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  • : Le blog de luc athimon
  • : Au cours des années, mon activité apostolique en Afrique et en France, m'a amené à travailler un certain nombre de documents. Le désir de partager avec vous et de connaître vos réactions m'a poussé à créer ce blog. Très belles photos d'Afrique ! Amitiés Luc.
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Qui Est Le Père Luc Athimon?

20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 10:51

Introduction à une réflexion

sur L’EVANGELISATION et LE MONDE D’AUJOURD’HUI :

 

Pourquoi ai-je entrepris cette réflexion sur L’EVANGELISATION, suivie d’une autre réflexion sur LE MONDE D’AUJOURD’HUI ? D’abord mon engagement en Pastorale à Aix, après 36 ans au Cameroun,  et mon appartenance à une Congrégation « missionnaire » m’ont stimulé pour écrire sur ces sujets.

Dans le diocèse d’Aix et Arles, les confrères sont très sensibles à la Catéchèse, à la liturgie, aux groupes de prière, mais risquent de télescoper les temps précédents de l’Evangélisation, ou tout au moins de ne pas y prêter une attention suffisante. A côté de cela, je dis bien « à côté », il y a les engagements humanitaires.

Et nous, Oblats, par notre vocation nous avons le devoir d’être attentifs à tout ce qui concerne L’EVANGELISATION.

C’est donc au milieu de courants de pensée différents que j’ai senti le besoin de clarifier les choses pour moi personnellement et de faire entendre une « autre » voix, sur 2 points : une vue d’ensemble et la distinction de différentes étapes, entraînant des dispositions différentes.

J’écris aussi avec le secret espoir d’être lu, entendu, en Paroisse et ailleurs. Ne croyez-vous pas qu’il est nécessaire de bien situer les gens, de bien se situer ? N’est-ce pas une question de respect des autres, de sagesse, d’humilité, d’efficacité ?

 

L’EVANGELISATION,  QU’EST-CE QUE CELA  VEUT DIRE  AUJOURD’HUI ?

·         La Mission ne consiste pas à se regarder le nombril pour vérifier si nous sommes assez ouverts, assez « audacieux », il s’agit d’abord de se décentrer, d’être attentifs à ce monde.

·         Aimons notre monde moderne (comme le Seigneur nous le demande) ! Cela mérite d’être vérifié ! Résistons à la tentation de défense, tentation d’en vouloir à notre société qui critique sévèrement, et quelquefois injustement, les chrétiens. Attention à ne pas déverser notre bile sur les gens et à ne pas les diaboliser. L’attachement à la tradition pourrait cacher une peur de ce « nouveau monde ». Ce serait le contraire d’une attitude « évangélique » d’amour, de pardon, d’esprit de discernement. Il s’agit de mettre en œuvre, de la part des « missionnaires » toutes leurs capacités de confiance. C’est le 1° temps : le temps de « l’amitié ».

·         Pendant longtemps nous avons pensé qu’aimer se traduisait : « qu’est-ce que je puis apporter aux autres ? » Et alors l’amour se traduisait par l’engagement : exemple, annoncer la Parole. Actuellement nous avons compris (pas tous) qu’il faut d’abord regarder, écouter, accueillir ce monde, c’est la 1° preuve d’amour.    

·         D’autre part, va-t-on continuer à penser qu’il faut mettre en relief les « manques » de notre vie humaine, pour présenter la Foi comme une réponse. Maintenant la réflexion nous a amenés à comprendre qu’il n’est pas juste de présenter la Foi comme pour « boucher les trous » de notre humanité. Au contraire, il faut être attentif aux « signes des temps » (comme dit le Concile Vatican II)    Et cette attention doit même être la première démarche. Les gens vivent des valeurs qu’il faut repérer, et auxquelles il est important de faire appel !

·         L’intérêt que nous portons à leur vie est, pour les gens, un « signe ».

·         Il servira de transition. En effet, quand le temps de parler de Dieu sera venu, la 1° Parole sur Dieu sera de leur dire que Dieu s’intéresse à leur vie, car il les aime ! Comment celui qui va parler de Dieu pourrait-il négliger de manifester lui-même cette amitié à celui avec qui il entre en contact ?

·         Les « signes », les témoignages  à donner sont donc l’écoute bienveillante, mais aussi la qualité de nos engagements qui provoqueront des questions sur ce qui nous motive : soit le sérieux de notre conscience professionnelle dans le travail - soit notre engagement humanitaire - soit notre engagement dans la société pour améliorer les relations (avec voisins) ou animer le quartier ou notre engagement politique etc….

·         Autre signe très important, « la Communauté chrétienne » …La référence à la Communauté chrétienne n’est pas facultative ni secondaire.

Jésus ne dit-il pas en Jean 13,35 : « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. »

Nous savons quel rôle important a joué la communauté dans le passé chrétien et actuellement, partout dans le monde. Dans notre monde modernisé, nous nous rendons compte, de plus en plus, de l’importance des relations, du vivre ensemble qui, malheureusement, nous manque. Il est certain qu’une communauté vivante et fraternelle est très attractive !

·         Pour la Mission, il faut être patients ! Il y a tout un cheminement, ne télescopons pas les temps.

 

 

Puis vient le passage au 2° temps : celui de  « la 1° Annonce de la Bonne Nouvelle» 

Comment se fait-il ? Nous pouvons avoir une vie « parlante », qui pousse certaines personnes à nous interroger, et nous avons alors, comme dit St Pierre, à rendre compte de notre Espérance, dire comment notre engagement a quelque chose à voir avec notre Foi en Jésus Christ !   Il s’agit de le faire valablement. Cela suppose :

©      que nous sommes convaincus que Dieu s’intéresse à notre vie.

©      que notre propre Foi soit bien centrée sur l’essentiel : attachement, Foi en la Personne de Jésus

©      que notre Foi soit liée aux réalités de notre vie, vécue positivement

©       qu’elle soit en rapport avec cet engagement qui a provoqué les questions sur nos motivations.  Nous y reconnaissons la présence, l’action du Seigneur. Et ainsi nous pouvons parler en « témoins » et dire comment la Bonne Nouvelle à laquelle nous croyons est aussi appel à un changement total de vie.

©      Et soyons conscients et capables de dire le « plus » que notre foi nous apporte. Quel est-il ? Pour un chrétien, l’engagement, l’amour du prochain a sa source en Jésus Christ. Il nous a montré le vrai visage de Dieu le Père. Il s’est engagé le premier par amour et nous a appris à aimer et nous engager aussi. Ainsi, notre engagement est une humble réponse. D’autre part, nous croyons que, dans le présent, l’Esprit de Dieu nous accompagne et renouvelle notre regard sur les autres. Enfin une direction, un sens nous est donné : la visée c’est l’alliance, la communion entre nous tous, les hommes et avec Dieu.

©      Soyons aussi conscients et disons que nous faisons partie d’une « communauté chrétienne.»

©      Ayons un minimum de sens du dialogue, de la communication.

Et déjà des partages de Foi entre Chrétiens  peuvent nous initier à ce partage de Foi avec des non-croyants. En effet nous apprenons ainsi à relire notre vie dans la Foi et à l’exprimer. Ayant déjà fait cela, il est plus facile de nous exprimer devant une personne non-croyante. 

C’est cela la Première Annonce, dont les Laïcs sont chargés !   

Ainsi le 1° temps et le 2° Temps de l’Evangélisation sont confiés à tout chrétien.

Disons donc au Seigneur notre reconnaissance devant une telle confiance, et agissons en responsables !

Enfin, on arrivera au 3° temps : celui de « la Catéchèse » !  

Si nous vérifiions notre manière de faire, comment nous respectons ce cheminement,

que de profit, nous pourrions en tirer  ! 

 

                                                               EVANGELISATION  AUJOURD’HUI (suite)

Compter seulement sur la force du témoignage suffit pas (combien de parents, même très engagés, ont fait cette constatation avec leurs enfants). Peut-être certains reconnaissent-ils n’avoir pas suffisamment abordé la question de la source, du pourquoi de leurs engagements (des questions comme « qu’est-ce qui les fait vivre ? » « à quelles valeurs ils sont attachés ? » avec l’exemple d’une vie de prière), parce qu’ils pensaient que c’était tellement évident. Mais pourtant leur engagement, leur témoignage était valable et porteur pour certains enfants qui en ont été marqués, mais pas pour tous.

Il faut affiner, aller plus profond dans l’analyse de l’incroyance contemporaine. Il faut être attentifs à la mentalité collective. Notre monde ne se pose plus forcément de questions existentielles, ni sur la transcendance. Baisse de l’intérêt pour la philosophie. Or nous voudrions donner des réponses à des questions qui ne se posent pas, auxquelles les gens sont tout à fait indifférents ! Les petits enfants, eux oui, savent «s’étonner », alors que les adultes sont pris par l’habitude et la mentalité collective. Le problème donc n’est-il pas le suivant ? Si certains se posent des questions existentielles (sur le pourquoi de la vie, sur la mort, la liberté, le problème du mal, où allons-nous, où va le monde ?), bon nombre (combien ?) vivent sans ce souci, semble-t-il.  En tout cas ils ne cherchent pas de réponses en direction de la transcendance. On dirait que l’ambiance porte les gens à vivre comme « enfermés dans une bulle ». Tout le monde baigne là-dedans. On se heurte à cela.  C’est à ce vide qu’il faut être attentifs. Cherchons donc qu’est-ce qui peut les provoquer, les ouvrir à une remise en question de cette mentalité.

Individuellement, les voyages, les séjours à l’étranger dans des pays de culture différente, un évènement fort dans leur vie, qui les fait prendre du recul par rapport à la mentalité collective (comme un accident, un divorce, une maladie …), un film, un livre, une conversation sont des éléments qui peuvent faire retrouver « l’étonnement », les questions existentielles.

Collectivement, une crise, comme la crise financière et économique et ses conséquences, une grande catastrophe peuvent bouleverser (voir le livre de Guillebaud « Comment je suis redevenu chrétien » : le point de départ de sa conversion c’est quand,  à la suite de ce qu’il voyait dans son métier de grand reporter, il s’est mis à s’interroger sur la marche du monde)

Si c’est ainsi, sachons rester vigilants, en éveil vis-à-vis de ces choses qui provoquent les gens, de leurs réactions, pour pouvoir en dialoguer avec eux. Cela suppose aussi que nous soyons proches de leur vie pour, nous-mêmes ressentir les mêmes questions de l’intérieur.

Recul : HISTOIRE DE LA REFLEXION SUR L’EVANGELISATION (à vérifier)

 

Il y a plusieurs années, on s’interrogeait sur la manière de faire la Première Annonce (différente de la Catéchèse) plus percutante, avec un appel plus fort à la Conversion. Cela parce qu’on voyait des Chrétiens dont la vie était peu convertie par l’Evangile. Ils avaient appris des choses, il y avait une connaissance doctrinale et morale, mais cela ne prenait pas toute la vie et il manquait la mystique. Alors on a mis l’accent sur la nécessité d’une « rencontre avec la Personne du Christ ».

De là, voyant les gens mettre en cause la manière de vivre en chrétiens, pas assez conforme à leurs paroles, on a mis l’accent sur le Témoignage et la proximité avec les gens.

Nota : Certains pensent maintenant qu’on n’a pas assez parlé, on a été trop effacé et veulent revenir à la proclamation de la Parole, sans tellement être attentifs à la mentalité des gens. On peut comprendre la réaction contre certaines faiblesses de l’attitude précédente, mais doit-on passer à l’opposé à une impatience et une conception peut-être un peu  trop magique de la Parole.

D’autres pensent que les gens se sont encore plus éloignés des perspectives des croyants, qu’ils sont indifférents, ne se posent plus les questions existentielles et baignent dans une mentalité collective fermée. Et alors, nous cherchons comment agir là encore, en ramenant les questions existentielles à la conscience des gens. Si on y arrive, on pourra présenter la réponse « originale » du Christianisme  !

En tout cas celui qui s’intéresse à l’évangélisation ne peut s’abstenir d’analyser notre monde d’aujourd’hui !

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Encart : Vivre notre situation, à propos de communication de Foi, dans un esprit Evangélique

DISCERNEMENT  A  PROPOS  DE  LA  DIFFICULTE  DE  TRANSMISSION  DE  LA  FOI

AUX  ENFANTS, EN FRANCE, AUJOURD’HUI.

 

Il y a eu « rupture » de générations : les enfants ne suivent plus le chemin de leurs parents.

Cela nous touche. Sachons faire un effort de discernement !

Voyons d’abord les attitudes à dépasser :

1) La culpabilisation

2) Ou bien on essaie de se rattraper en minimisant la Foi, la relativisant, on dit : « il suffit d’aimer son prochain »

3) Ou bien on juge sévèrement les jeunes qui ont abandonné

4) Ou encore on vit dans l’amertume, la tristesse

5) Quelquefois on va jusqu’à désespérer de l’avenir de la Foi et de l’Eglise : de l’impression d’échec personnel on transpose à l’échec de l’Eglise et à l’échec de Dieu.

Il faut chercher quelle serait la bonne réaction !

1) Cette crise nous provoque à grandir nous-mêmes dans la Foi : La Foi, ce n’est pas évident ! Et nous pouvons dire merci sans cesse d’avoir reçu nous-mêmes cette grâce !

2) Nous butons sur la liberté de nos enfants. C’est un appel à un surcroît d’amour et de respect.

3) La réaction bonne consiste également à ne pas chercher à éliminer, par de fausses pistes, la peine de voir les jeunes ne pas croire et passer ainsi à côté d’un trésor. Mais portons cette peine dans la paix et, ajoutée à l’affection, transformons-la en prière incessante pour les enfants (comme Sainte Monique qui a obtenu la conversion de son fils Saint Augustin.)

4) Vivons nous-mêmes dans le présent, cherchant toujours à approfondir notre propre Foi : qu’elle devienne toujours plus « source de vie et de joie, de dépassement pour nous ». Ainsi d’ailleurs elle deviendra attrayante. Et le Seigneur lui donnera les fruits qu’il désire.

5) Etre vigilants. Si, un jour, nos enfants sont bouleversés par quelques évènements (qui les font prendre du recul par rapport à la mentalité collective) ils accéderont peut-être à un niveau de réflexion inhabituel. Que les parents cherchent comment entretenir les questions de fond et suggèrent peut-être quelle réponse eux-mêmes donneraient (inspirés par la Foi).

 

 

 

 

 

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commentaires

P
<br /> <br /> Bonjour Pere Luc,<br /> <br /> <br /> J'etais l'un des pelerins du groupe de Singapour, venu celebrer la messe dans votre paroisse. Pere Richards a oublie son manteau dans la sacristie. J'ai recherche votre nom sur google pour vous<br /> ecrire un mot de remerciement et je suis tombee sur votre blog:) Votre blog est tres enrichissant. Comme Pere Richards dit toujours, tout (les incidents) se passe pour une Raison:). Son<br /> manteau oublie m'ammene sur votre blog. J'ai beaucoup aime votre article sur l'evangelisation et le monde d'aujourd'hui.Qu'on puisse etre ses disciples fideles, ses<br /> vrais temoins de par notre vie, et vivre pleinement notre vocation, a l'image de la Trinite. <br /> <br /> <br /> A la derniere nouvelle, Pere Richards n'a pas encore recu son manteau mais laissons ca au Bon Dieu:) Je tenais a vous remercier pour votre gentillesse et toutes les peines<br /> qu'on vous a donnees. Faites moi savoir pour les frais de l'envoi.<br /> <br /> <br /> Que Dieu vous benisse toujours<br /> <br /> <br /> Patricia<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Patricia, j'ai bien reçu votre message. Le manteau du Père Richard a été envoyé le vendredi 10 juin en colissimo; Il est donc en chemin. POur les frais, n'en parlons pas; car vous avez été très<br /> généruex dans la quête. D'autre part je suis heureux de savoir que vous avez pu lire mon blog. Bonjour au Père Richard.  Amitié  Père Luc<br /> <br /> <br /> <br />