtrise de l’autre dans toutes les relations, à l’imitation de la maîtrise de la nature. Or l’attitude de maîtrise ne peut être le dernier mot de notre rapport à la nature.

        Cette hypervalorisation  provoque bien des dégâts dans le domaine de l’environnement (rapport au monde), entraîne de multiples formes de domination dans le domaine des relations individuelles et collectives (rapport au monde social) et engendre un très grave appauvrissement des échanges interhumains (rapport expressif à l’autre)  

On peut ajouter que la recherche de l’autonomie ne peut être un absolu, sinon que ferait-ton des enfants et des vieillards, des personnes handicapées qui vivent une grande dépendance et méritent le respect de leur dignité ?

 

b) Cette dérive est tellement forte, en Occident, qu’elle s’est prolongée en théologie. Ainsi on interprète la Genèse, en ce qui concerne l’homme à l’image de Dieu presqu’exclusivement dans cette perspective : l’homme est image de Dieu parce qu’il peut maîtriser l’univers comme le Dieu créateur, dit-on. Dans la foulée, l’activité créatrice de Dieu est d’abord perçue comme une activité de maîtrise et Dieu apparaît comme maître ! Cette interprétation est contestée par André Wenin dans « L’homme biblique ».

Or d’après le texte de la Genèse, la vocation humaine est plutôt celle-ci : dans l’espace d’autonomie que Dieu lui ouvre en se retirant, assumer sa responsabilité face au créé et être lui-même créateur d’un monde « vraiment humain » par « la douce puissance de sa parole », et limitant sa puissance sur les choses à la manière de Dieu. C’est ainsi que l’être humain devient ce qu’il est, l’image de Dieu.

En posant une limite à la toute-puissance (et à la violence) du désir, la loi ouvre l’individu à la reconnaissance de l’autre, et aussi de la nature , et donc à la relation qui fait vivre.

Donc le respect de l’autre est la condition de ma propre vie.  Dans cette ligne, des lois sociales tentent de promouvoir la justice et la solidarité avec les pauvres. (Ex 20, 13; Lev 19, 18.34)  Dans la même ligne, certaines lois cherchent à protéger la terre et les animaux (Ex 20, 10; 23, 12 et Dt 5,14.   Ex 23, 4; Dt 22, 1-4    Dt 25,4  Ex 23, 11; Lv 25, 7   Dt 22, 6-7    Lv.25, 2-6; Lv 25, 8-43

 

N°81/12 septembre 10 :                                  AUTONOMIE ET INTERDIT (limite)

                                                            (d’après André Wenin « L’homme biblique ») 

 

Si Dieu est soucieux de notre Autonomie, comment comprendre la « limite » qu’il lui donne (quel sens a l’« interdit ») ?

Dans la Bible, relisons le second récit de la création et celui de la chute (Gn 2,4b à 3,24).

Nous constatons que le serpent (image de Satan) présente la loi à Eve uniquement comme une interdiction « frustrante » (non comme une réalité structurante) (3,1). Mais si, au lieu de se laisser faire par Satan et de se braquer sur la limite que fixe la loi (2,17), nous considérons tous les dons que le Seigneur Dieu fait à l’homme pour son bonheur (2,16 « de tout arbre du jardin tu mangeras »), alors nous sommes amenés à lire autrement l’ordre divin, cette « parole qui fait de l’ordre » Nous n’acceptons pas l’interprétation du Satan, qui dit Dieu JALOUX de sa supériorité et voulant maintenir les hommes en infériorité. C’est pour une raison beaucoup plus profonde que psychologique, une raison fondamentale, vitale qu’existe cet interdit, cette limite.

Alors que tout est donné (2,16), l’interdit marque une limite (2,17) et définit de la sorte un espace pour l’autre, ce qui est indispensable à la vie. L’abolition de cette limite procéderait d’un vouloir jaloux et totalisant (symbolisé par le « prendre » et le « manger » (3,6). C’est seulement quand il n’est pas approprié jalousement qu’un don devient chance de relation, d’échange :

1) relation avec d’autres dans le partage        et 2) relation avec Dieu dans la re-connaissance.

En posant une limite à la toute-puissance du désir, la loi ouvre l’individu à la reconnaissance de l’autre et donc à la relation qui fait vivre.

C’est justement la relation qui est vitale, dans la Bible comme dans la vie.

Dans un amour authentique, les partenaires n’ont pas peur de montrer leurs limites, de se faire vulnérables face à l’autre. Mais si l’un refuse ses limites et veut être tout, il casse la relation. Bref, dans ce récit, la limite peut être autre chose qu’une frustration : elle est la possibilité de reconnaître et d’accueillir avec joie la différence de l’autre et sa propre limite....En voulant être tout, l’être humain ouvre la porte à la violence qui érode l’harmonie.

Donc Dieu nous a donné une autonomie bien réelle, mais pas absolue ; elle est située par rapport à une vie « relationnelle » !

 

  N°82/19 septembre 10 :        AUTONOMIE et LIMITES   EN VUE D’UNE   CO M M U N I O N

                                                                                                      (d’après André Wenin « L’homme biblique »)

 

Chercher l’autonomie dans l’immédiat, soit ! Mais est-ce suffisant ?  Liberté pour quoi  faire ?

C’est peut-être l’interrogation la plus lourde que suscite la situation contemporaine  et liée à de nouvelles valeurs.

La Bible, dans la Genèse, nous disent que le don (de l’autonomie) et la loi (sa limitation) viennent de Dieu. Or ils cachent Dieu tout autant qu’ils le révèlent. Le don montre Dieu comme volonté de vie, de bonheur; la loi le montre comme volonté de mort, de malheur. Mais l’un et l’autre cachent que Dieu est essentiellement désir de rencontre, de face-à-face, d’alliance.

DES LORS, IL APPARAIT QUE DON ET LOI SONT RADICALEMENT ORDONNES A UN TROISIEME TERME, LA COMMUNION.

Le don est vu alors comme l’invitation discrète du Seigneur à le rencontrer,

et la loi exprime que Dieu est inévitablement « autre » que nous et  cela signe, pour nous, l’échec de tout rêve de fusion.

La fonction de la loi c’est de contester une certaine manière de posséder le don (toute centrée sur nous-mêmes), et de laisser ainsi la place pour un possible au-delà du don qui est la reconnaissance de celui qui donne. (comme le refusèrent Adam et Eve, mais comme le firent Abraham et Jésus) 

Nous disions plus haut que le don risque de cacher Dieu. Comment ? Dans la mesure où il vient combler un désir exacerbé par l’attente, le don non seulement risque de donner lieu à une possession fusionnelle oublieuse du don et porteuse de mort, il peut aussi dessiner l’image d’un Dieu pure projection du désir, un Dieu modelé par le manque de l’homme, un Dieu sans consistance propre, simple image de l’homme. Par la voie du désir seul, on ne rencontre que soi et on s’absente de toute relation. D’où la fonction vitale de la loi.

 

N°83 /26 septembre 10 :          JESUS CHRIST et  L’AUTONOMIE OUVERTE A LA RELATION

                                                                             (d’après André Wenin « L’homme biblique ») 

 

La vérité de Dieu se manifeste en Jésus-Christ qui, dans la condition de Dieu, ne tint pas comme une proie à saisir l’être à égalité avec Dieu (Dieu ne considère pas l’être-Dieu comme supériorité à retenir !) Mais il s’est vidé de lui-même (donnant et se donnant) en prenant la condition de serviteur (Ph 2, 6-7a) Telle est l’authentique seigneurie, pour Dieu, celle qui fait honneur à la gloire du Père (Ph 2, 11). Jean ajoutera que cette manifestation est en vue de la communion (1 Jn 1, 1-3) : le Seigneur et Maître qui lave les pieds des disciples pour qu’ils « aient part avec lui » (Jn 13, 8) révèle de la sorte le vrai nom de Dieu, afin que puisse se réaliser la communion dans l’amour (Jn 17, 6.21-26), accomplissement de la création.

Il a accepté que sa propre « autonomie » soit limitée par sa condition humaine, pour s’approcher des hommes et les sauver ! Il s’agit donc d’une autonomie ouverte à la relation.

D’autre part, la relation de Jésus au Père est une relation d’amour, dans le respect de l’autonomie des 3 personnes de la Trinité ! Jésus a fait preuve d’une Liberté réelle !

Voilà un Dieu qui ne ressemble guère à ce créateur ombrageux qui châtie les hommes s’ils veulent prendre sa place et exige le sacrifice du meilleur d’entre eux pour qu’ils ne restent pas dans la malédiction.

Dieu est amour « dès le début » c.a.d. radicalement. Tellement amour qu’il « laisse la place » et se fait discret, indiquant le chemin sur lequel il se cache, avec l’espoir secret qu’un homme lui fera le bonheur de le reconnaître (dans la réciprocité et l’alliance). Jésus est ce bonheur de Dieu, bonheur de l’homme tout à la fois. Car il y a si peu de concurrence entre l’homme et Dieu qu’en Jésus, ils communient. Le mensonge du serpent est, en lui, démasqué de manière radicale et décisive.

 

N°83/26 septembre 10 :                           L A   P O S T - M O D E R N I T E

 

Devant les dérives de la modernité, il y a des réactions, mais souvent déformées à leur tour. On passe d’une extrémité à l’autre !   (aussi bien dans la société que dans l’Eglise) Par exemple, précédemment, on insistait sur le « rationnel », l’intelligence, maintenant on insiste, exagérément,  sur l’affectif, sur le corporel  et on se méfie de la raison ! Et ce qui  intéresse surtout  c’est l’épanouissement de toute la personne, sans vrai souci du bien commun.

Mais déjà, nous pouvons dire qu’une autre période est commencée qu’on appelle habituellement « la Post-modernité », mot venue de l’art et l’architecture, en 1979.  On a vu les limites de la recherche de liberté (d’autonomie), on s’intéresse maintenant à la relation avec les autres, que ce soit dans le domaine du savoir et de l’agir, que ce soit dans le domaine du vivre ensemble.

Les crises financière, économique puis sociale ont été provocatrices à ce sujet.

Le morcellement excessif du savoir,[i] l’engouement pour les spécialistes, la fermeture des sciences sur elles-mêmes apparaissent maintenant comme des obstacles à renverser pour avancer.

Il existe un commencement de collaboration entre les différentes sciences. La caractéristique de la Modernité est la Recherche de liberté, d’Autonomie, maintenant, en cette période de Post-Modernité, on pense aussi à collaborer, à articuler les différents points de vue (économiques, sociaux, écologiques, moraux etc..).

Le pape Benoît 16, dans son encyclique « Charité dans la Vérité », au n°30 et 31 parle aussi d’approches interdisciplinaires des réalités humaines.  « Compte tenu de la complexité des problèmes, il est évident que les différentes disciplines scientifiques doivent collaborer dans une interdisciplinarité ordonnée. » … « Le morcellement excessif du savoir,[ii] la fermeture des sciences humaines à la métaphysique, les difficultés du dialogue entre les sciences et la théologie portent préjudice non seulement au développement du savoir, mais aussi au développement des peuples …L’élargissement de notre conception et de notre usage de la raison est indispensable » …

En finale, pour réfléchir à notre monde d’aujourd’hui, retenons le nom de Jean-Claude Guillebaud, un auteur préoccupé par la marche actuelle de notre monde et un converti.

 


GUILLEBAUD

1995 : La trahison des Lumières (1)

1998 : La Tyrannie du plaisir (2)

1999 La refondation du monde (3)

2001 Le principe d’humanité (4)

2003 Le goût de l’avenir (5)

2005 La force de conviction (6)

2007 Comment je suis redevenu chrétien (7)

2008 Le commencement d’un monde. (8)

2009 La confusion des valeurs (9)

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires