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  • : Le blog de luc athimon
  • : Au cours des années, mon activité apostolique en Afrique et en France, m'a amené à travailler un certain nombre de documents. Le désir de partager avec vous et de connaître vos réactions m'a poussé à créer ce blog. Très belles photos d'Afrique ! Amitiés Luc.
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Qui Est Le Père Luc Athimon?

25 décembre 2016 7 25 /12 /décembre /2016 18:11

Michel OGER, O.M.I.

UN HISTORIEN ET ANTHROPOLOGUE VOUS PRESENTE LA FAMILLE DE JESUS.

LA FAMILLE DE JESUS-CHRIST

On sait que tout le monde n’est pas d’accord sur la composition de la Famille de Jésus ; cela tient à ce que les évangélistes ont concentré leur regard sur sa personne et celles de ses principaux disciples plutôt que sur les membres de sa famille C’est ainsi que Jean l’évangéliste n’appelle jamais « sa mère » de son nom véritable : MARIE.

Certains affirment que Jésus avait des frères et des sœurs, « comme tout le monde », mais ils se gardent bien de dire que ses parents, MA-RIE et JOSEPH, en avaient aussi, « comme tout le monde » ! Si bien que JESUS, tout fils-unique qu’il était, pouvait avoir aussi des oncles et tantes, des cousins et cousines « comme tout le monde » !

Mais ils ont une excuse : les Evangiles ignorent leurs noms et n’en re- connaissent qu’un seul, identifié, un siècle plus tard, par un historien chrétien, Hégésippe, comme étant l’aîné des cadets de JOSEPH, mais il n’apparait qu’en Jean (19, 25) et sous un surnom si peu reluisant qu’il pourrait bien avoir été une des causes de la publication tardive (vers l’an 90) du Quatrième Evangile : CLÔPAS, « le Voleur » ! Grâce à Dieu, un Pèlerin d’Emmaüs (Luc 24, 18) a eu la bonne idée de s’ap-peler CLEOPAS… ce qui a permis aux lecteurs liturgiques et aux tra-ducteurs en langues vernaculaires de faire disparaître ce scandale.

PREMIERE PARTIE : LES PERSONNES.

Les PARENTS :

Nous connaissions la SAINTE FAMILLE : JESUS d’abord, puis sa mère : MARIE, et son père légitimé : JOSEPH. Nous connaissons maintenant l’aîné de ses oncles paternels : JACQUES dit CLÔPAS (le voleur). Dans l’Evangile de Luc (6,16), ce dernier est dit : père de JUDE, mais dans Hégésippe (Histoire Ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée - III, 11), c’est sous son surnom de CLÔPAS qu’il est dit : père de SI-MON/SIMEON. Ainsi, nous apprenons que les derniers nommés dans les deux listes des « frères se Jésus » (Matthieu 13, 55 [SIMON et JU-DE] et Marc 6, 3 [JUDE et SIMON]) sont les fils aînés de l’oncle pater-nel de JESUS, JACQUES dit CLÔPAS. Ils sont donc les deux aînés (une dyade léviratique) de la demi-douzaine de cousins (et d’autant de cousines) de JESUS, issus de son côté paternel. Parmi ses tantes pa-ternelles figure une SALOME qui accompagnera deux MARIE au Tom-beau (vide) de JESUS, le matin de PAQUES (Marc 16, 1).

Passons, maintenant, à la famille maternelle de JESUS. Une surprise nous y attend : le nombre des MARIE : 1°, sa mère (passim) ; 2°, la sœur (de gynécée) de sa mère, épouse de CLÔPAS (Jn 19, 25 -- et mè-re de JUDE et de SIMON/SIMEON) ; 3°, la mère de JACQUES-le-Jeune et de JOSE/PH (Mt 27, 56//Mc 15, 40) et 4°, la nièce de cette derniè-re, MARIE de Magdala.

Dans son dernier ouvrage : JACQUES LE JUSTE, FRERE DE JESUS DE NAZARETH (Bayard – 2015), le Juif sépharade Simon Claude Mimouni consacre tout un chapitre (Chap. V, pp. 269-300) à son Tombeau, sis dans la Vallée du Cédron, qui abrite, outre les restes de sa personne, ceux de deux autres : ceux d’un bien connu : ZACHARIE et ceux d’un inconnu : SIMEON dont le nom s’intercale entre ceux de JACQUES et de ZACHARIE. Ce SIMEON apparaît, dès lors, comme l’héritier du sa-cerdoce de ZACHARIE et le père de JACQUES LE JUSTE qu’Hégésippe (Hist. Eccl. II, 23, 5-6) présente comme un prêtre attaché au Temple de Jérusalem. Il ne faut pas confondre ce SIMEON avec le vieillard du même nom dont Luc a, justement, compliqué l’orthographe : SY-MEON. On obtient ainsi une « lignée » de trois prêtres, ce qui est conforme au sacerdoce lévitique dont la charge était héréditaire.

Il est fort probable que ZACHARIE, après le passage de l’ange qui l’a rendu « infirme » en le privant de parole, ait dû « résigner ses fonc-tions ». Son fils JEAN, à peine conçu, ce fut un petit-neveu qui lui suc-cèda : ce SIMEON était dans le même rapport de parenté avec ZA-CHARIE que MARIE avec l’épouse de ZACHARIE : ELIZABETH.

NB. De qui JOACHIM occupe-t-il la place?

D’après un évangile apocryphe, contemporain de l’historien Hégésip-pe, intitulé PROTEVANGILE de JACQUES, ce JOACHIM serait un cou-sin issu de germain de JOSEPH, le père légitimé de JESUS. Le but de la manœuvre serait de faire de la mère de JESUS, non pas une « fille d’Aaron » comme ELISABETH, sa parente, (Luc 1, 5), mais une « fille de David » comme l’Eglise Catholique le chante le jour de son anniversaire :

Célébrons la naissance de la Vierge Marie, elle est de la race d’Abraham, de la tribu de Juda et de la maison de David. (Laudes du 8 septembre) .

Tout cela parce que JOSEPH n’étant pas « père biologique » de JESUS, il ne pouvait être « fils de David » que par sa mère. CQFD.

On a là un exemple de lecture purement rationnelle, pour ne pas dire « rationaliste » de la situation, due à l’ignorance des réalités sociales du « Monde où vivait Jésus ». Ce genre de lecture, appelé par Luther « Libre Examen », est aujourd’hui la « Critique de la rédaction ».

 

EN REALITE :

JOSEPH a été « reconnu officiellement père biologique de JESUS » lor-qu’à la PRESENTATION de leur enfant au Temple de Jérusalem, il dut être purifié d’avoir, lui, un judéen, fécondé, selon toute apparence, MARIE, une lévite-esclave du Seigneur (Cf. Lv 19, 19-22 // 12, 8 ; Esd 10, 18-19 ; Lc 2, 22).

Dans la réalité, ZACHARIE, époux d’une ELISABETH, n’était pas l’aîné de sa fratrie : il en est le second-né. S’il est devenu prêtre c’est en hé-ritant des fonctions de son frère aîné, mort avant que son propre fils n’ait atteint l’âge (20 ans) d’entrer dans le presbyterium du Temple de Jérusalem. Ce fils, neveu de ZACHARIE, serait le père de SIMEON et de MARIE, mère de JESUS. C’est en cela qu’il tient la place de JOA-CHIM. Comme on ignore son nom, on peut garder celui de JOACHIM, ce qui permet d’allier la Légende à la Réalité et de se repérer plus aisément dans la succession de ZACHARIE.

TABLEAU DU CŒUR DE LA FAMILLE DE JESUS.

DAVIDIDES LEVITIDES

JACQUES dit CLÔPAS + MARIE 2 JOSEPH + MARIE 1 SIMEON + MARIE 3 JUDE JESUS JACQUES LE JUSTE SIMON/SIMEON JOSE/PH MARIE 4

 

LEGENDE : Les QUATRE MARIE :

1°- du gynécée de Nazareth : MARIE 1 et 2 sont deux cousines ger-maines originaires du gynécée de Nazareth : elles sont « sœurs de gyné-cée ».

2°- du gynécée de Magdala : MARIE 3 et 4 sont originaires du gynécée de Magdala, la première, MARIE 3 est l’épouse de SIMEON et la tante de MARIE 4, fille aînée de son frère et probablement destinée par SIMEON, oncle maternel de JESUS à l’épouser.

Un troisième gynécée se trouve près de Jérusalem et de bethléhem, à AÏn Karem, résidence de ZACHARIE et d’ELISABETH. Les davidides JOSEPH et JACQUES y seraient nés, mais auraient pris leurs épouses dans le gynécée de NAZARETH.

Les COUSINS :

En 1863, Ernest Renan publiait une VIE DE JESUS qui fut un véritable best-seller. Rationaliste, il était convaincu que JESUS avait des frères dont il était l’aîné, or quand l’historien qu’il était aussi a voulu en faire l’appel seuls ses cousins ont répondu présent, tous, sauf un : JOSE/PH, le deuxième dans les listes de Matthieu 13, 55, et de Marc 6, 3. Mais pour ne pas se dédire, il a imaginé l’erreur de l’évangéliste, qui, ignorant les noms de ses (quatre) « vrais frères », leur a prêté les noms de ses (trois) « cousins germains ».

L’erreur commune des exégètes a été d’imaginer qu’ils formaient une fratrie de quatre frères, avec ou sans JESUS. (Cette erreur s’ajoute à celle qui tient MARIE pour une « fille de David ».) En réalité, nous sommes en face de deux paires de frères aînés, dont chacune peut être appelée « Dyade léviratique ». Comme l’espérance de vie à la naissance avoisinait 27 ans, il était nécessaire d’adjoindre au « premier-né », héritier de tout, un « second-né » susceptible de le remplacer ins-tantanément, voire même jusque dans son… lit, c’était le « lévirat ».

Enumérons ces trois cousins :

JACQUES-dit-le-Jeune, (en Marc 15, 40), puis, le-Juste (= le-Prêtre) en Hist. Eccl. II, 23, 4 ; et encore le « Frère du Seigneur » par Paul (Ga 1, 19). Hégésippe le présente comme prêtre attaché au Temple de Jéru-salem et comme le premier évêque de la Communauté chrétienne de cette ville. C’est en tant que tel qu’il préside au « Concile de Jérusa-lem » (Ac 15, 13-21). Il meurt martyr en 62, avec quelques autres se-lon Flavius Josèphe (BJ XX, 8)

Au sujet de SIMEON, Hégésippe écrit :

Après que Jacques le Juste eut été martyrisé,… c’est le fils de son oncle, Siméon, fils de Clopas qui fut établi comme deuxième évêque [de Jérusalem]… parce qu’il était un cousin du Seigneur [JESUS] (Hist. Eccl. IV 22, 4). C’est moi qui souligne.

SIMEON serait mort martyr sous Trajan, en 107, à l’âge de 102 ans, âge que la légende hagiographique a « gonflé » jusqu’à 120 ans.

Au sujet de JUDE, Hégésippe écrit encore :

On dénonça deux petits-fils de JUDE comme étant de la race de David… Domitien César (81-96) leur demanda combien de propriétés ils avaient et de quelles richesses ils disposaient. Ils dirent qu’à eux deux ils dispo-saient d’une terre de 39 plèthres (3ha.58a.4Ica. = 12 arpents) qu’ils tra-vaillaient eux-mêmes de leurs mains. Domitien les négligea et les ren-voya libres.

Du fait qu’ils étaient deux, on peut penser qu’il s’agit de la « dyade lé-viratique » formée du « Fils de David » en titre et de son adjoint puî-né. Les questions posées par Domitien sur leurs propriétés et leurs biens suggèrent qu’ils ont été dénoncés comme étant des Princes de la Maison de David.

Le deuxième frère de JESUS, JOSE pour Marc et JOSEPH pour Mat-thieu ne fait l’objet d’aucune notice de la part d’Hégésippe.

A ces cousins germains de JESUS, il faut ajouter une jeune fille de la même génération : MARIE de Magdala, sa cousine issue de germain que son oncle maternel SIMEON lui destinait en mariage.

A l’époque, un garçon de 13 ans, considéré comme adulte (Bar Mitsva), pouvait épouser une fille de 12 ans et demie. (A Rome les âges minima étaient de 14/12 ans). Comme les fiançailles duraient habituellement un an, JOSEPH a emmené son fils de 12 ans à Jérusalem, à la rencontre du beau-frère de son oncle SIMEON, pour lui demander en mariage sa fille aînée, une MARIE. Mais JESUS n’a pas souhaité « ne faire qu’un » avec elle, parce que, de toute Eternité et pour toujours « il ne fait qu’un » avec son Père et qu’il ne s’est incarné que pour que nous aussi, nous puissions « ne faire qu’un » avec lui comme avec son Père… dans l’Eternité.

RECAPITULONS :

La Famille de JESUS nous est apparue comme l’union de deux Mai-sons : celle de David dont les chefs furent JOSEPH, puis JACQUES-dit-CLÔPAS, « vivant en symbiose » avec une Maison sacerdotale dont les chefs successifs auront été ZACHARIE, SIMEON et JACQUES le Juste.

Pourquoi cette association ?

L’explication la plus plausible est qu’il était promis à la Maison de Da-vid la naissance d’un MESSIE, « sauveur de la patrie ». Or, cette Mai-son était menacée de disparition, l’épisode midrashique du Massacre des Saints Innocents (Mat 2, 16 -18) nous le rappelle. Il était donc né-cessaire de la protéger. Une Maison sacerdotale a pris sur elle de le faire, d’autant plus aisément que, dans les milieux sacerdotaux, on s’était pris aussi à rêver d’un « Messie d’Aaron » (nullement promis) qui « oindrait » le « Messie d’Israël » et lui imposerait d’appliquer ri-goureusement la TORAH dont l’oubli avait justement plongé ISRAËL dans le malheur.

On a donc affaire à une alliance de circonstance dont le but apparaît être « l’Avènjavascript:void('Coller comme texte brut')ement simultané » des deux MESSIES. Tant qu’il ne s’agissait que de « procréer » d’éventuels MESSIES, tout allait pour le mieux, mais les choses se sont gâtées quand le MESSIE, le vrai, celui de la Promesse, est né… dans une étable !

Cette Maison sacerdotale en fut totalement désarçonnée, d’autant que JESUS n’a rien fait de ce qu’elle attendait de lui : au lieu de se marier et de prendre le Pouvoir, non content de rester célibataire (Et la Dynastie ?), il s’est fait le disciple d’un lévite de leur Maison : JEAN-BAPTISTE, au point qu’on a fini par lui demander : « Es-tu celui qui doit venir ? Ou devons-nous en attendre un autre ? » Le premier à n’y pas croire n’en fut-il pas le chef lui-même : ZACHARIE ? (Luc 1, 18-20).

DEUXIEME PARTIE : LES RELATIONS.

On doit à un bibliste de la Réforme, Pierre-Antoine BERNHEIM, cette « perle » issue de sa pratique du Libre Examen :

« De même est-il apparu que Marc et Jean avaient, pour des raisons po- lémiques présenté les relations entre Jésus et sa famille sous un jour par- ticulièrement défavorable. S’ils n’ont pas créé ce conflit de toutes pièces, sans doute ont-ils amplifié un antagonisme ou un évènement de moin- dre gravité ». (JACQUES, FRERE DE JESUS - Albin Michel – 2003 – p. 128).

Première constatation : l’auteur de ces lignes se considère comme un véritable historien, qualité qu’il dénie aux auteurs de cette infor-mation dont l’inanité lui est « apparue » ! Il ne se trompe pas, lui ! On a rencontré plus haut (p. 5) une attitude identique avec un Ernest Renan affirmant sans ambages que « l’évangéliste » avait, par igno-rance, donné aux vrais frères de JESUS les noms de ses cousins ger-mains !

Or on vient justement de voir que la famille maternelle de JESUS était littéralement « désarçonnée » par son comportement qui ne corres-pondait pas du tout avec l’idée qu’elle se faisait d’un MESSIE venu rétablir la Royauté en Israël !

Deuxième constatation : l’auteur en est resté, par « conviction de ré-formé » (pour ne pas dire « par préjugé rationaliste »), à l’illusion d’une « fratrie » de « cinq frères unis comme les doigts de la main !», alors queSimon C. Mimouni nous affirme que :

Si Jésus a eu des cousins, et surtout s’ils ne sont pas nés de la même mè- re, on n’a pas pu, en araméen, les appeler autrement que ses frères. (in EUKARPA (Cerf – 2011 – p.240-141) ou JACQUES LE JUSTE… (Bayard - 2015 – p. 131).

Et, il précise même (en EUKARPA - p.240), que le mot hébreu ou ara- méen signifiant « frère » est, automatiquement « rendu en grec par le mot adelphos ».

JESUS ET SES ASCENDANTS.

JESUS n’est soumis qu’aux hommes de sa famille ; sa réaction à la discrète intervention de sa mère, lors qu’aux Noces de Cana, le vin vint à manquer, le montre assez.

Quand son père JOSEPH l’invite à monter à Jérusalem, alors qu’à douze ans il n’y est pas encore tenu, afin de profiter de la rencontre familiale, et surtout, de la présence du bel-oncle à qui il devait de-mander en mariage la fille aînée, une MARIE à lui destinée de longue date, il s’exécute sans rechigner, quitte à s’arranger pour faire « faux bond » à l’heure du « rendez-vous » !

L’épisode des « fiançailles manquées de JESUS » (qui devrait être le ti-tre de ce passage de l’Evangile de Luc - 2, 41-51) se clôt par cette re- marque : « Puis il descendit avec eux {ses parents] à Nazareth ; il leur était soumis ». En réalité, il l’était à JOSEPH, son père, à son oncle pa-ternel, JACQUES dit CLÔPAS, mais, surtout à son oncle maternel, le véritable chef de la famille sacerdotale dont il était le doyen-prêtre, SIMEON.

Avant d’aller plus loin, précisons que dans la tradition juive, l’oncle pa-ternel est le grand ami de ses neveux, alors que l’oncle maternel fait plu-tôt figure d’épouvantail : L’oncle modèle fut Abraham qui, non seule-ment sut « émanciper » son neveu Lot en l’appelant « frère », mais sur-tout en volant à son secours quand les rois de la basse vallée du Jourdain s’en étaient emparé. Le contre-modèle est Laban, frère aîné de Rébec-ca, la mère d’Esaü et de Jacob, qui tint ce dernier en esclavage durant quatorze ans pour lui avoir accordé en mariage ses deux filles, Lia et Rachel.

Les « fiançailles manquées de JESUS » ont eues un effet dramatique dans ses relations avec SIMEON. Cette « rupture unilatérale du con-trat qui liait sa famille royale à la famille sacerdotale de sa mère » pouvait signifier qu’il se considérait comme le MESSIE attendu, mais on voyait mal comment il aurait pu « régner éternellement » sans qu’une épouse lui ait donné des héritiers !

En fait, sans héritier, il devenait « intestat », c’est-à-dire, une « bran-che morte » dans « l’arbre généalogique de la famille royale ». Aussi peut-on soupçonner cet oncle d’avoir cherché, par tous les moyens, à le faire revenir sur sa décision.

D’après Matthieu (4, 13), Capharnaüm serait « sa ville ». Il aurait pu y résider, entre la rupture de ses fiançailles et le jour où la mort de ceux à qui il était soumis, JOSEPH et SIMEON, l’aurait libéré. Capharnaüm se trouve à quelques kilomètres au nord de Magdala, ville tournée vers la pêche dans les eaux du lac de Génésareth, et autant au sud de Bethsaïde où le Jourdain se jette dans le lac, charriant, sans doute, aux crues, des troncs d’arbres dont on pouvait tirer de quoi faire des barques ou les réparer. Compte tenu de la profession artisanale qu’on lui prête, ainsi qu’à son père JOSEPH, on peut, peut-être, imaginer encore qu’il ait été condamné par son oncle SIMEON à une sorte de « travaux forcés » consistant à entretenir une partie de la « flotte de pêche » travaillant sur le lac.

Du fait de la proximité de Capharnaüm et de Magdala, on peut aussi imaginer que la jeune fille à qui il avait tourné le dos ait voulu joindre ses efforts à ceux de son père et de son bel-oncle SIMEON pour amener JESUS à composition en tentant de le « vamper ». Ce serait à cette occa-sion qu’il l’aurait libérée des sept démons qu’elle avait appelé à la res-cousse.

Sans doute a-t-il pratiqué, durant tout ce temps-là, les attitudes conci-liantes qu’il prônera plus tard à ses disciples : « Si quelqu’un te réqui-sitionne pour faire mille pas, fais en deux mille avec lui ! » (Mt 5, 41), c’est tout ce dont on peut être à peu près sûrs !

Avec son oncle paternel, JACQUES dit CLÔPAS, les relations furent bien différentes, en effet, du fait de son célibat qui le rendait intes-tat, c’était, lui, le frère cadet de JOSEPH qui allait hériter, à sa place, du titre et des fonctions de chef de la Maison de David, à la mort de JOSEPH. Ils en étaient bien conscients tous les deux et cette éven-tualité a dû faire l’objet de nombreuses conversations entre eux. Il ne serait pas alors impossible que ce soit JESUS lui-même qui l’aurait traité, pour la première fois, en manière de plaisanterie, de « cher supplanteur ! », sans doute, directement en grec : « Philê Klôpa ! ».

Mais, JACQUES ne pouvait hériter de son frère défunt qu’à la condi-tion expresse que JOSEPH n’ait pas eu d’autres fils que JESUS. En effet, selon la Loi de Moïse, (Nombres 27, 6. 8-10) si quelqu’un meurt intestat, -- ce serait le cas de JOSEPH, du fait que son fils unique, JESUS, est lui-même intestat --, ce n’est qu’alors que son frère puîné peut en hériter de plein droit.

Que JACQUES ait hérité de son frère aîné JOSEPH est confirmé par les faits suivants :

1° - Aucun des « frères présumés » de JESUS n’a été « appelé : Fils de Da-vid ». Tout au plus « Frère du Seigneur » : JACQUES le Juste, ou « Frère du Sauveur » : JUDE. (On peut noter qu’il s’agit là des deux aînés des « dya-des léviratiques » : a) lévitique (JACQUES) et b) davidique (JUDE) ).

2° - Le fait que les petits-fils de JUDE, fils aîné de JACQUES-dit-CLÔPAS, aient été inquiétés sous le règne de Domitien pour leur appartenance à la Maison de David (cf. p.6) suggère la « dévolution » du titre de « Fils de David » de la famille aînée de JOSEPH à la famille cadette de son frère JACQUES-dit-CLÔPAS.

Les relations de JESUS avec son père JOSEPH devaient être emprein-tes de formalisme, car la Loi de Moïse, imposait aux pères de famille des obligations strictes, en particulier, la transmission obligatoire de la Loi elle-même. Ainsi le fait qu’il ait emmené à Jérusalem son fils âgé de 12 ans pour qu’il puisse dès ses treize ans, obéir sans retard ni délai à la Loi de Moïse qui ordonne aux BAR MITZVA de « quitter père et mère pour s’attacher à leur femme et ne faire plus qu’un avec el-le ». Cependant, le fait que JOSEPH n’ait pas cherché à lui donner des frè-res et des sœurs suggère l’affection prévenante qui les unissait. Lui et Marie son épouse « communiaient dans l’adoration légitime » de leur fils. « Légitime » et non seulement « sentimentale » car, à cha-que instant, ils « sentaient » que leur enfant était Fils de Dieu.

JESUS ET SON COUSINAGE :

Ce sentiment d’admiration et même d’adoration devait être partagé, au moins par sa famille paternelle, son oncle JACQUES et ses deux fils, JUDE et SIMON/SIMEON, et dans sa famille maternelle par celle qui lui était destinée, mais à laquelle il a évité de se fiancer, sa cou-sine issue de germain, MARIE de Magdala qui, manifestement l’a tou- jours « adoré ». Il était aussi « adoré » de toutes ses tantes, mater-nelles : les MARIE, autant que paternelles, comme cette unique SALOME de Marc 15, 40 – 16, 1 ; dont Matthieu 27, 56, a fait la mère des fils de ZEBEDEE.

Mises à part les femmes, et peut-être JEAN-BAPTISTE, ses cousins lé-vitides, JACQUES-le-Juste et son frère JOSE/PH ne semblent pas avoir figurés parmi ses dévots. JACQUES-le-Juste appelé dans sa jeunesse JACQUES-le-Jeune (à la suite de son bel-oncle JACQUES, le frère cadet de JOSEPH) serait né six ou sept ans avant JESUS et devenu prêtre à la mort de son père SIMEON, c’est-à-dire peu avant que JESUS ne com- mence son ministère public, il n’a jamais été son disciple et, partageait peut-être, en tant que prêtre, les idées que Luc, dans les Actes (23, 8) prête aux sadducéens « qui disent qu’il n’y a ni résur-rection, ni ange, ni esprit ». PAUL rapporte que JESUS ressuscité lui est apparu (1 Co 15, 7) et, d’après Jérôme, l’Evangile des Hébreux décrit la scène :

Quand le Seigneur eut donné [son] linceul au serviteur du prêtre, il alla vers Jacques et lui apparut… Il prit le pain, le bénit, le rompit et le donna à Jacques le Juste en disant : « Mon frère, mange ton pain, puisque le Fils de l’homme est ressuscité de ceux qui dorment. »

Cette « fraction du pain » est un geste d’unité qui met fin à des an-nées de divisions, sinon de haines : un « geste de réconciliation » etpeut-être aussi, l’administration (ad hominem) de la preuve irré-futable que la Résurrection existait bel et bien !

fin de 1° section

 

 

 

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commentaires

P
Enfin ravie de retrouver des nouvelles et ces précieux enseignements.<br /> toutes mes amitiés
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L
Pascale, merci de ton commentaire sur mon blog et moi aussi je te souhaite une bonne année, paisible et sainte. Que rien de mauvais ne vous arrive. Je vous embrasse Luc