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  • : Le blog de luc athimon
  • : Au cours des années, mon activité apostolique en Afrique et en France, m'a amené à travailler un certain nombre de documents. Le désir de partager avec vous et de connaître vos réactions m'a poussé à créer ce blog. Très belles photos d'Afrique ! Amitiés Luc.
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Qui Est Le Père Luc Athimon?

22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 16:58

 

3° DIMANCHE DE CAREME, année A: L’eau

 

Exode 17,3-7: Massa, Mériba

 

Romains 5,1-2.5-8 : accès au monde de la grâce gratuitement

 

Evangile : Jean 4,5-42 : la Samaritaine

 

HOMELIE sur SAMARITAINE 2014

 

 

 

Le texte commence par une conversation entre Jésus et la Samaritaine. C'est Jésus qui en a l'initiative

 

Dans toute la 1° partie, nous constatons qu'il y a un malentendu entre Jésus et la femme, car la femme reste à la surface des choses. Elle se montre même désagréable. Jésus s'en rend compte, mais ce qu'il veut lui annoncer est tellement important qu'il poursuit.

 

Par contre, dans une 2° partie, c'est un vrai dialogue.

 

Entre les 2 parties, il s'est produit UN TOURNANT !

 

Qui a provoqué ce tournant ? Jésus lui-même ! Quand il dit à la femme : « appelle ton mari ! »

et surtout quand, après sa réponse : «  Je n'ai pas de mari ! », Jésus lui dit : « Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari, car tu en as eu 5, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari. » et il ajoute« là tu dis vrai ! »

 

La femme reconnaît en lui « un Prophète ». « Il m'a dit tout ce que j'ai fait ! »dira-t-elle à ses compatriotes. Elle reconnaîtra ainsi en lui « quelqu'un qui lit dans les cœurs. »

Qu'a donc vu Jésus ?…. Bien sûr il a vu le vide de la vie de cette femme, mais ausssi sa déception devant cette sécheresse et plus profondément son désir d'amour, de vie !

 

Alors Jésus attire l'attention de la femme sur ce vécu... et aussi sa déception...Ne désirait-elle pas autre chose. Ce passage par la lucidité est nécessaire, pour elle comme pour nous, mais aussi le réveil de son désir profond, pour qu'elle puisse s'ouvrir au don que Jésus lui offre (le don de l'Esprit qui lui donnera l'assurance que Dieu l'aime et la capacité d'aimer elle aussi, c.a.d. La vraie vie).  Il le fait avec bonté, miséricorde.

 

A ce moment, la femme se rend compte de son erreur. Et elle change d'attitude.

 

Jésus l'a aidée à faire ressurgir son désir profond

 

Et maintenant il y acorrespondanceentre elle et Jésus : Jésus poursuit donc son œuvre d'éducation et lui révèle même le mystère de la rencontre avec Dieu « en esprit et en vérité »

 

A l'arrivée des disciples, la femme laisse sa cruche (symbole de ses occupations jusqu'ici) Elle court annoncer la Bonne Nouvelle à ses compatriotes, qui viendront vers Jésus et croiront en lui.

 

Plus tard vraisemblablementelle aimera se rappeler cette rencontre avec Jésus, en relira tout le déroulement, pour approfondir les choses !

 

Elle se rendra compte combien elle avait été légère, manquant de respect envers cet homme, et ne faisant aucun effort pour le comprendre ; alors que lui gardera une grande patience et un grand respect.

 

Elle se souviendra de ses paroles symboliques, mystérieuses, les goûtera : Comme elle prêtons-y une attention nouvelle !

 

  • « Donne-moi à boire. »

  • « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dis : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. »

  • « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que moi le lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. »

 

ET NOUS  ?

 

Notre attitude vis à vis de la Parole du Seigneur ne ressemble-t-elle pas, trop souvent, à la légèreté de la Samaritaine ?

 

Et pensons à l'attitude de Jésus, pleine de patience avec nous !

 

Sans doute il est aussi arrivé, au cours de notre vie, que telle ou telle Parole nous aie touchésplus profondément ou bien c'est un événement lié à notre vécu, qui nous a retournés. Mais, avec le temps, cela s'est estompé !

 

Eh bien aujourd'hui c'est un véritable tournant que Jésus veut opérer avec nous. Pour cela, acceptons de regarder notre vie, d'être vrais. Où en sommes-nous ?

 

(C'est avec patience que Il nous guide) Il s'agit de faire la vérité sur notre vie, comme avec la Samaritaine (là tu dis vrai!) : où en sommes-nous ? Prenons l'image du puits :

 

+ Peut-être nous n’allons plus vers Jésus, source d’eau vive, ou pas assez souvent (pris par une vie superficielle, comme la Samaritaine) si bien que notre vie s’assèche : il n’y plus suffisamment d’amour.

 

+ Ou bien nous avons laissé le puits s’ensabler, il faudrait recreuser : trop de choses nous empêchent d’accéder à l’eau vive

 

+ Ou bien la parole de Jérémie, parlant au nom de Dieu, est pour nous. (Jérémie 2,13) : « Mon peuple a commis un double péché, déclare le Seigneur : ils m’ont abandonné, moi la source d’eau vive et ils se sont creusé des citernes : des citernes fissurées, qui ne retiennent pas l’eau ! »

 

Oui, en ce Carême, au-delà de notre vie actuelle, procédons à un véritable recueillement,

 

pour retrouver à l'intérieur de nousnotre désir de vie le plus profond  !

 

et pour nous disposer à un « retournement »

 

Car c'est jusqu'à notre désir profond de vie que Jésus nous regarde. Et c'est à ce niveau qu'il y a correspondance avec L'Esprit Saint et la vie nouvelle qu'il veut nous donner . AMEN

 

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REFLEXION : Vie divine et désir humain

 

Jésus, en mettant la vie divine qu'il a pour mission de nous communiquer en prise directe avec notre désir fondamental, avec notre soif de vie, laisse voir que cette vie divine à laquelle nous sommes appelés n'est pas étrangère à notre vie humaine, qu'en elle réside le secret de son accomplissement.

 

Ce désir de vie peut avoir des expressions diverses :

 

  • Ainsi à la Samaritaine venue puiser de l'eau au puits de Jacob, Jésus révèle une eau vive qui seule peut étancher sa soif profonde et donner à son existence humaine un élan nouveau et créateur.

  • A Nicodème, qui aspire à retrouver une nouvelle jeunesse, il révèle le secret d'une nouvelle naissance et d'une vie qui ne vieillit pas.

  • A la foule qu'il a rassasiée de pain, il propose une nourriture qui demeure, un pain de vie qui la rassasie d'une manière durable.

  • Aux 2 soeurs, Marthe et Marie, inconsolables de la perte de leur frère Lazare, et rêvant d'une vie où les liens les plus chers ne seraient jamais déchirés, Jésus fait voir qu'il est habité par une force de vie, capable de surmonter la mort et sa puissance destructrice..

 

 

 

La vie divine que Jésus vient révéler et proposer dépasseassurément toutes les possibilités de l'homme : elle ne peut qu'être donnée, et de la manière la plus gratuite. Et cependant il doit y avoir, entre la soif de vie qui est au coeur de tout être et le don de la vie divine, une relation cachée, profonde, une complicité première, mieux encore : une alliance.

 

Selon Jean cetteallianceremonte au commencement. Elle s'enracine dans la dynamique de la création... Le Verbe qui s'est fait chair pour nous communiquer la vie divine n'est autre que le Verbe Créateur lui-même, le Verbe de vie.

 

"Tu nous as fait pour toi, Seigneur,

 

et notre coeur est sans repos,

 

tant qu'il ne demeure en toi !"

 

dit St Augustin

 

 

 

 

 

 

 

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 17:11

 

L’EVANGELISATION, QU’EST-CE QUE CELA VEUT DIRE  AUJOURD’HUI ?

 

 

1. LE 1° TEMPS : LE TEMPS DE « L’AMITIÉ », DES SIGNES.

 

  • Pour pouvoir « évangéliser », commençons par nous décentrer de nous-même, par être attentifs à ce monde.

  • Aimons notre monde moderne (comme le Seigneur nous le demande) ! Résistons à la tentation d’en vouloir à nos contemporains qui parfois nous critiquent durement. Attention à ne pas déverser notre bile sur les gens et à ne pas les diaboliser. Notre attachement à la tradition pourrait cacher une peur de ce « nouveau monde ». Ce serait le contraire d’une attitude « évangélique » d’amour, de pardon, d’esprit de discernement. Il s’agit de mettre en œuvre, de la part des « ouvriers apostoliques » toutes leurs capacités de confiance.

    C’est LE 1° TEMPS : LE TEMPS POUR LIER « L’AMITIÉ » avec ceux que nous rencontrons.

  • Commençons donc par regarder, écouter, accueillir ce monde, c’est la 1° preuve d’amour.

  • Par ailleurs, il n’est pas juste de présenter la Foi comme pour « boucher les trous » de notre humanité. Au contraire, il faut être attentif aux « signes des temps » (comme dit le Concile Vatican II) Ayons un regard positif sur la découverte de l'autonomie des réalités par notre monde moderne, voyons le positif d'une soumission humble aux réalités avec leurs propres lois, le positif de la reconnaissance de leur consistance ! Les gens vivent « des valeurs » qu’il faut repérer, et auxquelles il est important de faire appel !

  • L’intérêt que nous portons à leur vie est, pour les gens, un « signe ».

  • En effet, quand le temps de parler de Dieu sera venu, la 1° Parole sur Dieu sera de leur dire que Dieu lui-même s’intéresse à leur vie, car il les aime ! Comment celui qui va parler de Dieu pourrait-il négliger de manifester lui-même cette amitié à celui avec qui il entre en contact ?

  • Notre écoute bienveillante et la qualité de nos engagements toucheront les gens et les amèneront peut-être à nous questionner sur ce qui nous motive, nous anime : soit le sérieux de notre conscience professionnelle dans le travail - soit notre engagement humanitaire - soit notre engagement dans la société pour améliorer les relations (avec voisins) ou animer le quartier ou notre engagement politique etc….Et alors nous pourrons « rendre compte de notre espérance », comme dit St Pierre  !

  • Pour la Mission, soyons donc patients ! Il y a tout un cheminement, ne télescopons pas les temps. Le temps pour nous intéresser à la vie des gens, pour nouer l'amitié avec eux n'est pas du temps perdu, mais c'est une condition pour pouvoir ensuite parler de Dieu correctement.

 

 

 

2. TENONS COMPTE DE LA MENTALITE COLLECTIVE.

 

 

 

Compter seulement sur la force du témoignage ne suffit pas. Combien de parents, même très engagés, ont fait cette constatation avec leurs enfants qui ne suivent pas leur chemin.

 

N'oublions pas d'être attentifs à la mentalité collective dans laquelle nous baignons.

 

Quelqu'un a dit : « Notre monde ne se pose plus de questions existentielles, ni sur la transcendance » 

 

C'est peut-être exagéré, mais il y a, en ces mots, une bonne part de vérité.. Cela voudrait dire que les « évangélisateurs » passent à côté de la réalité : Ils veulent donner des réponses à des questions qui ne se posent pas, auxquelles les gens sont tout à fait indifférents ! Le poids des habitudes, des manières de penser « toutes faites » de la mentalité collective peuvent de fait étouffer les questions de fond ! Les gens seraient COMME « ENFERMÉS DANS UNE BULLE ». Tout le monde baigne là-dedans. On se heurte à cela. C’est à ce vide qu’il faut être attentifs.

 

Il y aurait donc un préalable : aider les gens à se poser les questions de fond, avant de donner la réponse de la FOI ! Rappelons-nous comment Jésus a fait cheminer la Samaritaine, de préoccupations terre à terre à la question existentielle pour elle de son désir de vivre, d'aimer ; qu'il propose de combler. Et c'est dans tout l'Evangile qu'on voit Jésus s'appuyer sur le désir de sécurité, de libération, de vie, de reconnaisance par les autres , autant de réalités fondamentales. Et c'est à partir de là qu'il ouvre au transcendant !

 

Cherchons donc qu’est-ce qui, dans la vie des gens, peut les provoquer, les ouvrir à une remise en question de cette mentalité trop « fermée », les amener à se poser les questions existentielles(sur le pourquoi de la vie, sur la mort, la liberté, le problème du mal, la marche du monde, où va le monde ?) .

 

Individuellement,les voyages, les séjours à l’étranger dans des pays de culture différente, un évènement fort dans leur vie, qui les fait prendre du recul par rapport à la mentalité collective (comme un accident, un divorce, une maladie …), un film, un livre, une conversation sont des éléments qui peuvent faire retrouver « l’étonnement », les questions existentielles.

 

Collectivement, une crise,comme la crise financière et économique et ses conséquences, une grande catastrophe peuvent bouleverser (voir le livre de Guillebaud « Comment je suis redevenu chrétien » : le point de départ de sa conversion ce fut quand, à la suite de ce qu’il voyait dans son métier de grand reporter, il s’est mis à s’interroger sur « la marche du monde »)

 

Si c’est ainsi, sachons RESTER VIGILANTS, EN ÉVEIL VIS-À-VIS DE CES CHOSES QUI PROVOQUENT LES GENS, de leurs réactions, pour pouvoir en dialoguer avec eux. Cela suppose aussi que nous soyons proches de leur vie pour, nous-mêmes, ressentir les mêmes questions de l’intérieur.

 

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Encart :

Vivre notre situation, à propos de communication de Foi, dans un esprit Evangélique

 

DISCERNEMENT A PROPOS DE LA DIFFICULTE DE TRANSMISSION DE LA FOI

 

AUX ENFANTS, EN FRANCE, AUJOURD’HUI.

 

Il y a eu « rupture » de générations : les enfants ne suivent plus le chemin de leurs parents.

 

Cela nous touche. Sachons faire un effort de discernement !

 

Voyons d’abord les attitudes à dépasser :

 

1) Quelquefois nous nous culpabilisons

 

2) Ou bien nous essayons de nous rattraper en minimisant l'importance de la Foi, la relativisant, on dit : « il suffit d’aimer son prochain »

 

3) Ou bien nous jugeons sévèrement les jeunes qui ont abandonné

 

4) Ou encore nous vivons dans l’amertume, la tristesse

 

5) Quelquefois nous pouvons aller jusqu’à désespérer de l’avenir de la Foi et de l’Eglise : de l’impression d’échec personnel on transpose à l’échec de l’Eglise et à l’échec de Dieu.

 

Il faut chercher quelle serait la bonne réaction !

 

  1. Cette crise nous provoque à grandir nous-mêmes dans la Foi : La Foi, ce n’est pas évident ! Et nous pouvons dire merci sans cesse d’avoir reçu nous-mêmes cette grâce !

  2. Vivons nous-mêmes dans le présent, cherchant toujours à approfondir notre propre Foi : qu’elle devienne toujours plus « source de vie et de joie, de dépassement pour nous ». Ainsi d’ailleurs elle deviendra attrayante. Et le Seigneur lui donnera les fruits qu’il désire.

  3. Nous butons sur la liberté de nos enfants. C’est un appel à un surcroît d’amour et de respect.

  4. La réaction bonne consiste également à ne pas chercher, par de fausses pistes, à minimiser la peine de voir les jeunes ne pas croire et passer ainsi à côté d’un trésor. Mais portons cette peine dans la paix et, ajoutée à l’affection, qu'elle nous stimule : transformons-la en prière incessante pour les enfants (comme Sainte Monique qui a obtenu la conversion de son fils Saint Augustin.)

 

5) Etre vigilants. Si, un jour, nos enfants sont bouleversés par quelques évènements (qui les font prendre du recul par rapport à la mentalité collective) ils accéderont peut-être à un niveau de réflexion inhabituel. Que les parents cherchent comment entretenir les questions de fond et suggèrent peut-être quelle réponse eux-mêmes donneraient (inspirés par la Foi).

 

3. Viendra peut-être, un jour, le passage au

 

2° temps : celui de « LA 1° ANNONCE DE LA BONNE NOUVELLE»

 

Comment se fait-il ? Nous pouvons avoir une vie « parlante », qui pousse certaines personnes à nous interroger, et nous avons alors, comme dit St Pierre, à « rendre compte de notre Espérance », dire comment notre engagement a quelque chose à voir avec notre Foi en Jésus Christ ! Il s’agit de le faire valablement.

Cela suppose : une FOI ATTIRANTE, de « TEMOIN » c.a.d.

  • qu’elle soit en rapport avec cet engagement qui a provoqué les questions sur nos motivations. Nous y reconnaissons la présence, l’action du Seigneur. Et ainsi nous pouvons parler en « témoins » et dire comment la Bonne Nouvelle à laquelle nous croyons est aussi appel à un changement total de regard et de vie.

  • Ce regard nouveau, cette vie nouvelle, nous la puisons en la Personne de Jésus.

    Ayons Foi en la Personne de Jésus et en la marche du « Royaume de Dieu »

  • Nous sommes convaincus que Dieu s’intéresse à notre vie, dans notre monde moderne, c'est cela que Jésus nous a révélé.

  • que notre Foi soit liée aux réalités de notre vie, vécue positivement dans notre monde d'aujourd'hui.

  • Et soyons conscients et capables de dire le « plus » que notre foi nous apporte.

    Quel est-il ?

    Pour un chrétien, l’engagement, l’amour du prochain a sa source en Jésus Christ. Il nous a montré le vrai visage de Dieu le Père. Il s’est engagé le premier par amour et nous a appris à aimer et nous engager aussi. Ainsi, notre engagement est une humble réponse.

    D’autre part, nous croyons que, dans le présent, nous sommes embarqués dans le grand projet de Dieu : la réalisation du « Royaume de Dieu » et l’Esprit de Dieu nous accompagne et renouvelle notre regard sur les autres.

    Enfin une direction, un sens nous est donné : la visée c’est l’alliance, la communion entre nous tous, les hommes, avec la Création et avec Dieu.

  • Soyons aussi conscients et disons que nous sommes reliés à UNE COMMUNAUTE DE CROYANTS 

  • Ayons un minimum de sens du dialogue, de la communication.

 

Et déjà des partages de Foi entre Chrétiens peuvent nous initier à ce partage de Foi avec des non-croyants.

 

Ainsi le 1° temps et le 2° Temps de l’Evangélisation sont confiés à tous, prêtres et fidèles.

 

Disons donc au Seigneur notre reconnaissance devant une telle confiance, et agissons en responsables !

Enfin, on arrivera au 3° temps : celui de « la Catéchèse » ! (donc pas dès le commencement)

 

CARACTERISTIQUE DU MONDE MODERNE :  

 

RECHERCHE    D ’ A U T O N O M I E  !

 

d’après José REDING « TRAVERSEES »

 

Précédemment, dans la réflexion sur l’Evangélisation, nous avons vu surtout comment notre monde s’est éloigné de la Foi, de l’Eglise.

Mais il faut dire aussi que l’attention de l’Eglise elle-même, notre attention au Monde Moderne doit  être développée, dans l’esprit du Christ Jésus, qui « voyant les foules en eut compassion, car elles étaient comme des brebis sans berger ».

Alors faisons l’effort de mieux connaître le monde dans lequel nous vivons pour mieux l’aimer.

Ce qui caractérise notre monde moderne c’est qu’il est en recherche d’ A U T O N O M I E ,

(alors que, dans le monde « traditionnel », l’obéissance à une autorité était valorisée).

L’autonomie caractérise une relation qui n’est pas faite de dépendance causale mais d’interdépendance réciproque. Elle caractérise le vécu d’une relation positive où chacun est chaque jour renvoyé davantage à sa propre puissance créatrice grâce à l’autre. …Un être autonome (dans une relation) est un être qui peut approcher l’autre à partir de son identité propre et y est renvoyé.  Une relation engagée sur la base de l’autonomie est une relation ou la décision responsable des partenaires est exigée.

L’ordre de la foi se situe dans ce registre relationnel, dans l’ordre de l’alliance.

Il s’agit d’autonomie de l’agir humain par rapport à Dieu, mais aussi entre les 3 sphères d’activité humaine qui normalement ne se concurrencent pas, car n’empiètent pas l’une sur les autres : activité scientifique et technique - activité normative ou éthique - activité expressive. Pour être plus précis, disons que chaque sphère d’activité a ses lois, son langage, ses critères de validité propres :

ØAinsi au niveau  de l’activité scientifique et technique fonctionne le critère de véritévérifiable. Ce critère se prolonge dans celui d’efficacité.

ØAu niveau de l’activité normative, fonctionne le critère de valeur de la  justice universelle.

ØAu niveau de l’activité expressive fonctionne le critère de valeur de l’authenticitéparticulière.

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 QUE PENSER, COMME CHRETIEN, DE LA RECHERCHE D’AUTONOMIE

DE NOTRE MONDE MODERNE

 

Voici ce qu’en dit le Concile Vatican II, dans le document « Gaudium et Spes » n°36

1. Un grand nombre de nos contemporains semblent redouter un lien étroit entre l’activité concrète et la religion : ils y voient un danger pour l’autonomie des hommes, des sociétés et des sciences.

2. Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres,que l’homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser et à organiser, une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur.

C’est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques.L’homme doit respecter tout cela et reconnaître les méthodes particulières à chacune des sciences et techniques. C’est pourquoi la recherche méthodique, dans tous les domaines du savoir, si elle est menée d’une manière vraiment scientifique et si elle suit les normes de la morale, ne sera jamais réellement opposée à la foi : les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu.

Bien plus, celui qui s’efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s’il n’en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu’ils sont.

À ce propos, qu’on nous permette de déplorer certaines attitudes qui ont existé parmi les chrétiens eux-mêmes, insuffisamment avertis de la légitime autonomie de la science. Sources de tensions et de conflits, elles ont conduit beaucoup d’esprits jusqu’à penser que science et foi s’opposaient.

3. Mais si, par « autonomie du temporel», on veut dire que les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur, la fausseté de tels propos ne peut échapper à quiconque reconnaît Dieu. En effet, la créature sans Créateur s’évanouit. Du reste, tous les croyants, à quelque religion qu’ils appartiennent, ont toujours entendu la voix de Dieu et sa manifestation, dans le langage des créatures. Et même, l’oubli de Dieu rend opaque la créature elle-même.

Le regard positif sur la découverte de l’autonomie des réalités,

la soumission humble aux réalités avec leurs lois propres,

la reconnaissance de leur consistance

doivent se dire, dès les premières étapes de l’évangélisation de notre monde moderne.

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ENTRE DIEU ET L’HOMME, Y A-T-IL UNE CONCURRENCE FONDAMENTALE ?

 

(d’après André Wenin « L’homme biblique »)

André Wenin, exégète de renom, conteste la manière d’interpréter la lecture de la GENESE que nous avons habituellement. Pour lui cela vient d’une mauvaise connaissance de la Bible. On prend pour un récit historique ce qui est « un écrit théologique » utilisant un procédé « mythique » (sorte de conte, qui consiste à condenser dans un « commencement » imaginaire primordial ce qui et censé échapper aux avatars de l’histoire, ce que l’on considère comme universalisable.). Pour lui il y a risque d’avoir un présupposé qui, à ses yeux, ressemble à l’image que le serpent de l’Eden donne de Dieu et de l’être humain c.a.d. :

On admettrait ainsi un Dieu de toute manière supérieur à l’homme, qui entend bien le rester, mais condescend à faire alliance avec lui pour son salut.

Réciproquement, on concevrait un homme qui aurait nécessairement besoin de Dieu pour s’en sortir, mais ne pourrait le faire qu’en lui étant obéissant.

Bref, entre les 2, il y aurait une concurrence fondamentale qui, bien sûr, pourrait être dépassée dans une alliance, mais seulement au prix de la soumission de l’homme, une soumission dont on fait croire qu’elle est l’unique chemin de liberté possible.

A ce type de lecture, Wenin rappelle que, pour un chrétien, tout l’Ancien Testament (y compris la Création et la faute) doit être relu et interprété à la Lumière de ce qui est révélé de l’homme et de Dieu en Jésus Christ ! Et il dit : « Aussi, le chrétien préférera au schéma linéaire une autre représentation de l’histoire du salut où un Dieu amour crée l’être humain dansl’ardent désir de vivre avec lui une communion authentique, et non pour le maintenir à distance et sous sa dépendance par un interdit arbitraire dont la transgression mène à la mort, la vie étant la récompense de l’obéissance et de la soumission. »

Relisons le 1° récit de la Création dans Genèse 1,1 à 2,2 Le septième jour, Dieu achève son oeuvre de création (2,2),

il met une limite à sa propre puissance créatrice et se repose. Cela donne à réfléchir ! Dieu se montre ainsi « plus fort que sa force, ce qui est la définition de la douceur de Dieu ». La création culmine donc dans une image de douceur. Cette image de douceur est déjà présente durant les 6 premiers jours, puisque c’est par sa parole que Dieu exerce sa maîtrise sur le créé. (le contraste est saisissant entre cette forme de maîtrise et la puissance violente déployée dans le combat par les divinités créatrices dans les religions du Proche-Orient ancien).

En mettant un terme à son intervention créatrice, Dieu ouvre pour l’homme et la femme « un espace de liberté »(d’autonomie) où agir en responsabilité, où être créateurs à leur tour en exerçant une réelle maîtrise, lui qui précédemment leur a confié la mission de dominer la terre en maîtrisant les animaux (1,29).

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AUTONOMIE ET INTERDIT (limite)

(d’après André Wenin « L’homme biblique »)

Si Dieu est soucieux de notre Autonomie, comment comprendre la « limite » qu’il lui donne (quel sens a l’« interdit ») ?

Dans la Bible, relisons le second récit de la création et celui de la chute (Gn 2,4b à 3,24).

Nous constatons que le serpent (image de Satan) présente la loi à Eve uniquement comme une interdiction « frustrante » (non comme une réalité structurante) (3,1). Mais si, au lieu de se laisser faire par Satan et de se braquer sur la limite que fixe la loi (2,17), nous considérons tous les dons que le Seigneur Dieu fait à l’homme pour son bonheur (2,16 « de tout arbre du jardin tu mangeras »), alors nous sommes amenés à lire autrement l’ordre divin, cette « parole qui fait de l’ordre » Nous n’acceptons pas l’interprétation du Satan, qui dit Dieu JALOUX de sa supériorité et voulant maintenir les hommes en infériorité. C’est pour une raison beaucoup plus profonde que psychologique, une raison fondamentale, vitale qu’existe cet interdit, cette limite.

Alors que tout est donné (2,16), l’interdit marque une limite (2,17) et définit de la sorte un espace pour l’autre, ce qui est indispensable à la vie. L’abolition de cette limite procéderait d’un vouloir jaloux et totalisant (symbolisé par le « prendre » et le « manger » (3,6). C’est seulement quand il n’est pas approprié jalousement qu’un don devient chance de relation, d’échange :

1)      relation avec d’autres dans le partage       

2)    et relation avec Dieu dans la re-connaissance.

En posant une limite à la toute-puissance du désir, la loi ouvre l’individu à la reconnaissance de l’autre et donc à la relation qui fait vivre.

C’est justement la relation qui est vitale, dans la Bible comme dans la vie.

Dans un amour authentique, les partenaires n’ont pas peur de montrer leurs limites, de se faire vulnérables face à l’autre. Mais si l’un refuse ses limites et veut être tout, il casse la relation. Bref, dans ce récit, la limite peut être autre chose qu’une frustration : elle est la possibilité de reconnaître et d’accueillir avec joie la différence de l’autre et sa propre limite....En voulant être tout, l’être humain ouvre la porte à la violence qui érode l’harmonie.

Donc Dieu nous a donné une autonomie bien réelle, mais pas absolue ; elle est située par rapport à une vie « relationnelle » !

 

AUTONOMIE et LIMITES   EN VUE  D’UNE   CO M M U N I O N

(d’après André Wenin « L’homme biblique »)

Chercher l’autonomie dans l’immédiat, soit !   Mais est-ce suffisant ?  Liberté pour quoi  faire ?

C’est peut-être l’interrogation la plus lourde que suscite la situation contemporaine  et liée à de nouvelles valeurs.

La Bible, dans la Genèse, nous dit que le don (de l’autonomie) et la loi (sa limitation) viennent de Dieu. Or ils cachent Dieu tout autant qu’ils le révèlent. Le don montre Dieu comme volonté de vie, de bonheur; la loi le montre comme volonté de mort, de malheur. Mais l’un et l’autre cachent que Dieu est essentiellement désir de rencontre, de face-à-face, d’alliance.

DES LORS, IL APPARAIT QUE DON ET LOI SONT RADICALEMENT ORDONNES A UN TROISIEME TERME, LA COMMUNION.

Le don est vu alors comme l’invitation discrète du Seigneur à le rencontrer

et la loi exprime que Dieu est inévitablement « autre » que nous et  cela signe, pour nous, l’échec de tout rêve de fusion.

La fonction de la loi c’est de contester une « certaine manière » de posséder le don (toute centrée sur nous-mêmes), et de laisser ainsi la place pour un possible au-delà du don qui est la reconnaissance de celui qui donne. (comme le refusèrent Adam et Eve, mais comme le firent Abraham et Jésus)

Nous disions plus haut que le don risque de cacher Dieu. Comment ? Dans la mesure où il vient combler un désir exacerbé par l’attente, le don non seulement risque de donner lieu à une possession fusionnelle oublieuse du don et porteuse de mort, il peut aussi dessiner l’image d’un Dieu pure projection du désir, un Dieu modelé par le manque de l’homme, un Dieu sans consistance propre, simple image de l’homme. Par la voie du désir seul, on ne rencontre que soi et on s’absente de toute relation. D’où la fonction vitale de la loi.

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En conclusion sur la recherche d'autonomie

Il est bon de le rappeler, "la recherche d’autonomie" est une clé qui nous ouvre à la compréhension de bien des choses.

Dans l’histoire de notre monde, il a fallu du temps pour arriver à cette Autonomie. Rappelez-vous comment au siècle des Lumières, les différentes découvertes de la science ont permis des avancées techniques. Et comment, après ces sciences positives, l’avènement des sciences humaines, comme la psychologie, la sociologie, l’anthropologie etc.. ont influencé les mentalités. On découvrait les lois de fonctionnement de réalités terrestres et humaines, sans faire appel à la religion. Alors que jusqu’ici, on cherchait exagérément l’explication de tout, par la religion. Il y a eu des conflits avec l’Eglise : l’affaire Galilée, par exemple.  Par la suite l’Eglise reconnaîtra ses erreurs de position. Il en est ressorti aussi des exagérations où des scientifiques sont aussi sortis de leur domaine, pour affirmer que la religion était une invention humaine due à l’ignorance. Maintenant les choses se sont apaisées et c’est clair. L’Eglise a reconnu et affirmé qu’on pouvait et devait comprendre que les réalités terrestres ont une certaine « autonomie », ont leurs lois propres. C’est un progrès, à n’en pas douter. C'est aussi un appel à :

1) Une purification :  Il s’agit maintenant de vérifier si nous ne mettons pas encore sous le mot « Dieu » de nombreuses réalités pour lesquelles nous n’avons pas encore d’explications ; par exemple distinguons bien le domaine de la Foi du psychologique.  La science ne nous aide-t-elle pas à une véritable « purification » ?

Que notre Foi fasse une place à l’autonomie des réalités, avec le souci de « rejeter les fausses images de Dieu et de la Foi (les idoles ») !

2) Et, positivement, travaillons à développer nos talents, à devenir plus compétents, dans les diverses réalités terrestres où nous sommes engagés !

 

JESUS CHRIST et  L’AUTONOMIE OUVERTE A LA RELATION

(d’après André Wenin « L’homme biblique »)

 La vérité de Dieu se manifeste en Jésus-Christ qui, dans la condition de Dieu, ne tint pas comme une proie à saisir l’être à égalité avec Dieu(Dieu ne considère pas l’être-Dieu comme supériorité à retenir !) Mais il s’est vidé de lui-même (donnant et se donnant) en prenant la condition de serviteur (Ph 2, 6-7a) Telle est l’authentique seigneurie, pour Dieu, celle qui fait honneur à la gloire du Père (Ph 2, 11). Jean ajoutera que cette manifestation est en vue de la communion (1 Jn 1, 1-3) : le Seigneur et Maître qui lave les pieds des disciples pour qu’ils « aient part avec lui » (Jn 13, 8) révèle de la sorte le vrai nom de Dieu, afin que puisse se réaliser la communion dans l’amour (Jn 17, 6.21-26), accomplissement de la création.

Il a accepté que sa propre « autonomie » soit limitée par sa condition humaine, pour s’approcher des hommes et les sauver ! Il s’agit donc d’une autonomie ouverte à la relation.

D’autre part, la relation de Jésus au Père est une relation d’amour, dans le respect de l’autonomie des 3 personnes de la Trinité ! Jésus a fait preuve d’une Liberté réelle !

Voilà un Dieu qui ne ressemble guère à ce créateur ombrageux qui châtie les hommes s’ils veulent prendre sa place et exige le sacrifice du meilleur d’entre eux pour qu’ils ne restent pas dans la malédiction.

Dieu est amour « dès le début » c.a.d. radicalement. Tellement amour qu’il « laisse la place » et se fait discret, indiquant le chemin sur lequel il se cache, avec l’espoir secret qu’un homme lui fera le bonheur de le reconnaître (dans la réciprocité et l’alliance). Jésus est ce bonheur de Dieu, bonheur de l’homme tout à la fois.Car il y a si peu de concurrence entre l’homme et Dieu qu’en Jésus, ils communient. Le mensonge du serpent est, en lui, démasqué de manière radicale et décisive.

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AUTONOMIE  ET  PRIERE

 

Notre croissance humaine et le fait de vivre dans le monde moderne nous incitent à rechercher notre autonomie, à reconnaître nos capacités, et alors notre prière est appelée à évoluer !

Nous constatons des changements : lorsqu’une difficulté se présentait dans notre vie, autrefois, comme nous étions habités par des sentiments « religieux », nous avions recours à la prière pour trouver en Dieu une solution. Mais maintenant, nous essayons de résoudre par nous-mêmes nos difficultés, au lieu de nous adresser à Dieu. La prière nous semble inutile !

Ainsi la découverte de nos capacités risque de nous  éloigner de Dieu. Certains en auront mauvaise conscience, se sentiront coupables d’oublier Dieu.

Pourtant, dans notre recours fréquent à Dieu que nous appelions « confiance en Dieu » se cachait peut-être une ambiguïté. On peut douter de la qualité d’un type de confiance en Dieu construite sur le manque de confiance en soi. Et ce n’est pas Dieu, mais une certaine image de Dieu que nous abandonnons, une image qui a besoin d’être « purifiée ».

Dieu ne peut que se réjouir de nous voir découvrir les capacités qu’il nous a données et nous en servir. Le visage de Dieu qui ressort de la Bible est celle de quelqu’un qui ne désire rien d’autre que de nous voir grandir. Il nous fait confiance.

Alors notre prière ne doit pas disparaître, mais se transformer.

Cette reconnaissance de nos capacités, des dons que Dieu nous a faits, entraînant en nous une plus grande assurance, consistance n’est-ce pas source de joie et de remerciement ?

 Nous sommes plus que jamais appelés à développerl’offrande de nous-mêmes et de nos activités, à rendre grâce, sans cesse, au Seigneur de nous accompagner. Gardant un grand souci de cette communication avec le Seigneur, soyons généreux pour l’entretenir !

En  définitive, le chemin vers l’autonomie n’est-il pas une chance pour notre croissance, y compris dans la qualité de notre relation avec Dieu ?

 

PRIERE APOSTOLIQUE

 

 24.10.12 : Comment serait une prière pour l'Evangélisation, intégrant la réalité du monde moderne et la découverte, en Eglise, de l'autonomie des réalités terrestres, (comme le dit Vatican 2 dans l"Eglise dans le monde de ce temps")

n°36. §2.Si, par autonomiedes réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, … une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur. C’est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques. L’homme doit respecter tout cela et reconnaître les méthodes particulières à chacune des sciences et techniques. …les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu. Bien plus, celui qui s’efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s’il n’en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu’ils sont. À ce propos, qu’on nous permette de déplorer certaines attitudes qui ont existé parmi les chrétiens eux-mêmes, insuffisamment avertis de la légitime autonomie de la science. Sources de tensions et de conflits, elles ont conduit beaucoup d’esprits jusqu’à penser que science et foi s’opposaient.

 

  PRIERE  APOSTOLIQUE    24.10.12

·      Merci, Seigneur d’avoir éveillé en ton Eglise le désir, le souci d’évangéliser le monde nouveau   qu’est le monde moderne.

·      Notre monde est touché par « la sécularisation ».Voyant que ce courant entraîne chez beaucoup un abandon de la Foi en toi, alors qu’il peut être purificateur, nous sommes tentés d’être aveugles et injustes. Pourtant le christianisme n'a-t-il pas lui-même contribué à cette émancipation de la société par rapport à la religion ? Donne-nous un esprit de bienveillance.

·      Le mouvement de fond de la découverte par des hommes de leurs capacités, de leur autonomie même ne vient-il pas de ton Esprit ?   Aide, Seigneur, notre Eglise, les chrétiens  à intégrer à leur foi, à leur prière, cette découverte de nos capacités humaines, et de la consistance des choses. Aide-nous à faire le passage d'une foi d'enfance à  une foi adulte.

·       La désaffection de bon nombre nous fait mieux découvrir ton visage, Seigneur, mieux découvrir ta miséricorde, car tu ne les extermines pas, ne les juges pas ! C'est toi qui nous as donné notre liberté, cette possibilité de choix. Dans ton humilité et ton amour inconditionnel, tu es grand, Seigneur.

·      Merci, Seigneur, de nous avoir fait, à nous chrétiens, la grâce de la Foi.

Grâce à la Foi, nous connaissons la joie de nous savoir aimés, comme fils et filles de Dieu, promis à une vie qui ne finira pas. En plus de la grâce d'exister (que tu accordes à tout homme) tu nous as fait une grâce supplémentaire, celle de te reconnaître. Cette reconnaissance transforme, transfigure toute nos existences !

C'est une véritable nouvelle naissance : "En Christ, dit Paul, vous êtes une créature nouvelle."2 Co,5-17. L'effet de cette reconnaissance est un supplément de joie, autant pour nous les témoins qui proposons la foi, que pour ceux qui y consentent : "Ce que nous avons vu et entendu, écrit Jean, nous l'annonçons afin que vous soyez en communion avec nous, et notre communion est communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous vous écrivons cela pour que notre (votre) joie soit complétée." 1 Jn 1,5-6)

·       C'est même, Seigneur, cette Foi qui nous fait jeter un regard miséricordieuxsur la situation où se trouvent nos frères incroyants.

·      Nous essayons de comprendre tous les obstacles que nos contemporains rencontrent pour accéder à la Foi. Et la connaissance de l'histoire des rapports entre l'Eglise et le mouvement d'émancipation de la société nous révèle les fautes de l'Eglise elle-même. Seigneur, pardonne à nos pères leur fermeture.

Oui, Seigneur, aide ton Eglise à comprendre et reconnaître que si Dieu apparaît à bien de nos contemporains comme "insupportable", c'est que, dans le passé, l'Eglise a fait la faute de condamner le progrès, la science, et certains, encore actuellement, gardent une grande méfiance vis à vis de la sécularisation.

·    Pourtant, malgré les difficultés, la charité nous pousse toujours à partager cette Foi .

 

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PRIERE AVEC NOTRE MONDE MODERNE

·         Merci, Seigneur, de ce goût du progrès, de la croissance que tu as donné aux hommes en notre temps,merci pour l'intelligence des scientifiques, le sens de l'efficacité, l'habileté des techniciens. Tu te réjouis de voir tes enfants se développer et transformer la nature, toi qui as mis l'homme dans un jardin pour le cultiver (Genèse) ..Tu veux qu'à ton image nous devenions créateurs. Soutiens en nous ce désir de grandir et que nous poursuivions nos recherches en d'autres domaines.

·         Merci Seigneur de ces aspirations aux valeurs de liberté, égalité, fraternité, que tu as mises en nous et qui nous poussent à créer de nouvelles conditions pour les vivre.

·         Merci, Seigneur, de tout ce que l'homme développe et qui le réjouit. Que cette confiance en lui qu'il acquiert ne dévie pas vers l'aveuglement, la vanité, la fermeture sur lui.

·         Merci, Seigneur, pour la médecine, pour l'ouverture actuelle au monde.

·         Merci, Seigneur, d'avoir mis en l'homme la capacité d'inventer la démocratie....d'avoir donné aux hommes, après des guerres fratricides, l'intelligence et la générosité d'avoir inventé l'O.N.U., merci pour la création de l'Europe, même si ces organismes sont imparfaits.

·         Seigneur accorde aux hommes de notre temps, le don de la Foi. Qu'ils te reconnaissent Dieu comme leur Père bienveillant, qui ne voit pas l'homme comme son concurrent et qui fait alliance avec nous. Toi qui a mis en nous cette capacité à croître. (Psaume 9)

·         Merci, Seigneur, dans ce nouveau temps de Post-modernité, car nous voyons nos contemporains sortir de l'euphorie scientiste, tu as mis en eux cette nouvelle capacité de se remettre en cause modestement et de faire preuve d'un supplément de discernement et d'esprit critique.

·         Merci, Seigneur, pour des réactions positives entraînées par la malheureuse crise. En effet la crise a mis en relief, comme cause profonde ce qui sommeillait dans notre société : l'importance de l'homme, de la morale, du sens du bien commun. (étouffés par la recherche de l'argent par tous les moyens). On entend des appels à sauver les valeurs qui sont à la base de notre civilisation, à changer de style de vie. Ces réactions sont des signes d'espérance.

 

Cependant il y a aussi des D  E  R  I  V  E S   dans  LA  MODERNITE

d’après José REDING« TRAVERSEES »

 

Rappelons ceci : Par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leur consistance, leurs lois internes et leurs valeurs propres, leurs méthodes d’étude propres. L’autonomie des personnes caractérise une relation qui n’est pas faite de dépendance causale mais d’interdépendance réciproque entre partenaires.

a) Mais on constate la domination des valeurs liées à l’activité scientifique et technique qui, à la recherche d’une autonomie « absolue », se ferment sur elles ou empiètent sur les autres.

Il y a survalorisation de l’attitude de maîtrise de l’autre dans toutes les relations, à l’imitation de la maîtrise de la nature. Or l’attitude de maîtrise ne peut être le dernier mot de notre rapport à la nature.

Cette hypervalorisation  provoque bien des dégâts dans le domaine de l’environnement (rapport au monde), entraîne de multiples formes de domination dans le domaine des relations individuelles et collectives (rapport au monde social) et engendre un très grave appauvrissement des échanges interhumains (rapport expressif à l’autre) 

On peut ajouter que la recherche de l’autonomie ne peut être un absolu, sinon que ferait-ton des enfants et des vieillards, des personnes handicapées qui vivent une grande dépendance et méritent le respect de leur dignité ?

b) Cette dérive est tellement forte, en Occident, qu’elle s’est prolongée en théologie. Ainsi on interprète la Genèse, en ce qui concerne l’homme à l’image de Dieu presqu’exclusivement dans cette perspective : l’homme est image de Dieu parce qu’il peut maîtriser l’univers comme le Dieu créateur, dit-on. Dans la foulée, l’activité créatrice de Dieu est d’abord perçue comme une activité de maîtrise et Dieu apparaît comme maître ! Cette interprétation est contestée par André Wenin dans « L’homme biblique ».

Or d’après le texte de la Genèse, la vocation humaine est plutôt celle-ci : dans l’espace d’autonomie que Dieu lui ouvre en se retirant, assumer sa responsabilité face au créé et être lui-même créateur d’un monde « vraiment humain » par « la douce puissance de sa parole », et limitant sa puissance sur les choses à la manière de Dieu. C’est ainsi que l’être humain devient ce qu’il est, l’image de Dieu.

En posant une limite à la toute-puissance (et à la violence) du désir, la loi ouvre l’individu à la reconnaissance de l’autre, et aussi de la nature , et donc à la relation qui fait vivre.

Donc le respect de l’autre est la condition de ma propre vie.  Dans cette ligne, des lois sociales tentent de promouvoir la justice et la solidarité avec les pauvres. (Ex 20, 13; Lev 19, 18.34)  Dans la même ligne, certaines lois cherchent à protéger la terre et les animaux (Ex 20, 10; 23, 12 et Dt 5,14.   Ex 23, 4; Dt 22, 1-4    Dt 25,4  Ex 23, 11; Lv 25, 7   Dt 22, 6-7    Lv.25, 2-6; Lv 25, 8-43

 

L A   P O S T - M O D E R N I T E

d’après José REDING« TRAVERSEES »

 

Devant les dérives de la modernité, il y a des réactions, mais souvent déformées à leur tour. On passe d’une extrémité à l’autre !   (aussi bien dans la société que dans l’Eglise) Par exemple, précédemment, on insistait sur le « rationnel », l’intelligence, maintenant on insiste, exagérément,  sur l’affectif, sur le corporel  et on se méfie de la raison ! Et ce qui  intéresse surtout  c’est l’épanouissement de toute la personne, sans vrai souci du bien commun.

Mais déjà, nous pouvons dire qu’une autre période est commencée qu’on appelle habituellement « la Post-modernité », mot venue de l’art et l’architecture, en 1979.  On a vu les limites de la recherche de liberté (d’autonomie), on s’intéresse maintenant à la relation avec les autres, que ce soit dans le domaine du savoir et de l’agir, que ce soit dans le domaine du vivre ensemble.

Les crises financière, économique puis sociale ont été provocatrices à ce sujet.

Le morcellement excessif du savoir, l’engouement pour les spécialistes, la fermeture des sciences sur elles-mêmes apparaissent maintenant comme des obstacles à renverser pour avancer.

Il existe un commencement de collaboration entre les différentes sciences. La caractéristique de la Modernité est la Recherche de liberté, d’Autonomie, maintenant, en cette période de Post-Modernité, on pense aussi à collaborer, à articuler les différents points de vue (économiques, sociaux, écologiques, moraux etc..).

Le pape Benoît 16, dans son encyclique « Charité dans la Vérité », au n°30 et 31 parle aussi d’approches interdisciplinaires des réalités humaines :

 « Compte tenu de la complexité des problèmes, il est évident que les différentes disciplines scientifiques doivent collaborer dans une interdisciplinarité ordonnée. » … « Le morcellement excessif du savoir, la fermeture des sciences humaines à la métaphysique, les difficultés du dialogue entre les sciences et la théologie portent préjudice non seulement au développement du savoir, mais aussi au développement des peuples …L’élargissement de notre conception et de notre usage de la raison est indispensable » …

En finale, pour réfléchir à notre monde d’aujourd’hui, retenons le nom de Jean-Claude Guillebaud, un auteur préoccupé par la marche actuelle de notre monde et un converti.

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[i]    GUILLEBAUD

    1995 : La trahison des Lumières (1)

    1998 : La Tyrannie du plaisir (2)

    1999 La refondation du monde (3)

    2001 Le principe d’humanité (4)

    2003 Le goût de l’avenir (5)

    2005 La force de conviction (6)

    2007 Comment je suis redevenu chrétien (7)

    2008 Le commencement d’un monde. (8)

    2009 La confusion des valeurs (9)

 

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 15:54

PRIERE APOSTOLIQUE    19.10.13

 

  • Merci, Seigneur d’avoir éveillé en ton Eglise le désir, le souci d’évangéliser le monde nouveau qu’est le monde moderne.  

  •     

  • Notre monde est touché par « la sécularisation ». Voyant que ce courant entraîne chez beaucoup un abandon de la Foi en toi, alors qu’il peut être purificateur, nous sommes tentés d’être aveugles et injustes. Pourtant le christianisme n'a-t-il pas lui-même contribué à cette émancipation de la société par rapport à la religion ? Donne-nous un esprit de bienveillance.    

  •     

  • Le mouvement de fond de la découverte par des hommes de leurs capacités, de leur autonomie même ne vient-il pas de ton Esprit ? Aide, Seigneur, notre Eglise, les chrétiens à intégrer à leur foi, à leur prière, cette découverte de nos capacités humaines, et de la consistance des choses. Aide-nous à faire le passage d'une foi d'enfance à une foi adulte.

  • Seigneur accorde aux hommes de notre temps, le don de la Foi. Qu'ils te reconnaissent Dieu comme leur Père bienveillant, qui ne voit pas l'homme comme son concurrent et qui fait alliance avec nous. Toi qui a mis en nous cette capacité à croître. (Psaume 9)  
  • La désaffection de bon nombre nous fait mieux découvrir ton visage, Seigneur, mieux découvrir ta miséricorde, car tu ne les extermines pas, ne les juges pas ! C'est toi qui nous as donné notre liberté, cette possibilité de choix. Dans ton humilité et ton amour inconditionnel, tu es grand, Seigneur.

  • Merci, Seigneur, de nous avoir fait, à nous chrétiens, la grâce de la Foi. Grâce à la Foi, nous connaissons la joie de nous savoir aimés, comme fils et filles de Dieu, promis à une vie qui ne finira pas. En plus de la grâce d'exister (que tu accordes à tout homme) tu nous as fait une grâce supplémentaire, celle de te reconnaître. Cette reconnaissance transforme, transfigure toute nos existences ! C'est une véritable nouvelle naissance : "En Christ, dit Paul, vous êtes une créature nouvelle."2 Co,5-17. L'effet de cette reconnaissance est un supplément de joie, autant pour nous les témoins qui proposons la foi, que pour ceux qui y consentent : "Ce que nous avons vu et entendu, écrit Jean, nous l'annonçons afin que vous soyez en communion avec nous, et notre communion est communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous vous écrivons cela pour que notre (votre) joie soit complétée." 1 Jn 1,5-6)

  •  

  •  C'est même, Seigneur, cette Foi qui nous fait jeter un regard miséricordieux sur la situation où se trouvent nos frères incroyants.

  • Nous essayons de comprendre tous les obstacles que nos contemporains rencontrent pour accéder à la Foi. Et la connaissance de l'histoire des rapports entre l'Eglise et le mouvement d'émancipation de la société nous révèle les fautes de l'Eglise elle-même. Seigneur, pardonne à nos pères leur fermeture.

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  • Oui, Seigneur, aide ton Eglise à comprendre et reconnaître que si Dieu apparaît à bien de nos contemporains comme "insupportable", c'est que, dans le passé, l'Eglise a fait la faute de condamner le progrès, la science; et certains, encore actuellement, gardent une grande méfiance vis à vis de la sécularisation.

  •  

  •  Pourtant, malgré les difficultés, la charité (diaconie) nous pousse toujours à partager cette Foi .

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 11:28

 

« ANNONCER LE DIEU DE JESUS-CHRIST DANS UN MONDE D’INDIFFERENCE »

par Joseph DORE

ARTICLE dans Catéchèse janv-avril 1988 N°110-111 page 107 Collection Foi Vivante

 

1° L’INDIFFERENCE

Un 1° niveau : celui du savoir

Ce qui est en cause c’estLA DOCTRINEou les doctrines.

L’indifférence peut venir du non-su (on ignore, par exemple, qu’il y a une hiérarchie des vérités de la foi), du trop-su (par une certaine information religieuse), du demi-su ou du déçu (par remise en cause) ringards ! La connaissance scientifique s’y est substituée.

Un 2° niveau : des facteurs sociologiques ou socio-institutionnels

  • Là c’est L’EGLISE qui est en jeu. Il y a d’abord ceux qui se détachent de l’Eglise parce qu’à leurs yeux elle a perdu beaucoup de son influence dans les domaines politique et social

  • ou bien parce qu’à leurs yeux on voit l’Eglise encore beaucoup trop présente et intervenante, faisant d’ailleurs, par là-même, la preuve éclatante de son anachronisme et de son impertinence. Et ici, il faut le voir, ce qui est en cause, ce n’est plus, fût-ce pour en déplorer la disparition, un pouvoir et une efficacité qui seraient concurrentiels par rapport à ceux qui jouent dans l’ordre de la sécularité et du temporel; c’est quelque chose qui tient à l’essence même de la mission de l’Eglise comme témoin de l’Evangile. On estime, en effet, là, qu’avec son message d’amour et de grâce, l’Eglise n’a vraiment aucun intérêt. Ainsi, face à la dureté du monde du travail et à la loi du chacun pour soi, trouvera-t-on de bien peu de poids mainte parole sur la charité à mettre en oeuvre, et sur l’espérance à entretenir.

  • Sans aller jusque-là, il y a ceux qui, au contraire, voient bien l’importance de l’Evangile et adhèrent volontiers à son message, mais qui sont allergiques à l’organisation-Eglise

  • Enfin, il y a ceux dont l’écart, le désintérêt, et finalement l’indifférence par rapport à l’Eglise, ne résultent pas d’un choix plus ou moins exprès, mais d’un processus social : la relativisation systématique. Eglise pas crédible !

Un 3° niveau : existentiel

Il s’agit cette fois d’une indifférence qui se joue au plan de la possibilité même de croire et d’accepter des valeurs, une image de Dieu et une vision du monde, telles que celles que propose la foi chrétienne.

  • A un certain stade, je ne questionne plus car j’ai découvert qu’il n’y a pas de possibilité de réponse. Et de là je passe au NON-INTERET. (indifférence tragique)

  • A un autre stade, c’est l’indifférence raisonnée. Le « désenchantement »

  • Autre forme : après une recherche, c’est le ressentiment, le dépit

  • L’indifférence « disponible », sporadique.

 

2° QUESTIONS DE L’INDIFFERENCE A LA FOI

 

Dieu comme Mystère inaccessible (le savoir)

Tout se passe aujourd’hui comme si, au sujet de Dieu, tout le monde y voyait somme toute assez clair en premier lieu pour les négateurs, mais aussi pour les affirmateurs.

Nous ferions mieux de reconnaître très honnêtement et tout bonnement notre infirmitéet l’à-peu-près de nos propos. Faisons ainsi mieux percevoir qu’il est de l’ordre, non de ce qui s’explique dans et selon le monde, mais de ce qui se pressent, parfois, au coeur de l’existence, comme un Mystère de ténèbres et de lumière dont, peut-être, il n’est pas exclu qu’un jour il s’éclaire pour qui le cherche, et qu’il l’éclaire lui-même en retour.

 

Dieu comme révélé en visibilité historique (facteurs socio-institutionnels)

On trouve Dieu trop loin...Cela trahit bien le désir plus ou moins affirmé d’une proximité, d’une accessibilité de Dieu.

Tenir à la fois l’inaccessibilité et la visibilité historique de Dieu est possible. Car Dieu lui-même s’est justement montré, révéléen Jésus Christ.

 

Dieu comme intime au coeur (existentiel)

Il ne s’agit pas seulement d’un Dieu dont la proximité se marque en ce qu’il s’est donné une visibilité historique : il s’agit d’un Dieu dont on peut faire l’expérience ! qui parle au coeur, comme dit le prophète Osée...On ne devrait jamais prononcer le nom de Dieu que dans la proximité immédiate d’expériences qui, déjà et de fait, pointent réellement vers lui, que le sache explicitement ou que ne le sache pas encore celui qui vit de telles expériences. De quelles expériences peut-il s’agir :

l’expérience d’une certaine solitude avec et face à soi-même;

celles d’une certaine responsabilité ou d’une certaine joie;

celles de l’amour, du service et de la gratuité;

celle de la souffrance et celle, enfin, de la mortalité et de la mort

... et puis, un jour et on ne sait pas pourquoi, on se sent inondé d’une grande paix, joie, douceur...(expériences d’altérité et de gratuité totales)

 

3° QUESTIONS DE LA FOI A L’INDIFFERENCE

 

1) Le progrès : est-ce si sûr ? (le savoir)

L’enthousiasme scientifique s’est beaucoup atténué chez les hommes de science et les intellectuels, pour arriver à la modestie et au désenchantement, au relativisme des intellectuels. Mais il faut compter avec un certain retard des mentalités communes sur leur opinion.

3 domaines par rapport auxquels joue encore, au niveau des mentalités courantes, l’enchantement de « la science » :

  • les sciences et les techniques de connaissance et d’exploration de l’espace, qui ont beaucoup relativisé « le silence éternel des espaces infinis » et la poésie du « ciel étoilé au-dessus de ma tête »

  • tout le domaine de la médecine et de la biologie, qui font espérer une amélioration considérable des conditions de vie humaine;

  • enfin tout ce qui tourne autour de l’informatique, avec les possibilités jusqu’à ce jour totalement insoupçonnées qu’elle ouvre.

C’est précisément face à une attitude de cet ordre que les croyants auront à ré-interroger dans le sens de notre titre : « Le progrès : est-ce si sûr ? »

2) L’homme n’est-il pas en péril ?

1°La mentalité techniciste et scientiste ne met-elle pas l’homme en péril ?

En effet, que fait-on, dans une telle perspective, des individus et des générations pour lesquels, de fait, les progrès attendus ne sont pas encore réalisés, ou pas encore suffisants?

Que fait-on des malades, pour lesquels on n’a encore aucun médicament efficace ?

Que fait-on des populations entières que rongent encore la faim et le développement ?

Qu’a-t-on, de fait, à objecter à ceux qui se livrent sur « de l’humain », sur des individus humains, à des manipulations que ne réglemente et ne régule rien d’autre que la logique immanente à la connaissance scientifique et à l’efficacité technique ?

2° Certains ne portent leur attention et leur intérêt que sur de l’immédiatet du fragmentaire,

que sur ce qu’ils ont envie de faire ici et maintenant, tout de suite, sans chercher plus loin, avec les moyens du bord et les partenaires du moment. Or une telle attitude et le type d’indifférence qu’elle déclenche sont terriblement inquiétant à 2 plans :

  • D’abord, une telle attitude rend aveugle et sourd à toutes les détresses humaines, proches ou lointaines. Il en découle des situations d’injustice ou d’exploitation qui sont tout à fait intolérables et à l’égard desquelles il serait criminel de rester totalement indifférent.

  • Ensuite, une telle attitude déresponsabilise par rapport à un certain nombre de tâches qu’il faut bien, pourtant, de toutes manières, assumer : pour que la cité soit gouvernée, pour que les services publics soient assurés, pour que des enfants naissent, soient aimés, soient éduqués et prennent goût à vivre etc ...

Dans des domaines comme ceux de la famille, de la profession et des divers engagements sociaux, il semble bien que les croyants soient appelés, aujourd’hui plus que jamais, à crier casse-cou à l’indifférence; à reparler de sérieux et de durée, de souci et de service de l’autre, d’engagement et de fidélité. Sinon, oui, l’homme est bel et bien en péril .

3) Vivre pour quoi faire ?

On s’intéressebien un peu à soi-même.

  • Dans un tel intérêt pour soi, on peut souligner au moins 2 aspects :

a) D’abord cet intérêt engage un « sens »,un certain sens parce que (et du simple fait que) il implique un certain projetpour un certain à-venir.

b) 2° aspect : cet intérêt pour soi accule donc à une décisionpour le sens que l’on a cru pouvoir retenir. Car, dans l’ordre du sens (avec un « s » minuscule, rappelons-le !) rien ne s’impose: ni ce qui serait le Sens (avec une majuscule), ni ce qui serait lenon-sens. Il n’y a et il n’y aura jamais de sens pour moi que si, à la fois, je me décide pour tel sens, et je me tiens à ma décision.Autrement dit : que si je m’engage et que si, ensuite, je suis fidèle à ma décision. Or, qu’on le veuille ou non, engagement et fidélité ne sont que 2 autres noms de la foi !

Exemples de réponses à question : Vivre pour quoi faire ?

« pour ce métier, parce que je le crois fait pour moi »

« pour cette femme que je vais épouser, parce que je la crois digne de mon amour »

« pour cet enfant que nous allons faire, parce que je crois que pour lui aussi la vie vaudra d’être vécue »

« pour cette cause, cette valeur etc...parce que je crois qu’elle mérite qu’on se batte pour elle »

Donc hommes et femmes d’aujourd’hui voient très bien qu’au fond il est nécessaire, ou du moins inévitable, de décider, de s’engager, et en ce sens, de croirepour vivre !

  • Mais ils en sont à se demander si c’est réellement possible ! de faire confiance aux autres, à l’autre ! (voir Cahiers pour croire aujourd’hui N° 128 1° octobre 1993 page 12-14 et Moltmann « L’espérance en action » pages 95, 98,105-107, 119-120, 122-124)

  • Chez beaucoup de jeunes, dans l’ordre des relations qu’ils entretiennent entre eux, ils pensent vraiment à l’amour qui dure, à la confiance mutuelle et à la fidélité. De tout cela ils éprouvent vraiment et le besoin et le désir...Mais - et c’est là le point capital - ils se demandent « si c’est possible » : s’il est possible de faire vraiment confiance à l’autre, à un autre, quel qu’il soit; s’il est vraiment possible de trouver un garçon ou une fille qui pourra vous aimer pour toujours; si l’on peut vraiment s’abandonner, se livrer, se confier comme le demande l’amour.

  • Chez les enfants, pour la majorité d’entre eux et de très bonne heure, ils sont sous le coup de 2 craintes, de 2 angoisses, qui sont 2 crises de confiance fondamentales : « Est-ce que papa et maman vont rester avec nous? »...car/et à quoi bon m’appuyer sur eux s’ils nous aiment assez peu pour être capables de nous quitter ? « Est-ce que j’aurai du travail plus tard ? »...car/et à quoi bon choisir un métier et m’appliquer à l’école pour le préparer s’il est clair que je ne peux pas avoir confiance en une société qui me prépare peut-être à ceci mais qui, en réalité, me fera faire autre chose - ou même ne me proposera rien du tout ?

  • Chez les adultes, nous trouvons la même interrogation : « est-il vraiment possible de décider pour quelque chose ? » là est une des clés de « l’indifférence » contemporaine. C’est une sorte d’inhibition du côté de la confiance. crainte d’être déçu, trompé si on fait confiance

Ici la foi a un rôle à jouer. Son rôle est justement de dire et de redire, de manifester toujours que croire est possible, faire confiance est possible. Faire confiance à l’autre, aux autres, pour les aimer. Faire confiance aussi à cet Autre qui est Dieu, et à l’espérance qu’ouvre l’amour qu’on lui porte : cet Autre qui peut répondre comme nul autre à qui se fie à lui, s’abandonne à lui, et qui n’est autre que le Dieu de Jésus-Christ. C’est à Lui qu’il nous faut maintenant en venir.

 

4° LE DIEU DE JESUS CHRIST

 

Dieu lui-même, le Dieu de la foi chrétienne s’intéresse  aux hommes

 

Le Dieu de Jésus-Christ :

Jésus Christ a été, lui, un homme de foi et de confiance

(voir Jacques Guillet « La foi de Jésus Christ » coll. Jésus et Jésus Christ n°12 de du Seuil)

  • Jésus a construit toute sa vie sur la foi et la confiance

  • la foi, d’abord, bien sûr, à Celui qu’il nomme son Père,

  • la foi, aussi, en ses disciples

  • la foi, même, en tout homme auquel il s’adresse

  • C’est de cette foi que, comme chrétiens, nous sommes nés.

C’est à cause d’elle qu’il y a eu dans l’histoire ce grand mouvement qui s’appelle la foi chrétienne et qui a pris et prend corps dans ce qu’on appelle l’Eglise.

  • Cette foi est proposée et non imposée et elle n’est pas une évidence, c’est pourquoi elle peut toujours être refusée. D’autre part, parce que la foi appelle à un dépassement, dérange, elle peut s’attirer l’hostilité. Et c’est bien ce qui est arrivé à Jésus : Jésus a été rejeté, arrêté, jugé, condamné, liquidé, mis en croix ...

Mais quelle est alors son attitude ? Son attitude ne change pas.

  • Ni à l’égard de Dieu : « Père, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? »

  • Ni à l’égard de ses disciples : « Femme, voici ton fils; fils voilà ta mère. »

  • Ni à l’égard des hommes : « Père, pardonne-leur. » L’attitude de Jésus reste la foi. Il est mort comme il a vécu : en croyant !

  • Mais voici le fruit d’une semblable foi : Le Père l’a ressuscité d’entre les morts.

 

Jésus-Dieu :

Comment la foi des disciples de Jésus a-t-elle cheminé jusqu’à reconnaître que Jésus est Dieu lui-même ? Si Dieu a ressuscité Jésus en raison et en vertu de sa foi, c’est que Dieu a lié sa « cause » à celle de Jésus: c’est que, si Jésus était resté dans la mort, la cause même que Dieu avait engagée en lui serait morte; c’est que la cause de Jésus était et est la cause même de Dieu. Du coup, il fallait et il faut considérer que Jésus est dans ce qu’il a fait, dans ce qu’il a dit et finalement dans ce qu’il a été, la manifestation, la visibilité historique, la révélation, l’incarnation même de ce que veut Dieu, de ce qu’il pense et est.

Donc la foi en Dieu inclut la foi en la divinité propre de Jésus ?

Dieu est vraiment Dieu en ce qu’il sauve par Jésus, en ce qu’il ressuscite Jésus d’entre les morts. Quel intérêt réel aurait un Dieu qui n’aurait pas pouvoir sur la mort de ceux qui croient en lui.

Il répond aux requêtes de nos contemporains de la manière suivante :

  • proche, car manifesté en visibilité historique

  • Mystère

  • intime au coeur (car c’est au niveau où nous-mêmes, hommes, nous sommes capables d’aimer selon cette folie qui consiste à faire vraiment confiance à l’autre qui est l’attitude du véritable amour, c’est à ce niveau-là seulement que Dieu peut prendre sens pour nous, nous pouvons en faire l’expérience).

 

5° L’ANNONCE

 

Où en sommes-nous ?

1° Nous avons commencé par nous donner une idée suffisamment précise de cette « indifférence » vis à vis de la Foi

2° Puis nous nous sommes situés au niveau de l’objet qui s’offre à la foi, en en voyant la « crédibilité » aux yeux des contemporains

3° Ensuite nous avons abordé la question du « croire »c.a.d. la démarche subjective concrète par laquelle tel homme décide effectivement d’adhérer à ce qui se présente à lui. Là nous avons mis en question plusieurs aspects les plus caractéristiques de l’attitude d’indifférence face à la foi. Ainsi nous avons vu que celui qui résiste à la foi s’expose de fait à 2 écueils :

  • il lui substitue une croyance « en l’avenir » ou « au progrès » dont la fragilité nous apparaît aujourd’hui plus évidente que jamais;

  • ou bien il risque de s’établir dans une attitude d’intérêts immédiats et à courte vue qui met en péril les solidarités les plus importantes de la vie en commun.

  • Et nous avons abouti à cette question obligée : « vivre pour quoi faire ? » Et à cette interrogation     « e s t - c e   p o s s i b l e   d e   l e   f a i r e ? »

4° Nous retournant alors vers la foi chrétienne, nous n’avons pas cherché ce qu’elle enseigne en réponse à des questions de cet ordre. Nous avons plutôt commencé par voir que celui qui en est le coeur et la norme, c’est JESUS CHRIST.

  • Et il a fait lui-même la preuve que, oui, il est possible de croire... et qu’il ne l’a pas faite autrement qu’en croyant lui-même.

  • Mais attention, ce n’est pas à n’importe quelle foi que Jésus a porté témoignage ! C’est à un croire en Dieu, en ce Dieu précisément qui, d’abord, a répondu à l’homme Jésus et à la foi qu’il avait mise en lui à la vie/à la mort et, ensuite, s’est révélé du même coup comme étant présent et à l’oeuvre en Jésus lui-même.

  • De plus Dieu apparaît comme celui qui rend possible une telle foi.

 

Quelle voie ?

3 voies possibles ?

  • Partir d’en haut, de la Parole de Dieu ?

  • partir des situations humaines ?

  • ou bien donner une information « neutre » ?

Nous n’avons pas à décider de partir de ceci ou de cela,nous sommes « déjà partis » en fait; C’est toujours dans une situation de fait chrétien, de fait historico-social chrétien que, nous traitons du christianisme et de la foi chrétienne. D’ailleurs c’est ainsi que nous sommes perçus ad extra.

  • Nous n’avons pas à masquer notre adhésion au christianisme, comme si nous pouvions en traiter de façon neutre, alors que nous sommes croyants.

  • Nous n’avons pas davantage, fût-ce à un premier stade seulement, à faire fi des situations et des requêtes humaines, comme si nous pouvions prétendre intéresser les hommes à nos discours indépendamment de leurs intérêts à eux, alors que le Dieu que nous voulons leur annoncer déclare, quant à lui, les aimer tels qu’ils sont.

  • Nous n’avons pas, enfin, à oublier que Dieu seul convertit.

Ce qu’il faut, c’est faire place à tout cela, mais le faire à partir et en fonction de notre propre place dans le fait chrétien :

  • Proposer la Parole de Dieu (le Dieu de Jésus Christ) certes,              mais  d’une part en faisant toujours apparaître ce qu’elle fait effectivement vivre d’intéressant  au plan humain à nous-mêmes et à ceux qui la prennent au sérieux et la mettent en pratique,               et d’autre part en montrant comment, cependant, elle dépasse toujours ce que peuvent en dire  et en faire ceux qui se réclament d’elle dont nous-mêmes.

  • Honorer les situations et requêtes humaines : (questions de la foi à l’indifférence) oui aussi,          mais en manifestant soigneusement comment elles ne cessent pas de nous affecter nous-mêmes et les hommes qui professent effectivement la foi,                                                                       et en les reconduisant toujours au niveau où elles mettent en jeu le sens même de la vie (ce qui, rappelons-le, est le seul niveau possible de la question de Dieu)

  • Jouer l’information (voir la crédibilité : questions de l’indifférence à la foi), oui encore, mais en s’arrangeant toujours pour faire percevoir que l’on est pas quitte avec ce dont on parle, quand on a seulement fourni des connaissances à son sujet : en faisant apparaître que ce qui est en jeu là, c’est ni plus ni moins la vie elle-même et ce qui peut lui donner sens et que donc on reste assez largement hors jeu tant que l’on n’a pas adopté un tel point de vue.

 

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 09:58

 

Récollection : L’AUJOURD’HUI DE DIEU 17 mars 88

 

 

 

I. EST-CE QUE JE CROIS A CE QUE JE FAIS ? à mon travail ?

 

Le Seigneur a un dessein sur moi, une promesse de vie.

 

Et il m’a confié une Mission !

 

1) Est-ce que ma Foi et mon Espérance sont « INCARNES » ?

 

Je pense au sens de ce que je fais. J’y mets toute mon intelligence. Je crois à la grandeur de ce que je fais et à son efficacité, son sens. C’est la foi et l’espérance concrétisées en la grandeur de ma Mission et en la Vie qu’elle produit qui est en jeu.

 

A l’inverse : dans ce que je fais, dans mon travail professionnel, est-ce que je mets une dimension spirituelle ? ou bien c’est l’automatisme, l’esprit fonctionnaire ?

 

2) Quand je rencontre LA CROIX, dans mon travail, comment est-ce que je réagis

 

Est-ce que je vois les difficultés comme un appel à la purification ou à la croissance ?

 

ou bien est-ce que je me laisse envahir par le doute ou le découragement ?

 

3) Cherchons là-dedans LE VISAGE DU SEIGNEUR: Vivant, actif, créateur, plein d’espérance !

 

Choix de lectures bibliques possibles

 

  • L’Esprit de Dieu est sur moi Luc 4,16-22a

  • La Mission du Serviteur Souffrant porte du fruit : Isaïe 52,13 à 53,12

  • Le Semeur Luc 8,4-8 et 8,11-15

  • Le grain enfoui Jean 12,24-25

  • L’enfantement Jean 16,20-22 et Romains 6,22-23

 

Chants :

 

  • Tu es là au coeur de nos vies L 102 page 344

  • L’Esprit de Dieu repose sur moi K 35 page 325

  • Je cherche le visage SM2 page 251

 


 

 

II. EST-CE QUE J’AIME VRAIMENT ? voir relations

 

Le Seigneur m’aime et veut me faire communier à son amour

 

1) Est-ce que je m’aime moi-même ?

 

Est-ce que j’aime les autres ? en communauté ?

 

les gens dont je suis chargé ? l’Eglise d’ici ?

 

les gens que je côtoie ?

 

Est-ce que j’aime le Seigneur Jésus ? Dieu ?

 

2) Qu’elle est ma réaction, quand je rencontre LA CROIX, dans mes relations ?

 

3) Cherchons LE VISAGE DU SEIGNEUR : Bon, Miséricordieux du Seigneur.

 

Parole de Dieu : « aimer » Marc 12,28b-34 etc ...

 

Chants :

 

Tu nous appelles à t’aimer T 52 page 374

 

Aimons-nous le uns les autres D 163 page 245

 

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 15:05

L E S    4    C H A N T S

 

du  Serviteur  de  Dieu

 

d a n s   l e   l i v r e  

 

d u   P r o p h è t e    I s a ï e

 

Résumé du livre de Carlos MESTERS

« La mission du peuple qui souffre »

    collection « Lire la Bible » éditions du Cerf 1984 

 

 

 

 

Premier chant d’Isaïe 42/1-9 : LA SEMENCE DE RESISTANCE

 

Dieu élit son Serviteur et le présente au peuple (Isaïe 42/1-4)

« Voici mon Serviteur que je soutiens,

Mon élu, le préféré de mon coeur.

J’ai mis sur lui mon Esprit,

Il présentera la justice aux nations.

2. Il ne criera pas, il n’élèvera pas la voix

Il ne fera pas entendre dans la rue sa clameur;

3.Il ne brisera pas le roseau froissé

Il n’éteindra pas la mèche qui faiblit.

4. Il présentera la justice avec fidélité,

Sans se décourager et sans ployer,

Jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre;

Et les îles seront dans l’attente de ses lois. »

Dieu s’adresse au Serviteur et le destine à sa mission (Isaïe 42/5-7)

   5. Ainsi parle le Seigneur Dieu,

Qui a créé les cieux et les a déployés,

Qui a affermi la terre et ce qu’elle produit,

Qui a donné le souffle aux peuples qui l’habitent,

Et l’esprit à ceux qui la parcourent.

6. C’est moi le Seigneur

Je t’ai appelé selon la justice.

Je t’ai tenu par la main,

Je t’ai modelé,

Et je t’ai destiné à être l’Alliance de mon peuple

Et la lumière des nations,

7. Pour ouvrir les yeux des aveugles

Pour faire sortir de prison les captifs

Et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres. »

2

Dieu assume la mission du Serviteur et garantit son succès (Is.42/8-9)

8. C’est moi, le Seigneur, tel est mon Nom

Et ma Gloire, je ne la céderai à personne d’autre,

Ni aux idoles la louange qui m’est due.

9. Les premiers événements, les voilà passés !

Et moi, j’en annonce de nouveaux,

Avant qu’ils n’arrivent, je vous les fais connaître ! »

1° Dieu lui-même prend l’initiative : « C’est moi le Seigneur... »

2° Il regarde les petits,(quels petits : les gens esclaves en Babylonie dans la misère, la terreur, le découragement : voir Lament.)

La situation du peuple élu pour être Serviteur de Dieu : voir les Lamentations chapitre 1 à 5 : un peuple tourmenté et opprimé.

Dieu agit autrement que nous : plus personne ne croyait en ce peuple, même pas lui-même ! Seul Dieu continuait à croire en ce peuple en captivité. Ainsi, dès le début, Dieu attire l’attention du monde sur les petits et les opprimés, ses Serviteurs. Mais pourquoi ?

3° Dieu voit LEUR PRATIQUE : les qualités du peuple ( 42/2-4) : ce peuple résiste à la contamination des Babyloniens oppresseurs; vivant ainsi, il est une semence de résistance contre l’oppression (même à son insu), pour une société juste. (Il s'agit du Petit RESTE, pas des gens indignes qui collaborent avec les oppresseurs), Pour cela, il le préfère.

     Le portrait du Serviteur de Dieu : 42,2-4

Ce peuple pratique le droit et la justice : il n’opprime pas, n’humilie pas les faibles, n’écrase pas ; n’use pas de propagande ni de démagogie, comme le font les puissants. Le peuple résiste, ne se laisse pas contaminer par le style de vie de ses oppresseurs (ne se laissent pas entraîner au mal).

Mais tous les pauvres ne vivent pas ainsi. Ils préfèrent imiter Nabuchodonosor, deviennent des collaborateurs. L’avenir est né de la minorité de ceux qui sont restés fidèles au droit et à la justice.

(Autres contaminations en d’autres lieux : la corruption en Afrique, l’idéologie de scientisme et du néo-libéralisme en Europe et Amérique)

Réunion N°1: pour NE PAS NOUS LAISSER CONTAMINER par la maladie contagieuse qu’est l’injustice (dont une des formes importante est la « corruption »).?) Plan (voir - juger - agir) :

  • Avez-vous des exemples de gens qui ont subi eux-mêmes des injustices et qui, à leur tour, en font subir aux autres (c’est cela la « contamination ») ?

      Avez-vous des exemples de gens qui ont changé de mentalité : autrefois ils pensaient et disaient que telle injustice était mal. Et maintenant ils doutent ou trouvent cela normal ! (ils sont « contaminés »)

  • Que pensons-nous de cela ? contamination = abuser nous-mêmes de plus faible que soi; se laisser prendre par le doute en pensant: « est-ce vraiment mal ? »; = ne plus entendre sa conscience, faire comme tout le monde voir 1° chant du Serviteur Isaïe 42/1-9, qui résiste à la contamination « Il ne criera pas, il n’élèvera pas la voix. Il ne fera pas entendre dans la rue sa clameur. Il ne brisera pas le roseau froissé. Il n’éteindra pas la mèche qui faiblit. »

  • Que faire pour que nous-mêmes et nos proches ne soyons pas contaminés par cette manière de penser et de faire? (entre autre chose : nous mettre ensemble et regarder l’exemple de Jésus.)

3

4° Il appelle « ce peuple », (lui et non Nabuchodonosor) (42/5-6)

  pour le service des autres, pour une mission de libération : unité entre eux et « lumière des nations » (42/6-7)

La mission du peuple souffrant :

C’est le Seigneur « Libérateur », sur qui le peuple peut compter qui appelle. C’est le peuple resté fidèle, et non Nabuchodonosor qui, avec justice, reçoit mission.

C’est une mission de libération. En vue de cela le peuple doit travailler à son unité, et, ainsi, servir les autres. Il ne doit pas se refermer sur lui-même, mais devenir la « lumière des nations. »

6° Il leur garantit son soutien et le succès. D’autre part sa mission correspond aux aspirations des hommes.(42, 8-9)

Les moyens qui garantissent le succès de la mission du Serviteur :

Il peut compter sur Dieu. Et son message répond aux aspirations les plus profondes des hommes. C’est la conscience de cela qui le soutiendra.

Mais, entre l’appel et l’éveil de la conscience, il y a un long et pénible chemin. D’où la 2° étape.

--------------

 

2° chant d’Isaïe 49/1-6 : LA JEUNE POUSSE VERTE DE L’ESPERANCE

Le peuple raconte comment il a découvert sa propre valeur (Isaïe 49/1-4)

1. Ecoutez-moi, vous les îles,

Soyez attentifs, peuples lointains;

Le Seigneur m’a appelé dès le sein maternel,

Dès les entrailles de ma mère, il a prononcé mon nom./

2. Il a fait de ma bouche une épée tranchante,

A l’ombre de sa main, il m’a abrité;

Il a fait de moi une flèche acérée,

Dans son carquois, il m’a tenu caché./

 3. Il m’a dit : « Tu es mon Serviteur;

Par toi je manifesterai ma splendeur. »/

 4. Mais moi, je disais :

« C’est en vain que je me suis fatigué !

C’est pour rien, pour du vent, que j’ai épuisé mon énergie ! »

En fait, mon droit le Seigneur le défendait,

Et mon salaire le Seigneur l’assurait !

J’ai du poids aux yeux du Seigneur,

Et ma puissance, c’est mon Dieu ! »/

Le peuple raconte comment il comprend la mission reçue de Dieu (Is.49/5-6)

5. « Maintenant Dieu parle.

Lui qui m’a modelé, dès le sein maternel,

Pour être son Serviteur,

Afin de ramener vers Lui son peuple

Et de le regrouper autour de lui./

 6. Il m’a dit : « C’est trop peu que tu sois pour moi un serviteur,

Uniquement pour relever les tribus de mon peuple

Et ramener les survivants d’Israël.

Je t’ai destiné à être la lumière des nations,

Pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

4

Découragement du peuple, car la réalité contredisait cela et sa foi déformée était incapable de le soutenir. Loin de se croire l’élu de Dieu, il se croit rejeté (Is. 49/14; Psaumes 44/10-13) et est tenté d’imiter les oppresseurs (Ps.73/12-15).

Il a surtout une idée fausse de Dieu dans la tête.: ce n’est pas Dieu qui a oublié le peuple, il est resté au milieu du peuple (Is.55/6), mais le peuple ne le voyait pas (Is.42/19) et, lui, il avait oublié le vrai visage de son Dieu(Is.59/1-2), il était coupable d’avoir échangé le Dieu vivant et vrai contre des idoles (Jérémie 2/13)

L’ennemi, par sa propagande, a réussi a lui inculquer ses idées, à le faire douter de Dieu et de lui-même.(Is.49/4a; Ps.113/12-17 ou 115/4-8)De fait, le peuple peut seulement être vaincu de l’extérieur par le malheur, parce que, auparavant, il a déjà été vaincu de l’intérieur par cette image faussée de Dieu.

Grand changement survenu, conversion (Is.49/4). Redécouverte du Dieu Vivant et Vrai, entraînant relecture de sa vie et découverte de l’appel de Dieu.(Is.49/1-4) Il comprend que Dieu est proche, il habite dans son goût du droit et de la justice, il habite dans son esprit de résistance à la contamination. C’est pour cela qu’il le choisit comme son Serviteur ! Rien à voir avec l’image de Dieu qu’il avait auparavant, où il se représentait un dieu bouche-trou, un dieu dont la faveur et la protection pouvaient être achetés par des vœux, des rites et des sacrifice, à l’image des idoles. Ce type de foi en un dieu pareil n’avait ni poids ni force.

Le peuple comprend sa mission (Is.49/5-6, comprend) qu’unir le peuple veut dire ramener Israël, le réorganiser, refaire l’Alliance. C’est un appel qui remonte à l’origine, avec Moïse. Ce projet dépasse le peuple d’Israël. Voyant les autres peuples opprimés comme lui, il comprend que sa mission aura des répercussions, sera pour toutes les nations.

Et le peuple raconte comment il a compris : Isaïe,49,1-4 et 49,5-6    et   Psaume 73,18-28

C’est la jeune pousse verte de l’espérance !

 

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 13:14

3° chant d’Isaïe 50/4-9 : L’EPI DE L’HISTOIRE : LE TEMPS DU COMBAT ET DE L’ATTENTE

L Serviteur raconte comment il accomplit sa mission (Is.50/4)

4. « Le Seigneur m’a donné une langue de disciple,

Pour que je sache donner une parole de réconfort

A celui qui est abattu.

                         Chaque matin il m’éveille, il me fait dresser l’oreille,

Pour que j’écoute comme les disciples. »

Le Serviteur raconte comment il résiste à ses oppresseurs (Is.50/5-7)

5. « Le Seigneur Dieu m’a ouvert l’oreille,

Et moi, je n’ai pas résisté, Je n’ai pas reculé !

6. J’ai tendu mon dos à ceux qui me frappaient

Et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.

Je n’ai pas soustrait mon visage

Aux crachats et aux outrages.

7. C’est Dieu qui me vient en aide :

est pourquoi, je ne me suis pas laissé abattre.

J’ai rendu mon visage dur comme la pierre,

Car je sais que je ne serai pas confondu ! »

5

La lutte du Serviteur contre l’injustice atteint son point culminant (Is.50/8-9)

8. « Il est proche, celui qui me justifie !

Qui ose plaider contre moi ?

Comparaissons ensemble au tribunal !

Qui est mon adversaire ?

Qu’il s’approche de moi et fasse sa déposition ?

 9. Oui, le Seigneur me vient en aide.

Qui oserait me condamner ?

Oui, tous ceux-là, comme un vieux vêtement

Tomberont en morceaux !

La teigne les mangera ! »

1° Le Serviteur se présente comme « disciple » de Dieu (Is.50/4). Cela lui donne liberté et courage.

2° L’action de Dieu a un résultat dans la vie du peuple qui l’écoute (50/5): en effet le peuple reconnaît ses erreurs, en regardant la réalité à la lumière de la Parole de Dieu et il prend conscience qu’il doit ouvrir les yeux car Dieu, bon, fort, fidèle et saint, est en train de vaincre les puissances d’oppression, dans tel ou tel évènements. (Is.40/9-11; 52/7-10) L’heure a sonné ! Il prend conscience de son devoir de Serviteur et commence à changer.

La souffrance vient de ses frères : en effet les autres ne veulent pas perdre les avantages et persécutent le Serviteur.

Plus le Serviteur avance, plus la persécution augmente.(50/6)

4° Mais le Serviteur (déjà habitué à souffrir) prend consciemment sur lui la souffrance.
Il « rend son visage dur comme une pierre ».(50/5b-7) Il ne fuit pas. C’est l’attitude d’un homme qui sait que, dans un monde basé sur l’injustice et l’égoïsme, la justice et l’amour ne peuvent exister que « crucifié »

Il prend sur lui la Croix comme chemin de rédemption et de libération. La souffrance fait partie intégrante de la pratique de la justice et de l’amour.

5° Le tribunal de Dieu : C’est au tribunal qu’on fait justice.(Is.50/8-9) Oppresseurs et opprimés, tous 2, recourent au tribunal. Mais le Serviteur sait que la justice humaine est bien souvent entre les mains de ceux qui font de la loi un instrument de mensonge (Jr.8/8). Il sait ce qui l’attend, mais il n’a pas peur : son courage repose sur la certitude de pratiquer la justice et d’avoir Dieu lui-même comme juge (Is.50/8-9)

Quelle méthode Isaïe a-t-il utilisé pour aide le peuple en exil à découvrir la présence de Dieu dans sa vie ?

Isaïe, par sa simple présence, si attentive et si affectueuse, montrait que son Dieu était totalement différent du Dieu des oppresseurs.

D’autre part Isaïe utilise des comparaisons et des images « évocatrices» pour parler de Dieu : Dieu est le potier du peuple (42,6 …) – Dieu est le fiancé et l’époux du peuple (62,5 …) – Dieu est la mère de son peuple (49,15 …) – Dieu est le parrain de son peuple (, )

L’absence de Dieu, n’est pas le fait de Dieu, c’est nous qui nous sommes éloignés et en sommes responsables.

Les 4 traits du visage de Dieu : Le Dieu du Peuple est un Dieu de bonté – Il est un Dieu fort – Il est un Dieu fidèle – Il est un Dieu saint. Ces traits sont inséparables.

Un nouvel avenir qui se prépare : Isaïe 65,17-23

 6

L'avenir a déjà commencé. Ne le voyez-vous pas ?

Isaïe aide le peuple à réfléchir sur la nature (les étoiles), l'histoire (l'Exode) et la politique (Cyrus). Derrière tout cela le peuple commence à distinguer les traits du visage de son Dieu : bon, fort, fidèle et saint. Tout devient l'allié du peuple dans son cheminement de Serviteur de Dieu

Mais la demeure préférée de Dieu est au milieu de son peuple opprimé.

Face à cette présence incommensurable de Dieu, dans le monde et au sein de son peuple lui-même, le peuple doit ouvrir les yeux à la réalité et y reconnaître son Dieu qui avance, vainqueur.

Le Serviteur raconte comment il accomplit sa mission (50, 4-7).

Il se définit lui-même comme « disciple » :

  • Le peuple reconnaît ses erreurs en regardant la réalité, à la lumière de la parole de Dieu

  • Il prend conscience de son devoir de Serviteur et commence à transformer la réalité selon le dessein de Dieu.

  • Mais les autres réagissent et commence à persécuter le Serviteur.

  • Le Serviteur cependant, déjà habitué à souffrir, prend consciemment sur lui la souffrance.

  • La souffrance augmente, mais le Serviteur prend sur lui la Croix, comme un chemin de rédemption et de libération.

  • La lutte du Serviteur contre l'injustice atteint son point culminant au tribunal (50,8-9)

 

Le problème qui va être approfondi dans le 4° chant : C'est le problème de la souffrance du peuple !

On peut chercher les causes des différentes souffrances, c'est nécessaire même pour orienter la lutte contre tel ou tel mal, mais cela ne suffit pas : ces explications ne donnent pas la force de lutter. Elles ne donnent pas le sens, ne vont pas à la racine de la résistance.

Par ailleurs, Le Serviteur ne serait-il pas l’ensemble du peuple opprimé, mais uniquement un groupe plus conscient qui marcherait en tête.

Le combat du cancéreux qui meurt tout seul sur son lit, abandonné de tous, a-t-il oui ou non une valeur pour la libération ?

Il y a tentation de penser que la mission du peuple opprimé serait seulement de suivre le Serviteur que seraient les leaders. Dans ce cas ce Serviteur cesserait d’être un serviteur, il deviendrait maître. Cette tentation est dangereuse car elle sépare le Serviteur du peuple opprimé et de Dieu lui-même qui l’a élu, le faisant cesser d’être un « disciple de Dieu et du peuple », pour ne devenir disciple que de ses idées personnelles ou de celles de son groupe. Jésu a résisté à cette tentation d’un tel messianisme.

Les révolutions ne se sont pas mises à l’école des pauvres et n’ont pas approfondi la sagesse du peuple opprimé, pourtant tellement plus ancienne et plus résistante ! Dans la hâte de vouloir obtenir tout de suite quelque résultat, elles ne purent allier les théories nouvelles avec l’ancienne façon de faire. Il leur a manqué, en outre d’aller à la racine de la souffrance.

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Quatrième chant d’Isaïe 52/13 jusqu’à- 53/12 : LE FRUIT MUR DE LA VICTOIRE

Passion et Victoire finale du Serviteur de Dieu

Dieu annonce la Victoire du Serviteur (Is.52/13-15)

13. « Voici que mon Serviteur triomphera !

Il montera, il s’élèvera, il sera exalté !

14. De même que les multitudes ont été horrifiées à son sujet,

Tant son visage était défiguré

Et son apparence n’était plus celle d’un homme.

 15.De même des multitudes de nations en seront émerveillées

Devant lui des rois resteront bouche close,

Car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté

Et ils observeront ce qu’ils n’avaient pas entendu dire ! »

7

Les oppresseurs se reconnaissent coupables de la souffrance du peuple (Is.53/1-9)

1. « Qui donc a cru à ce que nous entendions dire ?

Le bras du Seigneur, en faveur de qui a-t-il été déployé ?

2. Comme un surgeon il a grandi devant Lui

Comme une racine en terre aride

Il n’avait ni beauté ni éclat pour attirer nos regards,

Ni prestance pour nous séduire.

3. Il était méprisé et délaissé par les hommes,

Homme de douleurs, familier de la souffrance,

Comme quelqu’un devant qui on détourne le visage,

Méprisé, nous n’avons fait de lui aucun cas.

4. Or, ce sont nos souffrances qu’il portait,

Et nos douleurs dont il était chargé,

Et nous, nous ne considérions comme un lépreux

Frappé par Dieu et humilié !

5. Mais lui, il a été châtié à cause de nos crimes,

Ecrasé à cause de nos fautes.

Le châtiment qui nous rend la paix est tombé sur lui,

Et dans ses blessures nous trouvons notre guérison !

6. Tous, comme des brebis nous étions errants

Chacun suivant son propre chemin

Et le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à tous.

Maltraité il s’humiliait

Il n’ouvrait pas la bouche.

Comme un agneau qui se laisse mener à l’abattoir

Comme une brebis muette devant les tondeurs

Il n’ouvrait pas la bouche.

8. Sans défense et sans jugement, il a été saisi.

Il n’y avait personne pour le défendre.

Oui, il a été retranché de la terre des vivants,

Frappé pour les crimes de son peuple.

9. On lui a donné une sépulture avec les criminels,

Et sa tombe est parmi les malfaiteurs

Bien qu’il n’ait pas commis de violence

Et qu’il n’y eût pas de mensonge dans sa bouche ! »

Une prière à Dieu pour la Victoire du Serviteur (Is.53/10)

10. « O Seigneur,

Que broyé par la souffrance

Ton Serviteur te plaise !

Daigne faire de sa vie un sacrifice d’expiation !

Qu’il voie une descendance,

Qu’il prolonge ses jours

Et que par lui s’accomplisse la volonté du Seigneur ! »

8

Dieu confirme la Victoire finale de son Serviteur (Is.53/11-12)

11. « Ayant payé le prix de sa propre vie,

Il verra sa descendance,

Il sera comblé de jours.

Sitôt reconnu comme juste,

mon Serviteur dispensera la justice à la multitude,

Car lui-même s’est chargé de leurs fautes.

12. C’est pourquoi je lui donnerai les multitudes en héritage

Et il recevra les peuples en récompense,

Car il a risqué sa vie jusqu’à la mort,

Et s’est laissé compter parmi les criminels,

lors qu’il portait le péché des multitudes

Et qu’il intercédait pour les coupables ! »

_________________________________

Ouvrons la porte du 4° chant :

C’est l’étape de la victoire de la justice de Dieu et du Serviteur sur l’injustice des hommes. On ne parle plus de lutte, mais de souffrance et de défaite. Quelle étrange victoire !

Jésus, instruit par le Père et par les pauvres, comprit la vraie signification des 4 chants, franchit les 4 étapes et devint l’image idéale du Serviteur de Dieu telle qu’Isaïe l’avait présentée au peuple. Il montra que la 4° étape n’est pas un pas en arrière, mais un pas en avant. Jésus a fait le pas. Il a franchi cette étape, par-dessus les limites étroites des explications et des théories humaines. Ainsi, il a donné aux groupes en question la possibilité de se libérer de leurs idées préconçues et de mieux se mettre au service du peuple.

C’est pourquoi les pauvres se reconnaissent en Jésus et trouvent en lui la clé de la compréhension de leur mission comme Serviteurs de Dieu.

Jésus : un commentaire vivant du chant du Serviteur de Dieu :

Jésus a utilisé les 4 chants comme guide pour mieux connaître la volonté du Père et pour savoir comment remplir sa mission de Messie, ici, sur terre.

1) 30 ans de vie cachée à Nazareth, au milieu des pauvres, qui résistait à la contamination et vivaient dans le droit et la justice : 1° étape.

2) A son Baptême, Jésus entendit la voix du Père :« Tu es mon Fils bien-aimé; tu me donnes beaucoup de satisfaction » Mc 1/11; Is.49/3

        Il a assumé la mission du Serviteur et, dans la synagogue de Nazareth, présenta son programme au peuple « Annoncer la Bonne Nouvelle de Dieu aux pauvres, libérer les prisonniers, rendre la vue aux aveugles et la liberté aux opprimés » Luc 4/18 ; Isaïe 42/7; 61/1-2

  Plus tard, il définit sa mission comme un service : « Je ne suis point venu pour être servi, mais pour servir. » Mat.20/28.

 C’était la 2° étape !

3) Puis il commença à servir, annonçant la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu (Mc 1/15; Isaïe 40/9-10 et 52/7),

        et donnant une parole de réconfort à ceux qui étaient découragés  (Mc 6/34; Is.50/4)

A mesure qu’il avançait, les conflits et les tentations se multipliaient : certains le tentaient pour qu’il cesse d’aller de l’avant, d’autres le persécutaient (Mc 2/1-28; Is.50/6). On l’accusait de tout, on se moquait de lui, on le raillait. Mais, comme le Serviteur il les défiait :

«  Qui d’entre vous me convaincra de péché ? » (Jn 8/46; Is.50/8)

9

Il n’avait pas peur et indiquait la source de son courage :

« Mon Père est toujours avec moi » (Jean 16/32; Isaïe 50/8)

Jésus dénonçait l’injustice du système des pharisiens (Mt 23/1-39)

et le mauvais usage qu’ils faisaient de la loi de Dieu

(Mc 3, 4 et 7,13-18; Isaïe 50/8-9).

C’est pourquoi les puissants décidèrent de le tuer (Mc 3/6).

C’était la 3° étape !

4) Incompris même de ses amis, mais partageant le destin des pauvres, Jésus a assumé la 4° étape, l’étape de la passion et de la souffrance (Lc 9/22)

     La veille de sa mort, il voulut encore une fois montrer clairement qu’il était bien le Serviteur. Ce fut quand il se leva de table pour laver les pieds de ses disciples. A cette heure, il assuma le rôle d’employé, le Rôle de Serviteur (Jn 13/1-16).

      Comme le Serviteur, Jésus fut condamné par un faux jugement, sans témoins, sans défense (Mt 26/59-61; Isaïe 53/8). C’était un assassinat, légalisé par 2 cours de justice, le tribunal religieux des Juifs (Mt.26/63-66) et le tribunal civil des Romains (Mt 27/24-26; Jn 19/15-16).

      Ils crachèrent sur lui, se moquèrent de lui et le frappèrent, mais Jésus « rendit son visage dur comme une pierre » Is.50/6-7; Jn 18/22-24; Mt.26/67-68; Mc 15/19), se tut et garda le silence, muet comme un agneau, sans répondre à ses accusateurs (Is.53/7; Lc 23/9; Mt 26/62-63).

      Il donna sa vie pour la défense de la justice qu’il avait toujours annoncée, il prit sur lui les maux du peuple (Mt 8/17; Is.53/12). Il mourut en disant : « Mission accomplie » (Jn 19/30).

Mais le Père le ressuscita, confirmant par là que c’était le chemin.

C’était la 4° étape.

C’est à l’intérieur de ce cheminement de Jésus comme Serviteur de Dieu que se cache la façon dont il a compris le sens du 4° chant.

Quel est le sens de cette souffrance ?

La mort de Jésus a des causes bien concrètes. Il prêchait la justice (Mt 6/33) et la libération des opprimés (Luc 4/18 Is.42/7). C’est pourquoi il dérangeait les grands, qui cherchaient à le faire mourir (Jn 11/46-53). Ce sont des explications vraies, nécessaires même pour orienter la lutte pour la justice, mais elles ne suffisent pas.

(les explications par les causes, nécessaires, ne suffisent pas. Elles ne donnent pas la force de lutter. Elles ne cherchent ni ne découvrent, ni n’alimentent la source où germe la force de résistance de tant d’êtres humains dont la vie consiste à vivre pour souffrir, souffrir pour vivre, sans savoir pourquoi)

Comme dans la souffrance du peuple, il y a aussi dans la souffrance de Jésus quelque chose qui échappe à ces explications : c’est la demande de pardon (Luc 23/33-34) et le cri disant son impression d’être abandonné (Marc 15/34) (mais, gardant l’espérance, croyant à la vie, s’abandonnant en toute confiance au Dieu de la vie.) Ces 2 évènements n’ont rien à voir ni avec les Juifs, ni avec les Romains qui n’avaient pas prévu cela.

Ces 2 portes, pardon et l’espérance, malgré l’impression d’abandon par le Père, sont les clés pour comprendre le 4° chant et vaincre la tentation de la fin de la 3° étape

(tentation de faire la libération à la place du peuple, comme maître du peuple. On a tenté Jésus de cette manière (Marc 8/31-33). Mais Jésus a résisté, parce qu’il restait le disciple uni au Père et aux pauvres (Mc 8/33; Mat.20/28) Les révolutions ont raté toutes à cause de cela.)

a) Dans le pardon, se révèle le fruit mûr de la semence de résistance

Jésus ne s’est pas laissé contaminer par la violence des oppresseurs. Le pardon vainc l’injustice à la racine, transformant l’injuste en juste, l’ennemi en ami et frère. Le pardon demande à l’oppresseur de se convertir et de cesser d’opprimer ses frères. Croire en l’autre en dépit de tout ! Croire en la possibilité de sa conversion !

10

b) Dans (l’espérance malgré) l’impression d’abandon par le Père, se révèle la force de la foi dans la vie ! Jésus, même s’il se sent abandonné, ne renonce pas à croire que son Père est avec lui, est présent dans sa vie, dans sa PRATIQUE. Et le Père n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants (Mt.22/32). Jésus croit dans le Dieu de la vie (1 Jean 5/4) »Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Lc 23,46)

c) « Une terre nouvelle annonce : un peuple ressuscité ! »

Ce 4° chant est une prophétie. Il décrit l’aboutissement de la mission du Serviteur, qui n’est pas encore arrivé, mais qui doit orienter toute sa lutte dès la 1° étape. C’est ceci : Les oppresseurs, convertis par le témoignage du Serviteur, reconnaîtront leur faute (Is.53/6)

Ils reconnaîtront que les souffrances du peuple, celles du Serviteur, ont été causées par leur faute (Is.53/4) et qu’eux-mêmes ont été sauvés, libérés et guéris par ce même peuple (Is.53/5)

Donc annonce de la confession publique et collective des oppresseurs. Isaïe 53,1-12 :

  • Avant la conversion (53,2-3) : ils reconnaisent comment avant leur conversion, ils voyaient , avec mépris le peuple opprimé  

  • Début de la conversion (53,4-6) : les oppresseurs commencent à voir le lien entre leur bien-être et les souffrances des pauvres. Les apuvres ont été, en réalité rendus pauvres.

  • Approfondissement de la conversion (53,7-9) : Les oppresseurs perçoivent la patience et la résistance des pauvres face à l'injustice et aux abus des puissants (Luc 23, « ' : pardonne-leur …)

  • La conversion devient visible (53,10) : En une prière adressée à Dieu, les oppresseurs montrent qu'ils reconnaissent que le peuple qu'ils ont opprimé est leur libérateur, et ils demandent à Dieu qu'il lui « confirme » sa mission libératrice ( voir Luc 23,47, centurion Romain, reconnaissant la justice de Jésus.) A partir du Serviteur reconnu juste le projet de Dieu se réalisera

  • Dieu exauce la prière (53,11-12) : Dieu répond à la prière des oppresseurs convertis et la confirme.

 

 

 

Luc Athimon N.D. De LUMIERE 2014

 

 Sur le Serviteur Souffrant

 

Dans les chants du Serviteur de Dieu, en Isaïe, à partir du chapitre 41, il y a beaucoup de bonnes choses :

  • Dieu fait attention aux petits et nous attire l’attention sur eux !

  • Il leur donne une Mission

  • Parce que ce sont des gens qui pratiquent « droit et justice »

  • ils ne se laissent pas « contaminer », entraîner par l’ambiance générale.

  • Si ces petits doutent, se découragent, c’est parce qu’ils ont une fausse image de Dieu qu’il faut convertir. Passer d’un Dieu utilitaire (ou qui fait peur), comme les idoles à un Dieu à l'intérieur d’eux, un Dieu qui leur fait confiance et leur demande d’avoir confiance en eux, car il habite leur goût pour le droit et la justice.

  • Il leur faut changer de regard

  • Et commencer à travailler à la Mission que Dieu leur confie au profit du monde entier, et qui consiste concrètement à travailler à l’unité entre eux.

  • S’ils persévèrent, cela va entraîner de la souffrance pour eux. Mais qu’ils acceptent de la porter pour leur mission.

  • Et alors, ce comportement, malgré les apparences entraînera leur victoire :

  • surtout s’ils passent par le pardon à leurs ennemis

  • et la confiance totale en Dieu qui donne vie.

  • Grâce à leur pardon, ils verront la conversion de leurs ennemis.

Grâce à leur confiance en Dieu, Dieu les Ressuscitera, leur donnera une Vie Nouvelle !

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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 17:43

 

Christian DUQUOC « JESUS, HOMME LIBRE »

 

esquisse d’une théologie édit.du Cerf 1974

 

 

 

Introduction : On ne peut pas casser le nom de « Jésus Christ » en 2 (page 7)

 

Page 9 : « Confesser Jésus « Messie », c’est reprendre l’espérance qui anima et anime Israël, le peuple juif. Celui-ci attendant que Dieu envoyât un être qui, non seulement établirait la puissance du peuple que Dieu s’était choisi en le délivrant d’Egypte au temps de Moïse et en honorant ainsi la promesse faire au patriarche Abraham, mais en même temps inaugurerait une ère de prospérité, de paix et de fraternité, pour tous les hommes. »

 

page 10 : Jésus « Christ » est venu établir ce « Royaume de Dieu »." « Le signe qu’il est « Christ », c’est qu’il est vivant. » Actes 2,22-36

 

Voir aussi page 46 : On dit Jésus « Messie » et page 59 : le titre de « Messie »

 

Chap.1 : Double expérience = vie terrestre de Jésus et Pâques (page 13)

 

page 14 : L’événement de Pâques = Jésus reprend l’initiative de la communication, il est libre.

 

Page 17 : une tentation : Pâques efface la vie terrestre de Jésus. Non il ne l’efface pas, mais le témoignage sur le Jésus d’avant Pâques est le résultat d’une sélection (suivant les besoins de la communauté croyante du temps de l’Evangéliste)

 

Page 18-19 : autre tentation : oublier Pâques. C’est la tentation de projeter nos désirs sur Jésus

 

Page 22 à 25 : EVENEMENT PASCAL ET CHRISTOLOGIE : Voir Actes 2,14-36 :

 

1) Pierre rappelle que Jésus est connu des auditeurs (il juge inutile de raconter son histoire, les auditeurs la connaissent.)

 

2) Ce que les auditeurs ignorent, et ce dont lui Pierre et les autres apôtres sont témoins, c’est que ce Jésus dont la fin avait été si tragique est ressuscité...

 

Donc Pierre n’est pas témoin de n’importe quelle résurrection, mais de celle-là qui rend justice à cet homme bafoué, calomnié, tué. C’est celui-là que Dieu établit Seigneur.

 

Donc double expérience : 1° compagnonnage avec Jésus de Nazareth

 

2° et de Pâques, qui contraint les disciples à scruter les Ecritures (à les interpréter d’après cela)

 

Rejeter une christologie déductive, où, au lieu de partir de la connaissance de Jésus de Nazareth, on imagine Jésus de Nazareth à partir de l’idée qu’on se fait de sa dignité en vertu de sa filiation divine.

 

  • « C’est la réalité historique de Jésus de Nazareth qui détermine le sens de la Résurrection ».... « Sa libération à l’égard de la mort est pleine de sens pour nous et a pouvoir de conversion, si elle est pensée comme la résurrection de Celui qui, ayant fait le bien chez les siens, fut rejeté et tué. »

  • « Mais c’est la Résurrection qui confère à cette histoire sa portée universelle, et donc contemporaine. »

 

Chap.2 : Qui est Jésus ? (page 27)

 

Les Evangélistes décrivent l’impression que Jésus fit sur ses contemporains : « autorité » (Mc 1,22 - Mt 7,29). « Elle traduit une manière directe de parler, elle indique aisance et liberté, elle évoque la plénitude d’une présence attentive. »

 

1) « Elle se manifeste dans le jeu des relations avec son entourage » :

 

  • A l’égard de sa famille (Mc 3,21; 3,31; Mt 12,46-50) (Mc 6,1-6; Lc 4,16-24; Mt 13,53-58) (Lc 14,26-28)

  • Vis à vis des castes religieuses dominantes, exerçant une pression sociale : scribes, Pharisiens et Sadducéens : ils sont attaqués comme classes dominantes, c’’est leur pouvoir qu’il veut briser, révolte pour les petits

  • Avec les mal-pensants, gens de mauvaise réputation (Lc 7,36s. Jn 9,34)

  • Dans le choix de ses amis.

  • A l’égard du pouvoir politique (Mt 22,16)

 

2) ... dans sa manière d’enseigner, dans sa façon de pratiquer la loi,

 

3) Une attitude libérante :.  « dans ses rencontres avec les malades, dans son mode d’existence quotidien. »... touche un domaine plus mystérieux : le péché et le pardon.

 

Page 37s. : Conclusion : Jésus = un homme libre !

 

Ni l’autorité, ni la liberté de Jésus ne le séparent des pauvres, des petits.

 

Cette autorité et liberté expliquent les conflits que provoquera sa parole et qui finalement conduiront à sa condamnation.

 

A propos d’image religieuse, de vocabulaire : « L’insistance sur le seul aspect de l’ « amour » chez Jésus contribua à faire disparaître, dans la prédication ordinaire, l’image transmise par les premiers témoins. Ce qui les a frappés ce sont sa liberté et son « autorité », c’est donc dans leur sillage que doit être interprétée son attitude pleine de bonté et d’amour à l’égard des pauvres, des pécheurs. Jamais la personnalité de Jésus ne paraît mièvre dans les témoignages évangéliques. La bonté, la compréhension, l’amour dont ils parlent s’inscrivent à l’intérieur d’une expérience première qui explique les implacables conflits suscités par sa personnalité. Les chrétiens oublient trop facilement cette liberté et cette « autorité » de Jésus. Elles tracent de lui un portrait qui s’accorde mal avec les qualités requises par les besoins d’une Eglise ou d’une organisation. Elles expliquent pourtant que ses contemporains l’aient qualifié de « prophète » ».

 

Chapitre 3 : opinions des gens sur Jésus

 

Pages 41s. : Les Evangélistes, non seulement ont décrit l’impression que Jésus fit sur ses contemporains, mais ils nous ont transmis les opinions émises par les gens sur son identité et sa fonction.

 

  • Ils le regardent comme « un prophète ». Jésus a accepté !

  • Ils le regardent comme le « Messie ». Mais Jésus refuse ce rôle, car arrière pensées politiques.(voir tentations).

 

 

 

Chapitre 4

 

Page 53s. : Le témoignage de Jésus sur lui-même (c.a.d. la conscience qu’il eut de lui-même.)

 

page 58-59 : A propos des titres : Messie, Fils de Dieu, Fils de l’homme, Serviteur, il y a désaccord entre les exégètes : certains disent que c’est une transposition de la Foi de la Communauté chrétienne Primitive, d’autres qu’ils remontent à Jésus lui-même.

 

Page 68s.: voir plutôt la conscience de soi émanant de son autorité, de sa liberté. :

 

  • Ce que Jésus a dit, accompli, relié à la façon dont il l’a dit et accompli c.a.d. « avec autorité et liberté » (Mt 5,31s.),

  • tout cela lié à une attitude filiale envers Dieu (Mt 11,27) caractèrisent la personnalité de Jésus et sa conscience.

 

Chapitre 5 : . Le procès et la mort.       (Page 71s)

 

Jésus a divisé ses contemporains ! Quelles furent les raisons du conflit entre Jésus et ses contemporains . Il y a 4 raisons :

 

En réalité, ce n’est pas le message de Jésus pris dans son contenu c.a.d. l’annonce de l’imminence du Royaume de Dieu eet l’exigence de la conversion, qui engendra une opposition définitive entre lui et les chefs du peuple : c’est son attitude.

 

Quand on parle de la mort de Jésus, il faut préciser de quelle mort il s’agit. Or Jésus n’a pas subi n’importe quelle mort : il fut condamné à la suite d’un procès, et ce procès fut lui-même l’issue de conflits qui allèrent s’amplifiant au cours de la vie publique.  Conflits à propos de quoi ?

 

1° motif : Contestation de l’autorité de la Loi (contre pouvoir religieux)

 

2° motif : Déplacement du centre de gravité de la religion (contre pouvoir religieux)

 

3° motif : Déception provoquée par le refus des représentations messianiques (la foule)

 

4° motif : Intrusion dans l’organisation sociale. (Le pouvoir politique)

 

page 74s. L’issue du conflit : le procès :

 

  • Occasion : Jésus chasse les marchands du Temple (Lc 19,45-48) (ce geste provoque peur des prêtres de collusion avec les Zélotes ? intérêt économique)

  • Arrestation

  • Devant les Juges :

 

  • Accusation religieuse d’être un « faux prophète »

  • Accusation politique d’être un agitateur, de provoquer désordre.

  • Condamnation et caractère « banal » de la condamnation !

 

  1. Jésus, qui annonçait l’imminence du règne de Dieu, sans se préoccuper de l’avis des maîtres ès sciences religieuses ni de l’autorité des prêtres ne pouvait être qu’un faux prophète, pensaient-ils.

  2. Quant au pouvoir politique, il lui parut ridicule de menacer les intérêts supérieurs de l'ordre en Judée pour épargner la vie d’un innocent.

  3. Les espérances mises en lui par la foule et les disciples s’étaient avérées vaines (Lc 24,18-21)

 

Page 80 : L’épaisseur historique des conflits que Jésus a suscités et l’issue qui en fut donnée forme le matériau indispensable à la compréhension des affirmations de la communauté primitive sur la puissance « libératrice » de cette mort.

 

Mais, au soir du Vendredi Saint, les sympathisants de Jésus n’ont rien vu d’autre que la mort d’un homme libre et juste ayant annoncé avec courage la venue du Règne de Dieu, leur espérance de libération était frustrée.

 

Chapitre 6 :  : L’expérience pascale : Jésus le Vivant !      (Page 81s.)

 

La mort de Jésus, après sa condamnation pour faux prophétisme et agitation politique, relève du fait divers.(une des multiples injustices accomplies sous une occupation étrangère)

 

Le souvenir de la mort de Socrate et son pouvoir interrogateur ont traversé les siècles grâce à une pensée philosophique. Mais aucune pensée philosophique n’a opéré la même mutation pour la mort de Jésus. Elle ne serait jamais devenue un événement historique changeant le destin de l’Occident si des témoins n’avaient affirmé l’apparemment impossible et l’inattendu : le Crucifié est Vivant.

 

L e s   d o c u m e n t s pages 82-83 :

 

Grâce à Pâques, les apôtres reconnaissent Jésus, non seulement comme prophète, mais Christ, Messie... Le témoignage porte essentiellement sur le fait que celui qui fut condamné et exécuté est vivant, et que c'est celui-là que Dieu accrédite auprès des hommes, lui qui fut discrédité et calomnié par les pouvoirs religieux et politique.

 

On peut dire que, d’après les Confessions de Foi (voir surtout 1 Co 15, 3-6) et la prédication apostolique (voir Actes 1; 2,22-24), il y a 3 mots clés : communication, apparition, mission (voir aussi Mt 28,16-20 et Jean 20,19-24.

 

L’e x p é r i e n c e    p a s c a l e    e t    l a    C r o i x    ( page 84) :

 

L’expérience pascale des témoins apostoliques est rapportée en contrepoint à l’expérience du Vendredi saint. Dieu donne raison à Jésus contre ses adversaires : il approuve sa parole, son attitude, sa liberté. L’événement de Pâques ne biffe pas la Croix, il en supprime le caractère « particulier »; elle cesse d’être un fait divers; La Résurrection est, pour une part, le sens de la Croix.

 

Page 96 : Conclusion : La Résurrection n’est pas la reviviscence d’un cadavre, elle ne se réduit pas à l’énergie présente de la Parole évangélique, elle n’élimine pas la vie historique de Jésus, elle en manifeste, au contraire, la valeur universelle; elle n’est pas à traiter comme un évènement du passé.

 

Quel sens positif ? il y a une multiplicité de sens possibles. L’opposition actuelle entre Jésus et Christ, par crainte que la Seigneurie » du Christ n’invalide l’orientation de l’existence historique de Jésus a incité Duquoc à mettre en lumière 2 points :

 

1)Le cri de révolte du juste persécuté a été reçu par Dieu, il n’en va pas définitivement de même de celui qui construit dans la liberté et l’amour et de celui qui détruit dans la haine.

 

  1. Mais le Ressuscité n’est pas investi de la puissance de Dieu pour s’imposer à ses adversaires et les détruire, mais pour susciter des témoins qui, comme lui, renverseront la logique destructrice du mal par l’excès du bien. Le Ressuscité ne manifeste pas sa puissance autrement que dans le don de l’Esprit qui rend libre.

     

 

 

 

Chapitre 7 : Jésus rend libre (rédemption ?) (Page 99)

 

L a   m o r t   d e    J é s u s   e s t   l a    c o n s é q u e n c e    d e   s a   l u t t e    h i s t o r i q u e

 

Ne pas voir la « rédemption » de façon allégorique, comme une transaction commerciale; c‘est un symbole. Mais il faut revoir le contexte de la mort de Jésus. Jésus avait heurté de front des intérêts puissants, non seulement matériels, mais religieux. Jésus avait justifié son attitude par sa parole :

 

  • Pour Jésus, à chaque fois, il est question de tel homme (le paralytique qui souffre, les disciples qui ont faim, le pécheur qui vient à lui, le pauvre qui se révolte contre sa situaation, le païen qui lui fait confiance, le Pharisien qui le loue ou l’attaque). Pour ses adversaires, il est question de la Loi, de l’intérêt de la religion, de la grandeur de la nation, de la valeur de la tradition.

  • Jésus ne détruit aucune possibilité d’avenir (le fils prodigue a sa place au banquet, les voleurs peuvent participer à la noce, et la femme légère lui baiser les pieds). Ses adversaires ne s’inquiètent pas du pécheur, du pauvre. Ils se soucient de la Loi et de son application : l’homme y est fait pour le sabbat, symbole visible de la domination légale. Le péché prend figure objective dans cet asservissement de Dieu, en sa Loi, à la destruction de l’homme: l’honneur de Dieu, car c’est là le but de la Loi et de la religion, est devenu un des facteurs du mépris pour l’homme.

 

J é s u s   d é l i v r e    d u   D i e u    i m a g i n a i r e

 

Déjà les prophètes luttait contre la perversion de l’image d’un Dieu cautionnant les injustices sociales. Pour Jésus, Dieu n’est pas le garant des barrières entre les hommes (Ep 2,14-16; Ga 3,28)

 

L e   p a r d o n   d e    J é s u s   l i b è r e    d e    l a    h a i n e

 

  1. Le pardon n’est ni l’oubli, ni l’indifférence, ni la naïveté, il est lucide.

  2. Le but du pardon c’est de briser le cercle magique dans lequel toute communication réelle chavire, il veut rompre l’enfermement du malfaisant en lui-même.

 

  • C’est un acte risqué, fondé sur l’espérance que la bonté, ouvrant au malfaisant un espace autre que sa logique du mal, le fera accéder à un choix moins inhumain.

  • C’est un acte de liberté : celui qui pardonne ne se laisse pas dominer par le mal sécrété par l’adversaire.

  • C’est un appel créateur.

 

  1. Jésus n’a pas pardonné abstraitement, car il a été lui-même victime.

  2. Le pardon ouvre un avenir pour celui qui pardonne comme pour celui qui est pardonné. L’homme qui s’enferme dans la haine désire la mort de son adversaire. Seul le pardon, même dans ses formes lointaines, crée une nouveauté de relations qui ouvre une autre histoire.

  3. Pour bien comprendre le caractère libérateur de l’acte de pardon de Jésus, il faut en manifester la conséquence : celui qui fut injustement crucifié et qui a pardonné est Seigneur et donateur de l’Esprit. Jésus, par sa résurrection, témoigne de l’efficacité infinie du pardon, puisque celui-ci demeure le principe actif de l’histoire jusqu’à ce que disparaisse la puissance de la haine.

 

P a r d o n,  c o n f l i t s    e t    l i b é r a t i o n

 

Le pardon de Jésus a du poids parce qu’il n’a pas craint de dire la vérité et de prendre parti. Le pardon de Jésus n’est pas une caution donnée à l’oppresseur pour continuer à opprimer, ni une illusion préchée à l’exploité pour ne pas prendre en main la cause de sa libération. Le pardon n’est pas la condamnation de la légitime défense, de l’entreprise révolutionnaire, il n’est pas un programme politique.. Mais la dynamique du pardon peut et doit habiter toute démarche, fût-elle une révolution violente, qui veut établir des relations nouvelles et non pas seulement opérer des substitutions de pouvoir. Pas de destin inéluctable, grâce au pardon (Rm 8,31-39)

 

 

 

Chapitre 8 :    Jésus, le Fils = visage humain de Dieu    (page 115)

 

L’audace de Jésus, dans son entreprise de transformer la religion juive s’allie à une singulière spontanéité à l’égard de Dieu, une conifiance absolue en Dieu qu’il nomme son Père (Mc 14,6 et Mt 11,25-27)

 

Le silence de Jésus sur son identité appartient à la manifestation de Dieu comme telle. Ls opinions courantes sur le Messie, les images instinctives ou culturelles sur Dieu auraient poussé à un malentendu radical : il fallait que Jésus soit perçu, reconnu comme intégralement « humain pour que l’expérience pascale conduisant à la reconnaissance de sa Seigneurie et de sa filiation divine fût saisissable. Jésus a tu toutes les allusions aux titres de majesté, afin que chacun découvre dans son attitude et sa parole simple Le Chemin conduisant au mystère de son être (Jn 14,8-9)

 

C’est sous un mode particulier - c'est comme fils - que Jésus est Dieu; et d’être Dieu ainsi n’abolit pas ce qu’il fut : Jésus de Nazareth.

 

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 16:28

 

VEILLEE OECUMENIQUE

  (quand des catholiques n'ont pas la chance d'avoir des protestants dans leur environnement.)  

 Prière à partir de l'Histoire de l'Oecuménisme  

 

  Chant ou écoute de CD : Que soit parfaite notre unité (refrain et 1° couplet)  

  Prions :  

  Seigneur Jésus Christ, rends nos esprits ouverts et nos coeurs accueillants, pour que nous puissions partager ta prière pour l'unité. Qu'en marchant ensemble, nous nous rapprochions les uns des autres. Envoie ton Esprit pour qu'il prie en nous tout au long de la route. Dieu de vie, conduis-nous vers la justice et la paix. AMEN  

  L'Oecuménisme est né au début du 20° siècle :      

  • courant missionnaire en 1910. Anglicans et Protestants touchés par le scandale qu'offrait leur division pour l'évangélisation . . 1° conférence des missions à Edimbourg où le problème est abordé ! En 1927 Mise en place de "Foi et constitution" pour une recherche théologique commune. 1948 : Conseile Oecuménique des Eglises (COE) est mis en place : instance rassemblant des représentants de toutes les Eglises et communautés ecclésiales chez les protestants et les orthodoxes.

    1) Nous te rendons grâce pour avoir fait comprendre à nos frères protestants, puis orthodoxes "le scandale de la division" devant les non-chrétiens et les avoir incités à créer le mouvement oecuménique Que notre souci missionnaire nous entraîne nous aussi à travailler à l'unité, que le scandale de la division ne nous laisse pas indifférents.

    2) Nous te rendons grâce d'avoir soutenu de ton Esprit nos frères protestants qui ont entrepris, les premiers, de susciter des rencontres avec les autres confessions.

    Augmente en nous ce souci d'établir des liens fraternels avec les autres chrétiens et de les entretenir.

    Chant ou écoute de CD : Que soit parfaite notre unité (refrain et 2° couplet)

  • Courant spirituel : Prière pour l'unité, dès 1846 chez les protestants; en 1895, Léon 13 en parle; et le patriarche Orthodoxe en 1902.

    Le pasteur anglicain américain Paul Wattson a l'idée d'une octave de prière du 18 au 25 janvier

    En 1935 ; Chez les Catholiques : l'abbé Couturier, prêtre Lyonnais, avec cette pensée : "l'unité que le Christ veut, par les moyens qu'il veut.

    3) Merci, Seigneur, de nous avoir rendu attentifs à ton appel à venir prier aujourd'hui pour l'unité. Que ton Esprit éveille aussi nos frères et soeurs.

    Chant ou écoute de CD : Que soit parfaite notre unité (refrain et 3° couplet)

  • Taizé en 1940, fondé par le frère Roger Schutz.

  • 1948 : Chez les Orthodoxes : Lettre du patriarche de Constantinople réclamant la suppression de tout prosélytisme.

     

  • Et L'Eglise Catholique ?

    Jusqu'à la veille du Concile Vatican II, L'Eglise catholique considérait que le rapprochement avec les autres groupes ne pouvait être qu'un appel à un retour au bercail. Et un appel aux Catholiques à avoir une Foi exemplaire et attrayante.

    Au cours du Concile Vatican 2, il y eut un véritable retournement de perspective. Ainsi on lit dans le document "Lumen Gentium" : "L'unique Eglise du Christ se trouve, "subsisite" dans l'Eglise catholique, mais elle ne se limite pas aux frontières de l'Eglise Catholique ... aileurs aussi il y a des éléments ecclésiaux de grande valeur."

    C'était un grand pas en avant... et depuis il y a eu de grandes avancées !

  C’est ainsi que l’Eglise catholique ne parle plus d’ « hérétiques et de « schismatiques », mais de « frères séparés ». Elle ne considère plus que dans les communautés séparées d’elle ne subsistent que des « vestiges de l’Eglise » : elle parle d’  « Eglises » ou de « communautés ecclésiales » (Vatican II).

      4) Merci Seigneur, toi qui nous a donné Vatican 2. Ce Concile nous a réveillés et nous a réajustés à ton Evangile. Aide-nous à ne pas trainer des mentalités dépassées, mais à être fidèle à son esprit.  

    5) Seigneur, pardon, pour toute notre Eglise qui pendant longtemps a fait preuve de    suffisance vis à vis de nos autres frères chrétiens. Fais-nous don de l'humilité pour reconnaître nos torts et reconnaître qu'il y a aussi chez nous matière à conversion.  

  Chant ou écoute de CD : Que soit parfaite notre unité (refrain et 4° couplet)  

 

  • Au plan théologique, En 1937, le Père Couturier fonde le groupe dit "des Dombes" : des théologiens catholiques et protestants, non mandatés par leurs Eglises, se mettent à la recherche de voies de convergences. Leur influence est grande ! et continue.

    Dans les documents qu'ils ont publiés, ils insistent, dernièrement sur la "nécessité de conversion des Eglises"

    N° 153 : Le groupe des Dombes voit le mouvement oecuménique comme un grand processus de conversion et de réconciliation de nos diversités, dans la recherche de la communion entre des identités confessionnelles, qui, une fois purifiées de leurs éléments non évangéliques ou pécheurs, peuvent se recevoir, devenir complémentaires et s’enrichir mutuellement. La différence est légitime à l’intérieur de la communion. Les Eglises sont ainsi invitées à parvenir à un discernement commun de ce qui distingue des différences légitimes et des divergences séparatrices. Les identités confessionnelles n’ont pas à être abandonnées mais à être transformées.

      6) Seigneur, c'est toi qui nous a donné nos diversités, elles sont notre richesse, aide-nous respecter les autres, à ne pas chercher l'uniformité mais l'unité !  

            7) Seigneur que ton Esprit nous donne "le discernement", pour savoir bien distinguer entre les différences qui séparent et renferment et les diversités enrichissantes.  

            8) Seigneur, rends-nous accueillants, ouverts aux autres.   

         9) Comme nos frères protestants, désormais, et dans le dynamisme de Vatican 2, développe en nous l'intérêt pour la Bible.  

         10) Comme nos frères protestants, désormais, et dans le dynamisme de Vatican 2, rends          nous attentifs à l'Esprit, qui souffle en chacun de nous, qui anime notre conscience et notre liberté.  

         11) Seigneur, que la collaboration des chrétiens de différentes confessions dans des mouvements de christianisme social continue de stimuler le dialogue oecuménique.  

 

Chant ou écoute de CD : Que soit parfaite notre unité (refrain et 1° couplet)

  Prions :  

  Dieu de grâce, que ton Esprit Saint remplisse nos communautés du désir de célébrer l'unité déjà là et de prier sans cesse pour l'unité visible encore à venir. Ranime notre espérance et soutiens-nous dans notre résolution de continuer à marcher et célébrer ensemble. Dieu de vie, conduis-nous vers la justice et la paix. AMEN  

 

 

 

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 15:21

 

Joseph DORE « JESUS CHRIST »coll.Foi Vivante édit.du Cerf 1992

 

 

 

  1. JESUS ? Pourquoi attacher de l’importance à Jésus ? (pages 12 à 14)

 

  • p.c.q. il a tenu une place considérable dans l’histoire

  • p.c.q. il est « exceptionnel : »

 

  • qui a parlé comme lui de l’amour ?

 

  • qui a lié à ce point foi en Dieu et service de tout frère en humanité 

  • qui a pareillement soutenu la cause des petits

  • qui rappelle semblablement les hommes aux nécessités et impératifs imprescriptibles de leur condition en ce monde, tout en leur ouvrant dans le même temps l’espérance d’une vie capable de traverser la mort à jamais ?

 

  • p.c.q. enfin il a payé d’exemple …

  • et a été suivi en cela par toute une lignée d’étonnantes figures d’humanité (De St Paul à St Augustin et de St Irénée à Ste Catherine de Sienne ; François d’Assise et Thérèse d’Avila, Charles de Foucault et Thérèse de l’Enfant Jésus, Jean 23 et Martin Luther King, mère Térésa, Frère Roger etc…)

 

 

  1. JESUS DEPUIS JESUS (Ce qui a été dit à travers l’histoire)

 

Aux origines :

 

Que s’est-il donc passé exactement « juste après » Jésus ? (page 16 à 18)

 

Jésus a eu des disciples !

 

Pourquoi ? parce que ces gens pensaient, en écoutant ses enseignements et en le regardant vivre, qu’il était capable de donner tout son sens à leur propre vie : «  « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn 6,68).

 

Mais ils ont dû surmonter au moins 2 énormes obstacles. D"abord le scandale de la mort de Jésus, après l"espérance qu"il avait suscitée en eux ; ensuite l"impossibilité où ils étaient de reconnaître un autre Dieu que Yahvé.

 

2 choses leur ont permis de surmonter ces obstacles.

 

1° D’un côté l’impression qu’ils avaient reçue de Jésus pendant qu’il était avec eux : tout au long, il avait suscité leur étonnement.

 

2° D’un autre côté, ils ont eu la conviction, peu de temps après sa mort, que Jésus avait traversé la mort, qu’il était ressuscité. C’est bien parce qu’ils ont cru en une résurrection de Jésus, qu’ils ont parlé et écrit à son sujet comme ils l’ont fait. : voir le N.T.

 

Quel est le Jésus qu’ils nous ont présenté ? (page 19 à 21)

 

  • Un véritable homme, un homme de foi, un prophète !
  • Dieu le Fils
  • Le Sauveur universel

 

  A travers les siècles : les problèmes abordés : (pages 22 à 29)

 

  • La réalité de l’humanité de Jésus

  • La réalité de la divinité de Jésus (début du 4° : Athanase contre Arius et concile de Nicée 325)

  • L’unité de Jésus Christ (concile de Chalcédoine 451)

  • Comment l’homme et le Dieu peuvent-ils s’unir en Jésus Christ sans que Dieu n’absorbe l’homme ? (à partir de St Thomas d’Aquin…)

  • Comment ce qu’a été et ce qu’a fait J.C. peut-il apporter le salut au monde entier ? (à partir de St Thomas d’Aquin…)

  • La conscience du Christ (les théologiens modernes)

 

 

 

III. JESUS ou JESUS CHRIST ?

 

La question de Jésus et de son « intérêt » (il est appelé « Christ » ) (sa signification, sa portée) « Jésus » et « Christ ». « Christ » = un titre (voir Messie). A quelle attente, à quelle espérance peut-il répondre en nous ?

 

Qu’en est-il de « Jésus » ?(son existence historique)

 

Au 19° siècle : (pages 37 à 39)

 

Si on en reste au simple enregistrement de ce qui est écrit dans le N.T. on pourrait donner à penser que tout ce qui est dit de Jésus correspond en tous points à la vérité historique de son existence telle qu'on l’entend de nos jours (mais on ne tiendrait aucun compte du décalage culturel)

 

Or il y a là, au moins depuis le 19° siècle, plusieurs problèmes.

 

Inutile d’abord d’accorder d’attention à ceux qui ont prétendu que Jésus n’était qu’un mythe, mais il reste d’autres prises de position auxquelles il faut répondre.2 courants :

 

1)Avec la naissance de la science historique (archéologie, études comparatives de documents) certains pensent que c’est la voie pour aboutir, enfin, directement à la vérité sur Jésus, se méfiant des écrits des croyants « déformateurs ». Mais on aboutit à un résultat pas fameux, avec une multitude d’images de Jésus, qui reflètent, en fait la diversité des chercheurs eux-mêmes.

 

2) Ces résultats déconcertants conduisirent une 2° génération de chercheurs à tirer une conclusion radicale, mais inverse. Pour eux, il n’est pas possible de savoir avec exactitude qui était Jésus, mais seulement la compréhension qu’eurent de lui, après coup, ceux qui avaient décidé de marcher à sa suite.

 

Le Jésus de l’histoire aujourd’hui : (page 40 à 46)

 

Certes les écrivains du N.T. ont relu et présenté Jésus à la lumière de leurs propres expériences et de leurs propres questions, mais la science historique elle-même peut avancer quelques propositions sûres. On constate 2 choses :

 

1° un certain nombre de données du N.T. concernant Jésus n’ont pas pu être inventées dans le contexte des communautés postérieuresà la mort de Jésus.

 

2° D’autre part, ces mêmes données ne sont pas non plus explicables par le contexte dans lequel Jésus lui-même a vécu. Alors comment ne pas conclure que c’est bel et bien à Jésus qu’il faut les attribuer ? Avec cette méthode on aboutit à une bonne moisson !

 

Le temps et le milieu de l’homme Jésus :

 

Chronologie

 

Jésus par rapport au courant baptiste, aux pharisiens

 

Le comportement et le destin du prophète Jésus :

 

  1. Son comportement et son attitude d’ensemble lui donnent l’allure d’un prophète :

 

  • mais un prophète spécial, qui a une autorité spéciale (il donne à sa Parole l’autorité qui était jusqu’alors celle de la seule et souveraine Parole de Dieu.

  • Cette autorité a déclenché l’hostilité des chefs religieux de la nation juive (puis, bientôt, celle du pouvoir romain)

  • Et Jésus conscient de ce qui l’attendait a lu son destin à la lumière de celui des prophètes martyrs

 

  1. Double attitude de Jésus : D’un côté il parle, agit et vit pour les hommes et pour leur salut. D’un autre côté, cette action et cette vie pour les autres, il les accomplit au nom de cet Autre qu’il nomme Père.

  2. Cette relation aux hommes, et au Père, Jésus les vit encore selon 2 références :

 

+ Référence au temps( à un avenir)

 

+ Et Jésus annonce aux siens la Venue d’un Autre, qu’il nomme l’Esprit..

 

Et cela finit par la mort sur la Croix. (mais l’étonnant c’est que l’affaire ne s’est pas arrêtée là !)

 

 

 

Pourquoi des chrétiens ? Quel intérêt a ce Jésus pour eux ?

 

(pages 46s.)

 

Une donnée incontournable : « l’affaire » ne s’est pas arrêté là ! il y a des chrétiens !

 

Comment cela peut-il se faire ? Une réponse à 2 niveaux :

 

1)C’est bien d’abord parce qu’il y a eu Jésus qui les a appelés.

 

2) Ces hommes ont effectivement accepté de le suivre. Mais pourquoi ? (page 51-53)

 

(donc quelle sorte d’intérêtprésente-t-il pour ceux qui se réclament de lui aujourd’hui ?)

 

De même que les premiers disciples ont suivi Jésus parce qu’ils ont estimé qu’il détenait pour eux « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68) ; de même, si les chrétiens d’aujourd’hui s’attachent à Jésus, c’est parce qu’il les intéresse et leur « parle », parce qu’il leur apporte ce qu’ils peuvent reconnaître comme le sens de leur vie.

 

Ici on pourrait multiplier les témoignages…depuis St Paul : « Pour moi, la vie, c"est le Christ » Ph 1,21 etc… St Polycarpe, St François d’Assise, Luther, Bonhoeffer, Karl Rahner, des Noirs d’Amérique du Nord, un évêque Malien,

 

A travers tous ces témoignages, J.C. apparaît – n’est-ce pas frappant – comme une source de vie, comme une lumière et une force pour la vie… La Voie, La Vérité et la Vie. Autrement dit : tous ces chrétiens expérimentent que leur vie prend un sens, trouve son sens dès lors qu’ils se mettent à vivre selon Jésus. Voilà ce que signifie pour eux croire en Jésus Christ….

 

Que veut dire « croire en Jésus Christ » ? (pages 54 à 57)

 

  • Croire en quelqu’un c’est lui faire confiance, sans limites.

  • Ceux qui croient en Jésus, cherchant ce qui ou celui qui pourrait les éclairer, leur montrer la voie à suivre pour orienter valablement leur vie, pensent trouver cela en Jésus.

  • Ils vont jusqu’à espérer « pour après » la mort, espérer un salut.

  • Ils croient en un Sauveur en liaison avec Dieu.

 

Mais une objection considérable : Jésus est mort !

 

 

 

Il est ressuscité(le témoignage des apôtres) (pages 58 à 63)

 

Il est certes important que les chrétiens d’aujourd’hui puissent tabler sur les 2 éléments suivants :

 

  • d’un côté ce qu’ils peuvent savoir du Jésus de l’histoire,

  • et de l’autre cette « suscitation » de leur vie qu’ils peuvent expérimenter lorsqu’ils se réfèrent à Jésus.

 

Cela peut en effet les amener à vérifier l’intérêtque Jésus présente pour eux, et c’est évidemment considérable.

 

Mais cela ne suffit pas pour les faire croire en sa résurrection. Ce qui les y conduit, c’est une autre donnée encore, hors de laquelle une telle foi n’aurait jamais existé : le témoignage des Apôtres. (Luc 24,19-21)

 

le témoignage des Apôtres. (Luc 24,19-21)

 

Ils ont été complètement transformés ! A cause de quoi ? les « apparitions » de Jésus Ressuscité ! Quelque chose d’inexplicable leur arrivait., dont ils n’avaient aucunement l’initiative, mais qui leur « advenait », qui venait à leur rencontre. Quelque chose qui, cependant, leur rappelait exactement le type de rencontres qu’ils avaient déjà eues avec Jésus au temps de sa vie terrestre parmi eux. Toutes les apparitions ont en effet le caractère de rencontres.

 

Expériences visuelles, auditives, tactiles même, ces rencontres les ont conduits à reconnaître que, contre toute attente de leur part, Jésus revenait vers eux d’au-delà de sa mort, qu’il avait été re-suscité, qu’il avait resurgi d’entre les morts.

 

Les Apôtres précisent cependant que ces rencontres avaient des caractères tout à fait inédits. Aussitôt reconnu il disparaît à leurs yeux, comme s’il leur était demandé de comprendre que Jésus était de nouveau avec eux (et serait toujours avec eux Mt 28,20), mais désormais d’une toute autre façon.

 

Quant à nous aujourd’hui :

 

Et ce n’est que si nous acceptons de recevoir et d’examiner attentivement le témoignage des Apôtres, que nous pouvons croire à notre tour en une résurrection de Jésus.

 

Mais il faut ajouter immédiatement que nous ne sommes pas livrés pour autant à une pure crédulité. Il y a des garanties :

 

1°une invention est impossible étant donné leur état d’esprit,

 

2°et leur engagement à vie a été jusqu’à la mort.

 

Mais 2 autres raisons encore peuvent appuyer notre démarche de foi.

 

  1. 3° D’abord ce que nous savons maintenant, par notre science historique, du caractère exceptionnel de la personnalité de Jésus et de son lien avec Dieu, peut nous disposer à croire ce que les Apôtres nous disent du caractère également exceptionnel de son destin après sa mort.

 

2) 4° Ensuite, ces effets « suscitants » qui résultent dans nos propres vies de la référence active que nous pouvons nous-mêmes faire à Jésus, peuvent tout à fait nous permettre de comprendre que ce soit égalementsur de tels effets (en leur propre vie après la mort de Jésus), que les Apôtres ont eux-mêmes tablé pour le dire de nouveau vivant. La différence entre eux et nous est évidemment qu’eux, et eux seuls, ont bénéficié des apparitions et ont été en mesure de faire le lien avec un Jésus dont ils avaient longuement partagé l’existence avant sa mort : « depuis le baptême de Jean jusqu"aux jours où il (leur) fut enlevé. » (Ac.1,22)

 

(Articulation) S’il n’y avait que ce que nous pouvons vérifier par nous-mêmes, nous ne pourrions pas dire que Jésus est ressuscité. Mais ce que nous pouvons vérifier nous permet de comprendre et de recevoir le message des Apôtres à ce sujet.

 

Inversement, s’il n’y avait que le message des Apôtres, nous n’aurions pas d’autre solution que de les croire sur parole ; mais du fait que ce témoignage peut venir éclairer des données qui sont à notre portée puisqu’elles peuvent être expérimentées et vérifiées par nous, il peut prendre crédibilité à nos yeux et susciter notre adhésion. Ce sont des données telles que le caractère exceptionnel de Jésus et les effets « suscitants » en nous quand nous nous référons à lui.

 

 

 

Et toi, que dis-tu ? (pages 63-64)

 

Ce n’est que par un acte de foique les premiers disciples ont accepté de suivre Jésus en réponse à son appel. De la même manière, ce n’est que par un acte de foi que nous pouvons, nous-mêmes aujourd’hui, reconnaître J.C. comme celui qui donne sens à notre vie…

 

Notre reconnaissance de J.C. dans la Foi dépend de :

 

  1. la qualité suscitante de ce que peut nous faire vivre, avec les chrétiens, en Eglise, la référence que nous faisons à Jésus

  2. Ce que nous connaissons de Jésus et des témoignages qui nous parlent de lui

  3. Notre disponibilité à l’attestation des Apôtres

  4. Mais aussi notre propre et libre décision personnelle.

 

 

 

IV.NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST

 

Donc les conditions qui rendent possible la confession de foi de Jésus comme le Christ sont les suivantes :

 

  1. Une expérience de « suscitation », base de tout. (pour cela nécessité de contact avec des hommes qui font cette expérience.

  2. Il faut ensuite accepter le témoignage des apôtres (référence)

  3. Enfin il faut une décision personnelle

 

Il reste maintenant une dernière étape à franchir = reconnaître Jésus le Christ comme « notre Seigneur ».

 

Pour cela il faut pouvoir répondre aux questions suivantes :

 

Qui est Dieu ? (pour pouvoir, ainsi, venir vers nous par Jésus le Christ et, en lui, se mettre de quelque manière à notre portée)

 

Qui est Jésus-Christ ? (comment le comprendre si, l’histoire nous le présentant comme vrai homme, il nous faut reconnaître également qu’il est vraiment Dieu ?)

 

Que nous apporte Jésus Christ ? (et, si nous répondons qu’il nous apporte « le salut », qu’entendons-nous alors par là ?)

 

Le Dieu de Jésus Christ : la Trinité

 

Dieu peut-il se communiquer à l’homme ? Oui, car il est lui-même « communication », capacité de se donner et don. Dans le mouvement même par lequel il se donne (Père), à l’intérieur de lui-même, à un Autre (son Fils), par cet Autre il peut aussi se donner à nous.

 

Par Jésus Christ et en lui nous pouvons ainsi être engendrés et sans cesse éveillés à la vie de Dieu lui-même. Nous associant à sa propre filiation, le Fils incarné peut nous emporter dans le mouvement qui (de sa naissance en Marie à sa Résurrection), porte et suscite sa propre vie.

 

L’Esprit est celui en qui s’accomplit la « communication » du Père et du Fils.

 

 

 

Le Mystère de Jésus Christ vrai Dieu et vrai homme

 

Ici, il est très important de ne pas perdre de vue que Jésus n’est pas « Dieu » purement et simplement, mais « Fils »de Dieu. Car alors l’union en lui du divin et de l’humain (de sa nature divine et de sa nature humaine) n’est pas à concevoir comme s’il s’agissait de la juxtaposition de 2 réalités inertes, étrangères l’une à l’autre. Certes ces 2 réalités sont bien distinctes, mais ces 2 réalités sont portées et traversées par un même dynamisme qui les fait exister ensemble, distinctes et unies. (la personne unique)

 

En Dieu, le Fils n’existe et ne s’accomplit comme Fils qu’en se recevant incessamment du Père et qu’en se redonnant sans cesse au Père (dans leur Esprit commun). Voilà, à strictement parler, ce que c’est, pour lui, qu’ « être ». Or l’on peut comprendre que, devenant homme, ce Fils divin prenne dans son propre mouvement et son propre dynamisme d’existence filialel’humanité qu’il reçoit de Marie et qui sera celle de « Jésus de Nazareth ». Car, comme toute vie humaine, celle qu’assume le Fils de Dieu est appelée à se réaliser dans un rapport à Dieu caractérisé lui aussi par le mouvement de se recevoir et de se redonner.

 

Tant et si bien qu’il n’y a aucune contradiction mais convergence au contraire, en Jésus, entre l’aspect par lequel il est Dieu et celui par lequel il est homme. Dans leur réalité concrète, ils sont tous les 2 traversés et portés par le mêmemouvement fondamental (de se recevoir/se redonner)

 

 

 

Le Salut de Jésus Christ / (toutl’intérêt !)

 

  • La filiation pour la vie : Le salut consiste dans la possibilité de vie que Dieu nous offre par son Fils dans l’Esprit. Etre sauvé, c’est d’abord recevoir la grâce de pouvoir entrer en communication avec le Dieu de la Vie, le Dieu vivant et qui fait vivre. Et c’est du même coup recevoir dans la foi l’assurance que nous pourrons traverser tout ce qui fait obstacle à la vie (souffrance, mort). Tel est, en effet, le mouvement fondamental du salut : par l’Esprit envoyé par le Père et le Fils, nous sommes associés à la filiation du Fils.
  • Le pardon dans la Grâce

 

L’obstacle majeur à cette réalisation du salut, c’est le péché. Mais Dieu nous manifeste que, quoi qu’il en soit de nous, lui, du moins, ne nous rejette pas, mais continue de nous aimer. C’est le pardon par pure grâce ! …Jésus mourant en croix ne cause pas le pardon de Dieu : il le révèle !

 

  • L’appel à une tâche :

 

Ce salut demande la collaboration de son bénéficiaire humain : par la conversion et un comportement fraternel.

 

 

 

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Qu’entend-on par « caractère exceptionnel » de la personnalité de Jésus et de son lien avec Dieu ?

 

  • p.c.q. il a tenu une place considérable dans l’histoire

  • p.c.q. il est « exceptionnel : »

 

  • qui a parlé comme lui de l’amour ?

 

  • qui a lié à ce point foi en Dieu et service de tout frère en humanité 

  • qui a pareillement soutenu la cause des petits 

  • qui rappelle semblablement les hommes aux nécessités et impératifs imprescriptibles de leur condition en ce monde, tout en leur ouvrant dans le même temps l’espérance d’une vie capable de traverser la mort à jamais ?

 

  • p.c.q. enfin il a payé d’exemple …

  • et a été suivi en cela par toute une lignée d’étonnantes figures d’humanité (De St Paul à St Augustin et de St Irénée à Ste Catherine de Sienne ; François d’Assise et Thérèse d’Avila, Charles de Foucault et Thérèse de l’Enfant Jésus, Jean 23 et Martin Luther King, mère Térésa, Frère Roger etc…)

 

 

Qu’entend-on par « effets suscitants » qui résultent dans nos propres vies de la référence active que nous pouvons nous-mêmes faire à Jésus

 

De même que les premiers disciples ont suivi Jésus parce qu’ils ont estimé qu’il détenait pour eux « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68) ; de même, si les chrétiens d’aujourd’hui s’attachent à Jésus, c’est parce qu’il les intéresse et leur « parle », parce qu’il leur apporte ce qu’ils peuvent reconnaître comme le sens de leur vie.

 

Ici on pourrait multiplier les témoignages…depuis St Paul : « Pour moi, la vie, c"est le Christ » Ph 1,21 etc… St Polycarpe, St François d’Assise, Luther, Bonhoeffer, Karl Rahner, des Noirs d’Amérique du Nord, un évêque Malien,

 

A travers tous ces témoignages, J.C. apparaît – n’est-ce pas frappant – comme une source de vie, comme une lumière et une force pour la vie… La Voie, La Vérité et la Vie. Autrement dit : tous ces chrétiens expérimentent que leur vie prend un sens, trouve son sens dès lors qu’ils se mettent à vivre selon Jésus. Voilà ce que signifie pour eux croire en Jésus Christ….

 

 

 

Pour reconnaître toutl’intérêt qu’a pour nous Jésus Christ et pour pouvoir lui donner nous-mêmes ce magnifique nom de ‘NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST », cherchons :

 

Qui est Dieu pour pouvoir, ainsi, venir vers nous par Jésus Christ ? (Celui qui est Trinité « Communication »)

 

Comment donc comprendre Jésus Christ ? (Il est Dieu « le Fils ». Son être consiste à se recevoir du Père et à se redonner au Père). D’ailleurs toute vie humaine est appelée à se réaliser dans un rapport à Dieu caractérisé lui aussi par le mouvement de se recevoir et de se redonner. On peut donc comprendre, que devenant homme, ce Fils divin prenne dans son propre mouvement et son propre dynamisme d’existence filiale l’humanité qu’il reçoit de Marie et qui sera celle de « Jésus de Nazareth »

 

Que nous apporte donc ce Jésus Christ, qu’entend-on par « salut » ? La filiation pour la vie !

 

  • possibilité d’entrer en communication avec le Dieu de la Vie, le Dieu vivant et qui fait vivre

  • et recevoir dans la foi l’assurance que nous pourrons traverser tout ce qui fait obstacle à la vie : toute souffrance et la mort même pour ressusciter, à la suite de Jésus Christ, dans la vie qui ne meurt plus : dans ce monde nouveau où « Dieu essuiera toute larme de nos yeux » (Ap. 7,17 ; 21,4), dans cette Jérusalem céleste où se rassembleront en une exultante action de grâce les sauvés « de toute langue, peuple et nation. » ( Ap. 7,9)

 

L’obstacle majeur à cette vie, c’est le péché, c.a.d. refus de l’ouverture, de l’accueil, de la disponibilité, c’est l’affirmation de soi jusqu’au mépris d’autrui, le refus de se recevoir d’un autre, de compter sur un autre, de lui faire confiance.

 

Contre une telle attitude, Dieu ne peut faire qu’une seule chose : nous manifester que, quoi qu’il en soit de nous, lui, du moins, ne nous rejette pas mais continue de nous aimer, c’est le sens de la venue de Jésus, popur révéler le pardon de Dieu !

 

Mais cela ne peut pas s’accomplir sans nous, sans notre collaboration.

 

Quelle collaboration ? Conversion du cœur et du comportement à l’égard des autres !

 

 

 

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